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Le merlot peut-il s’adapter au changement climatique ?

Des terroirs traditionnellement bien adaptés ne le sont plus sur les millésimes secs de plus en plus fréquents. De nouvelles pratiques sont à envisager pour ne pas renoncer au merlot. Extrait de l’article Viti.

 

Cépage rouge le plus présent en France avec 112 000 ha en 2021, le merlot est intimement lié aux vignobles du sud-ouest de la France où il participe à la renommée d’appellations mondialement reconnues comme Saint-émilion. Le seul département de la Gironde accueille d’ailleurs 60 % des merlots français !

 

Mais la variété qui occupe 14 % des surfaces viticoles du pays n’est plus à son apogée. Après un pic en 2005 à 118 000 ha, les surfaces se sont (légèrement) érodées pour aboutir à un plateau sur la période 2011-2019. Depuis deux ans, de nouveau, le merlot recule.

 

 

Les terroirs à merlot historiques ne sont plus adaptés au cépage

Pascal Hénot, œnologue conseil depuis 35 ans et directeur du centre œnologique Enosens de Coutras sur la rive droite du bordelais, terre de merlot, constate lui aussi un changement, et il concerne l’adaptation du cépage aux terroirs. « Le réchauffement climatique que l’on connaît dans la région modifie le rendu du cépage. Sur certains terroirs, il n’est plus adapté. À l’inverse des terroirs qui jusqu’à présent ne convenaient pas au merlot donnent de bons résultats. Les grands terroirs à merlot d’hier sur des sols filtrants de graves ou de sables sont désormais trop chauds et trop précoces. Sur ces sols, on ne constate pas de blocage de maturité mais plutôt des mauvaises maturités.  A contrario, le stress hydrique rend certains sols argileux, plus froids, et plus riches, aptes à faire de beaux vins de merlots.

 

 

Un cépage moyennement résilient dans le Languedoc

Le merlot a aussi su se faire une place plus au sud dans le Languedoc avec approximativement 26 000 ha de merlot.

Mais si l’on se réfère aux experts du Giec, la zone est particulièrement exposée au changement climatique. Jacques Rousseau, responsable des services viticoles de l’ICV  : « Depuis deux ans, nous étudions le comportement de cépages méditerranéens  face au changement climatique. Dans ce cadre, il est possible et intéressant d’étudier le comportement du merlot . » Vis-à-vis de la tolérance à des stress hydriques élevés dus à des périodes prolongées de sécheresse, « le merlot n’est pas le mieux placé, reconnaît Jacques Rousseau ».

Mais le changement climatique induit aussi une augmentation des dégâts de gelées de printemps. « Et dans ce contexte, l’aptitude à produire du raisin en cas de repousses des bourgeons secondaires après destruction des bourgeons primaires est un critère de résilience important. De ce point de vue le merlot est un cépage intéressant ».

 

 

Sauvé par l’irrigation

« Ce rapide bilan ne doit pas faire conclure au fait que le merlot est à écarter. Il reste intéressant dans des terroirs adaptés sur des sols profonds et/ou sous réserve d’un soutien par l’irrigation pour faire face à des déficits pluviométriques excessifs. » « Logiquement, la question des apports d’eau se pose désormais à Bordeaux. » constate Pascal Hénot…

 

Le merlot n’a pas dit son dernier mot !

 

Lire l’article complet sur mon-VITI.com

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