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Carnet de Vendanges Octobre 2022

Tendances du millésime 2022 avec Oenoconseil, Pascal Amoreau, Yannick Evenou, Jean-Christophe Mau. Photo JB Nadeau.

 

Vineyard in autumn Saint Emilion, Bordeaux France

(c) JB Nadeau

Oenoconseil, « Un millésime chaleureux, pour lequel la maîtrise des extractions est un enjeu capital », le 21 septembre.

Contrairement aux deux derniers millésimes, le début de la campagne 2022 a été marqué par un hiver plus frais et sec. Le 1er avril 2022 est marqué par la première matinée de « gel », les dégâts ont finalement été assez limités compte tenu de la précocité de l’évènement.  Le mois de mai a été très sec, la floraison a débuté précocement à partir du 20 mai dans le Médoc et s’est déroulé très rapidement sous une météo clémente. La campagne 2022 a globalement été chaude et sèche à l’exception du mois de juin qui a été chaud, humide et marqué par de forts orages.
La véraison a débuté très tôt sur les terroirs les plus précoces avec les premières baies autour du 15 juillet, mais le manque de précipitations couplé aux températures excessives l’ont rendu relativement longue. Cela aurait pu décaler la date de récolte, mais les températures caniculaires d’août ont accéléré la maturation des baies et amplifié les phénomènes de concentration. Dès le 20 août, les premiers contrôles de maturité sont venus confirmer le caractère de grande précocité du millésime 2022. Jamais les baies ne se sont goutées si bien si tôt du fait de leurs forts taux de sucres, mais attention cela n’était qu’un trompe l’œil et la maturité phénolique n’était, à ce stade, pas encore atteinte. Par contre, aucune verdeur à l’horizon.

Les vendanges ont débuté précocement pour les blancs autour du 15 août et les premiers merlots ont suivi assez rapidement à partir du mardi 06 septembre. Certaines grappes sont même rentrées dans les cuves dès le 30 août : HISTORIQUE ! Pour les terroirs les plus tardifs du Médoc ce fût avant le 25 septembre, encore une fois historique pour des terroirs où habituellement on débute à cette date. Les Cabernets suivront et les vendanges se sont terminés lors de la dernière semaine de septembre sur les terroirs précoces. Encore une fois, historique ! Quant aux terroirs dits tardifs du Médoc, les Cabernets Sauvignon ont été récoltés lors des dix premiers jours d’octobre, à un moment où dans ces zones on réfléchit habituellement au début des merlots. 2022 est de par sa grande précocité, d’ores et déjà, un millésime historique !

D’un point de vue qualitatif, les équilibres sont en adéquation avec les contrôles de maturités, et les concentrations sont belles avec des couleurs sombres et d’un très bel éclat. La clé des vinifications fût l’extraction qu’il a fallu gérer au plus juste pour éviter une libération trop importante de tanins dont les raisins n’étaient pas dépourvus. Au niveau quantitatif, seuls les terroirs plus tardifs et pourvus d’une bonne proportion d’argile auront su tirer leur épingle du jeu pour amener à jolie maturité, une vendange plus importante. 2022 est un millésime chaleureux, pour lequel la maîtrise des extractions est un enjeu capital.

 

Les Bordeaux par Edouard Massie

Le millésime 2022 en Bordeaux Blanc présente comme prévu les caractéristiques d’un millésime ensoleillé avec des thiols mûrs et beaucoup de volume en bouche. Les rendements en Sauvignon sont très faibles. Le millésime sera racé et de belle qualité. Pour les Bordeaux rouges, après une maturité atypique marquée par de fortes chaleurs et un manque d’eau, on ne pouvait s’avancer jusqu’à la veille des vendanges quant à la qualité du millésime. Mais après 48H de cuvaison, c’est la grande surprise, le grand soulagement et la certitude d’un grand millésime. Non seulement les tanins et les anthocyanes s’extraient tout seuls, mais la qualité est remarquable. Les tanins sont mûrs, soyeux et puissants. Les cuvaisons sont relativement courtes du fait de la facilité d’extraction. Les rendements sont bas, entre 40 et 50 Hl / Ha pour les Merlots et entre 30 et 40 Hl / Ha pour les Cabernets.

