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Une hirondelle peut-elle faire le printemps ?

Le vin, boisson préférée des Français, l’information réjouit le monde viticole, mais elle est à prendre avec circonspection.

 

GIRONDE (33), NOUVEAUX BOURGEONS ET FEUILLES AU DÉBUT DU PRINTEMPS SUR UNE VIGNE DANS LE VIGNOBLE DE BORDEAUX // NEW BUG AND LEAVES SPROUTING AT THE BEGINNING OF SPRING ON A TRELLISED VINE GROWING IN BORDEAUX VINEYARD

Photo (c) JB Nadeau

Le vin, boisson préférée des Français

 

Non ce n’est pas un poisson d’avril mais une réalité statistique. Une enquête de la société de marketing SoWine/Dinatra publiée fin mars annonce que le vin serait redevenu la première boisson alcoolisée préférée par les Français. L’agence annonce en effet que le vin est repassé à la première place (60% ) devant la bière (58%), le champagne (39% ) les cocktails ( 31% ), le cidre (22%) et les spiritueux ( 21% ).  Attention on parle de préférence et pas de consommation. La nuance est importante…

 

Cependant cette analyse mérite d’être approfondie. Les femmes plus que les hommes s’orienteraient davantage vers l’univers du vin, à 56%, (+7%) pour le vin, les cocktails (+6%) et la bière (en baisse). Pour leur part, les hommes continueraient à préférer largement la bière: 72% (+ 7%) mais les vins remonteraient également (+ 3%). Pour les hommes encore, de moins de 25 ans, le champagne est à la fête devant la bière et le vin. Pour ceux de 26 – 35 ans, le vin progresse avec bonheur de 14% alors que pour leurs aînés, la bière poursuit son évolution avec + 5%.  Au niveau du choix des vins, la tendance des vins de cépages s’accroit: 26% (+ 2 points) devant les vins d’appellation 23% (- 2 points ).

 

Une analyse à approfondir et un contexte toujours sombre

 

Les acheteurs envisagent néanmoins des budgets à la baisse.Certes l’enquête note une progression de + 4% pour les vins à moins de 10€ mais mais elle met aussi en avant une diminution des achats en ligne depuis le covid (33%) au profit des achats sur les sites de production, à 33% (plus 6%), et les cavistes, à 32% (plus 6%).

 

Autres enseignements de l’enquête plutôt positifs de l’enquête, Bordeaux paraît rester une valeur forte pour les acheteurs de vins rouges. Le vin blanc poursuit sa progression aussi bien chez les femmes que chez les hommes avec 90% devant le rosé 87% et le rouge 82%, rien de bien étonnant à ce niveau. Enfin la part des non consommateurs d’alcools semblent stabilisés à 14% des 1058 personnes représentatives de la population française de 18 et 65 ans (méthode des quotas) interrogées en décembre 2023.

 

D’un autre côté, la demande de boissons sans alcool, ou avec peu d’alcool, semble s’installer et se développer. Une nouvelle économie à suivre sans doute mais qui rencontre peu d’échos positifs pour le moment chez les amateurs de vins.D’ailleurs lorsque l’on parle de jus de raisins fermentés, désalcoolisés et ensuite aromatisés, peux t’on encore parler de vin ?

 

 

En attendant, en Gironde, les arrachages se multiplient surtout dans l’Entre-Deux-Mers alors qu’aux portes du département, la production et l’économie du Cognac s’installent dans une crise qui alertent toute la profession et la région.

 

Place maintenant en Gironde aux dégustations primeurs, épisode économique toujours très important pour une partie de la production Bordelaise. Wait and See, plus que jamais donc…

 

Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste

 

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