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Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître…

Nous vivons une transformation de l’économie agricole et viticole cruciale à Bordeaux, et ailleurs en France. Regrettable et inéluctable pour certains, peut-être aussi une chance pour d’autres.

 

Photo (c) Philippe Labeguerie

Reprocher au négoce l’absence d’achats de vins à un prix permettant de gagner dignement sa vie est malheureusement une bataille perdue d’avance. Inventer et mettre au point une notion de prix plancher est aussi une idée  irréalisable concrètement. D’ailleurs Bordeaux n’est pas la seule région en difficulté.
La crise touche désormais bien d’autres régions viticoles.Les petites et moyennes unités familiales de production qui n’auront pas eu le talent, l’envie, ni les moyens d’évoluer vont hélas disparaître par inadéquation avec le marché. Pour les autres, notamment chez les vignerons indépendants, qui vendent depuis des lustres leurs vins aux particuliers, des exploitations se portent bien et subissent cette crise avec courage et imagination.

 

Un mal profond

Le mal est profond et ne date pas d’hier. Les appellations sont aujourd’hui mises en question par beaucoup. Sur Wine Paris, appelée encore par nostalgie « Wine Paris – Vinexpo Paris, ou au Salon de l’Agriculture, le rejet des appellations bordelaises était encore palpable, on ne peut que le regretter car c’est immérité. Alors que des producteurs présents dans des espaces au milieu de producteurs d’autres régions n’ont pas connu le même désintérêt. Bordeaux a été longuement jalousé et les bordelais on sans doute parfois abusé de leur position de force. Perdre Vinexpo Bordeaux a été économiquement et stratégiquement parlant une catastrophe dont on mesure les conséquences aujourd’hui.

Une initiative du collectif Défense Viti 33 propose, pour sauver le vignoble, de scinder l’aire de production en deux entités distinctes: « Cru Bordeaux » AOC » et « Bordeaux Atlantique » IGP. Est ce une bonne idée ou une base de réflexion pour l’avenir ? Cette proposition à le mérite d’exister.

 

Des pistes pour demain

Il faut innover en matière de production et développer le circuit court. Les producteurs qui se sont lancés dans la production de vins originaux sur les terroirs bordelais trouvent des marchés et se regroupent dans des mouvements qui font parler d’eux (Bordeaux Pirates, Bordeaux Rocks). Quand à ceux qui arrivent à commercialiser directement leurs productions, ils ne connaissent pas la crise et découvrent une nouvelle clientèle.

 

Un printemps incertain

Reste désormais « ProWein«  et la période des Primeurs pour tenter de relancer la machine grippée. Mais en ce qui concerne les Primeurs, la tendance chez les acheteurs est déjà lancée. Sans une diminution importante des cours il n’y aura pas de marché. La situation est donc délicate et la clientèle perdue ne reviendra plus. Il est l’heure de partir à la recherche de nouveaux marchés,  avec persévérance et humilité, Go Go Go Bordeaux !

 

 

Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste

 

 

Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres (Antonio Gramsci)

4 réponses à “Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître…”

  1. Cet article est si vrai et la situation si bien analysée !

  2. Allons y avec l’espoir que tu nous donnes ….

  3. Olivier Metzinger dit :

    Franchement Bernard, votre analyse est décevante. Non les vignerons qui vendent eux même ne vont pas très bien, ils sont comme les copains. Mais effectivement Bordeaux ne s’est pas adapté depuis 20 ans, les anciens clients boivent moins et nous n’avons pas imaginé de nouveaux produits à Bordeaux, avec le nom de Bordeaux pour aller chercher de nouveaux consommateurs ici ou ailleurs dans le monde, trop persuadé que c’est au Monde de s’adapter aux vins de Bordeaux et pas l’inverse. Darwin nous a pourtant éclairé de sa théorie sur l’évolution, mais ce n’est pas encore assimilé par nos amis gestionnaire de la filière vin de Bordeaux. Il faut du temps mais nous allons y arriver, certains font tout pour ne pas couler d’autres on besoin de toucher le fond pour rebondir, et au fond nous y sommes.

  4. Boucard Philippe dit :

    C’est plein d’optimisme, mais la curée sera au delà de vos prévisions. Les 18/34 ans délaissent le vin, ils sont nés avec la loi Evin 1991, jamais ils n’ont entendu parlé de la culture vin, dans aucuns médias … imaginez seulement une seule des émissions culinaires qui foisonnent à la télé, avec à la fin, un sommelier pour expliquer l’accord mets et vins … malheureusement toute la planète vin est touchée, et dans une économie capitaliste, le marché s’ajuste tout seul. La France va perdre des vignerons et des ha de vignes, comme elle ne l’imagine même pas, et pas seulement chez ceux que vous pensez. Car nous sommes pieds et poings liés, dans un pays de plus en plus hygiéniste. Mais ce n’est pas la première fois, que notre pays, perd des pans entiers de son économie. Espérons seulement qu’il reste plus de vigne qu’il n’est resté d’usine …

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