 

Les Graves par Henri Boyer

C’est un millésime assez extrême en termes de chaleur et de sècheresse avec un impact important sur le rendement. Il a permis de mettre en lumière la résilience du vignoble sur la plupart des parcelles, ce qui est rassurant pour les millésimes à venir avec le réchauffement climatique…
Pour les Graves blancs, il a fallu démarrer les vendanges très tôt autour du 20 août pour les Sauvignons puis un peu plus tard pour les Sémillons.  On aurait pu craindre un impact négatif des fortes chaleurs sur le potentiel aromatique des vins blancs mais ils ont gardé des teneurs en sucres modérées, ce qui a limité les teneurs finales en alcool. Les vins possèdent une belle palette aromatique avec beaucoup de volume en bouche. C’est un très beau millésime pour les sémillons qui se sont magnifiquement exprimés. En Graves rouges aussi, la vigne a fait preuve de résilience. Les vignerons ont été surpris de voir le feuillage encore vert intense à la fin du mois d’août en pleine période de sécheresse. La cause vient probablement de la quasi absence de maladie cryptogamique sur le feuillage. Cela a permis de pouvoir attendre plus longtemps qu’imaginé la maturation parfaite des tanins sans pour autant avoir des taux de sucres excessifs. Les résultats sont surprenants : des vins fruités, amples et concentrés mais sans lourdeur grâce à un bel équilibre apporté par une acidité inattendue. Le tanin est mûr, fin, dense et velouté. Nul doute un grand Millésime. Seul bémol, un volume de récolte beaucoup plus faible qu’attendu.

Oenoconseil

 

Jean-Christophe Mau, Château Brown, le 17 octobre : « ce millésime va sans aucun doute rentrer dans la cour des grands ».

Après avoir évité de justesse les gelées de début Avril, nous avons eu un mois de juin bien arrosé, heureusement, car la suite fut bien plus chaude et sèche… Nous n’avons eu plus une seule goutte d’eau de la fin du mois de juin jusqu’au 14 aout, une éternité pour nos pieds de vignes… L’avance accumulée au printemps fut perdue durant cette période stressante pour le végétal. Par bonheur les pluies de la mi-août ont relancé la maturité de nos baies qui en avaient fortement besoin !

Dès le 25 aout nous avons lancé la cueillette de nos raisins blancs. Fait exceptionnel, nous avons vendangés simultanément les sauvignons blancs et les sémillons. Dés les premiers pressurages, un constat s’est imposé, les rendements seront faibles mais les jus prometteurs ! Les merlots furent ramassés précocement entre le 13 et le 16 septembre sous un soleil radieux et nos cabernets sauvignons ont pu attendre le 26 septembre pour maturer encore un peu leurs pépins et détendre leurs peaux. Vous l’aurez compris des vendanges précoces mais plaisantes tant les conditions climatiques furent bonnes pour un état sanitaire juste parfait. Même constat de faibles rendements sur nos cabernets sauvignons, la taille des baies ressemblaient plus à du cassis qu’à des baies de raisins ! Ici aussi la qualité s’est avérée prometteuse d’entrée, avec des premiers jus dégustés dotés d’une aromatique exubérante et de couleurs très soutenues.

Nous voyons se profiler un joli millésime mais avec un volume réduit. Nous attendons fébrilement le temps des écoulages qui risquent de révéler des volumes finaux encore revus à la baisse… Mais 2022 restera un millésime miraculeux tant les à coups climatiques furent importants et nombreux. Au final ce millésime va sans aucun doute rentrer dans la cour des grands.

Château Brown

 

Pascal Amoreau, Château Le Puy, le 12 octobre : « un grand millésime solaire ».

Nous avons commencé nos vendanges la troisième semaine de septembre, plus tard que le début d’été nous le laissait prévoir, et plus tard que beaucoup d’autres vignerons des alentours. Nous ne voulions pas commencer à ramasser nos raisins avant d’avoir atteint le meilleur équilibre possible du fruit, de l’alcool et de l’acidité. Notre objectif doit être d’abord gustatif avant d’être technique. Il faut aussi que le pépin soit bien mûr.

L’état sanitaire des raisins était magnifique. La quantité, elle, est légèrement moins importante que prévu du fait de la sécheresse de l’été. Par ailleurs, du fait de la déshydratation des baies, les vins seront légèrement plus alcoolisés.

Dès les premiers raisins en cuve, nous avons pu commencer à nous réjouir de notre choix d’attendre cette maturité gustative. Les jus se sont avérés frais et très fruités, de couleur bordeaux foncé, presque noir. Notre fermentation sans intrant par infusion, avec sa grande délicatesse, a permis de respecter le raisin en nous apportant un bel équilibre des tanins, anthocyanes et polyphénols. 2022 devrait être un grand millésime solaire associant fruit, douceur et intensité qui, par la saison culturale, restera certainement un millésime hors normes.

Château Le Puy

 

Yannick Evenou, Château Réaut, le 12 octobre : « Une qualité d’un niveau jamais vu ».

Le bilan est des plus simples :  la récolte est très faible, avec des rendements de l’ordre de 25hl par hectare nous sommes sur une demi récolte… Par contre cette demi récolte est d’une qualité d’un niveau que nous n’avons jamais vu a Château Réaut avec une parfaite homogénéité !

Château Réaut

 

GIRONDE (33) CAPIAN, DEVELOPPEMENT DURABLE, TROUPEAU DE MOUTONS BROUTANT DE L'HERBE ENTRE LES RANGS DE VIGNE DANS LE VIGNOBLE BORDELAIS

(c) JB Nadeau

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