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Primeurs 2023 : la baisse avant la relance ?

Le marché du Vin est dans une période cruciale avec des perspectives de relance et beaucoup d’incertitudes.

 

 

Un début de baisse qui pose question

 

Photo JB Nadeau

Photo JB Nadeau

Au lendemain de la quinzaine de dégustation des primeurs 2023, le Château Léoville Las Cases lance la campagne tarifaire avec une volonté réelle de faire bouger le marché… Moins 40% d’emblée…Une seconde proposition est sortie ce 2 Mai, le Château Lafite Rothschild, à – 31,7%, ce n’est pas rien et ces annonces font beaucoup de bruit à Bordeaux comme sur les places de consommation.

 

Bien entendu, deux questions se posent avec empressement… Tout d’abord la tendance lancée par ces deux propriétés respectables et respectées sera-t-elle suivie par l’ensemble des propriétés proposant leurs vins en primeurs, et, ensuite, quelle sera la réponse des négociants bordelais aujourd’hui bien lestés en stocks de millésimes précédents.

 

 

Un millésime de qualité, mais les acheteurs seront-ils au rendez-vous ?

 

La qualité du millésime est au rendez-vous, du moins pour beaucoup d’observateurs. Bien que, comme à l’habitude, et plus que pour certains millésimes antérieurs, le millésime présente, selon les lieux de production et les producteurs, une réelle diversité. Mais l’attente était importante pour les producteurs. Deux mots reviennent souvent: équilibre et fraîcheur.

 

Les multiples rencontres organisées font état de bilans mitigés. Il y a eu des visiteurs, mais des acheteurs ? Difficile souvent de faire la différence entre directeurs de crus et producteurs, négociants et opérateurs bordelais et acheteurs étrangers.

 

 

La vigne réclame déjà toute l’attention des vignerons

 

il y a du travail dans les vignes, surtout après les gelées qui ont touché par endroits les vignobles de Graves, Sauternes et surtout Barsac, le Médoc, le Blayais, les Côtes et l’Entre deux mers. Et encore, nous n’avons pas à nous plaindre en Gironde par rapport à la Bourgogne, la Champagne, l’Alsace, la Provence et surtout Cahors, dévasté à 90%. Pour couronner le tout, c’est maintenant au tour de la grêle qui vient de ravager le vignoble de Chablis après celui du Gers, dans une moindre mesure cependant en avril. Le prochain millésime paraît donc angoissant d’emblée au même titre que le dérèglement climatique.

 

D’ailleurs notamment à cause de ce dérèglement climatique, la production mondiale de vins plonge. C’est une information sérieuse qui ne laisse pas indifférent. Elle est au plus bas depuis …1961. Bordeaux et la France ne sont sont donc pas les seuls a être confrontés à ces difficultés de marché et de climat. D’un autre côté,  et dans une moindre mesure, certains pays consommateurs comme la Belgique et la Grande Bretagne voient se multiplier la création de petits et moyens vignobles. Une autre conséquence incontestable du réchauffement.

 

 

Dans ce contexte incertain, saluons au passage la naissance des vins rouges de l’Entre Deux Mers. Une nouveauté qui a eu beaucoup de difficultés à naître, mais ils sont enfin sur le marché, avec une première dégustation en primeurs. Ils seront commercialisés début 2015. Bonne chance pour ce nouveau marché prometteur.

 

 

Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste

 

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