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Climat : Ils cultivent de l’arinarnoa

L’intérêt de cette variété est son caractère tardif, mais sa résistance aux stress climatique et hydrique n’est pas évidente. Extrait de l’article Viti

 

Ce cépage, créé par l’Inra en 1956, est un croisement entre du cabernet sauvignon et du tannat. Il a hérité du premier son acidité et sa teneur en sucre, et a gardé du second une quantité élevée de tannins. D’un point de vue viticole, cette variété se distingue par sa tardiveté, mais sa résistance aux stress climatique et hydrique n’est pas évidente.

 

Des vendanges tardives

Vendangé cinq semaines après le cabernet sauvignon au domaine de l’Isle Saint Pierre dans les Bouches-du-Rhône ou encore un mois après le merlot chez la Famille Négrier en Charente-Maritime. Il y a peu de place au doute : l’arinarnoa est un cépage tardif. Ce que confirment les données produites par VitAdapt. Piloté par l’Inrae Bordeaux-Aquitaine, ce projet étudie depuis 2009 le comportement de 52 cépages  : « Depuis 2013, même si on a une tendance d’avancée de la date de véraison de l’ensemble des cépages étudiés, l’arinarnoa s’est toujours montré comme le plus tardif, constate Agnès Destrac-Irvine, la coordinatrice du projet.

Un avantage dans les années à venir, mais qui impose aujourd’hui une maturation longue – plus de quarante jours à Bordeaux entre la mi-véraison et la maturité – parfois contrariée par l’état sanitaire. Cette année, l’équipe de VitAdapt aurait par exemple aimé récolter plus tard les grappes d’arinarnoa. Sauf qu’une attaque de vers de grappe en a décidé autrement. « Il aurait fallu plus de temps pour que la pellicule, qui est assez épaisse, atteigne sa maturité, et ainsi éviter un côté herbacé, décrit l’ingénieure de l’Inrae. On considère que l’arinarnoa est un cépage adapté aux conditions futures, pour qui le réchauffement climatique sera bénéfique puisqu’il lui permettra d’exprimer au maximum son potentiel. »

 

Une résistance à la chaleur et à la sécheresse peu évidente

Néanmoins, certains vignerons qui le cultivent depuis plusieurs années questionnent sa résistance aux stress thermique et hydrique. En Charente-Maritime, où Régis Négrier le cultive depuis vingt ans, lors des vendanges de 2022, le viticulteur a observé que « le merlot s’en sortait mieux que l’arinarnoa. Ils étaient pourtant dans la même parcelle, à deux mètres l’un de l’autre ». Cette année-là, certains pieds greffés sur fercal ont accouché de « raisins secs ». Ceux greffés sur RSB se sont montrés plus vaillants.

Au contraire, sur la parcelle 52 de VitAdapt, l’arinarnoa – greffé sur SO4 – semble un peu mieux s’accommoder du manque d’eau que le merlot. En outre, sa pellicule épaisse le protège contre l’échaudage. « Il n’est pas plus ni moins résistant que d’autres cépages, résume Agnès Destrac-Irvine. Il a finalement un comportement assez proche de son parent, le cabernet sauvignon. »

 

Une résistance partielle aux maladies

En ce qui concerne les maladies, l’arinarnoa peut, là aussi, compter sur l’épaisseur de sa pellicule pour résister à la pourriture grise. En revanche, il semble vulnérable à la flavescence dorée. « Je dirais qu’il a la sensibilité d’un marselan, ce qui est quand même très sensible », compare Laurent Vivès, du domaine de Mayrac, dans l’Aude, dont la commune est soumise à une obligation de traitement. De même, à Arles, Julien Henry constate qu’il « en a beaucoup souffert, ce qui fait qu’il ne nous reste plus grand-chose ». A contrario, en Charente-Maritime, les traitements semblent porter leurs fruits, puisque Régis Négrier n’a jamais repéré de cicadelle sur son exploitation.

 

 

Lire l’article complet sur mon-VITI.com

 

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