L’ancêtre de la formation par le numérique c’est le cours par correspondance, celui- ci est né en 1840, suite à l’invention du timbre poste. C’est un cours de sténographie par correspondance proposé par Isaac Pitman. Une autre étape majeure se trouve en 1954 avec l’invention du livre auto programmé par BF Skinner. Cette formation dotée d’un aspect interactif préfigure les possibilités d’un logiciel.
En 1980 c’est une étape majeure avec la naissance de l’enseignement assisté par ordinateur. Celle-ci prend une autre dimension en 1995 avec la naissance de l’internet. On assiste alors à une massification du secteur, une ruée qui se fait souvent au détriment de la qualité.
En 2012 on note les MOOC, Massive Open On Line Course : de véritables cours d’universités mis en ligne par des professeurs « stars » qui connaissent un certain développement.
C’est en 2015 que nait le Digital Learning, ou formation multimodale, une formation qui associe plusieurs modalités d’apprentissage. En s’appuyant notamment sur des outils et ressources numériques, elle combine séquences d’apprentissage présentiel et à distance, transmissif et collaboratif, dirigé et autodirigé, formel et informel, synchrone et/ou asynchrone. Les outils et ressources sont nombreux, apprentissage mobile, micro apprentissage, jeux sérieux, formation hybride, classe virtuelle, …
Le secteur est aujourd’hui organisé en 3 types d’acteurs. Les éditeurs (créateurs des ressources, des plateformes et des outils). Les prestataires ( fournisseurs d’ingénierie et de conseil, créateurs de contenu sur mesure, hébergeurs, juristes, …). Les opérateurs de formation, qu’ils soient des nouveaux venus, parfois 100% digital, ou des acteurs existants ayant abouti leur transformation numérique. Il apparait comme un marché mature selon plusieurs aspects.
L’infrastructure est aujourd’hui robuste. Les outils numériques connectés à internet sont largement présents dans la population, les ordinateurs et tablettes, mais surtout les smartphones. La fibre se répand rapidement, même c’est encore de façon inégalitaire : 12 millions de français n’ont toujours pas accès au très haut débit selon l’UFC-Que Choisir, notamment dans les petites communes.
Le secteur s’est doté d’un cadre législatif. Tout d’abord la formation multimodale est devenue légalement finançable, par l’entreprise, par un compte formation ou par Pôle Emploi. Ensuite il existe aujourd’hui un droit de la formation professionnelle avec un cadre légal pour les acteurs du secteur qui se situent souvent à la croisée de nombreux domaine juridique (financeurs, certificateurs, formateurs,, …). Ainsi l’hybrid box créée par le forum français des acteurs de la formation digitale permet de faciliter et d’accélérer l’adoption de la formation multimodale par les opérateurs et financiers de la formation.
Autre aspect important, la formation digitale est aujourd’hui socialement acceptée, elle inspire confiance. Pour une part grâce à des processus de certification qui apportent une garantie de sérieux (Qualiopi), mais aussi grâce à la crise Covid qui a entrainé l’effondrement de la résistance au changement et donné un grand coup d’accélérateur au Digital Learning.
Les neurosciences sont au cœur de l’avenir du Digital Learning. Elles ont contribué à éclairer la façon dont on apprend, en définissant les zones du cerveau activées par l’apprentissage. Elles ont permis de comprendre aussi les liens entre la santé physique et mentale des apprenants et la qualité de leur apprentissage, incitant à mettre en place des environnements plus sains. Ces sciences ont entrainé le développement de stratégies pédagogiques plus efficaces. Aujourd’hui les outils de réalité virtuelle autorisent des formations obtenant un ancrage mémoriel fort. Des formations aux contenus courts, concrets, multisensoriels, alliant immersion, répétition et émotion. Elles intègrent la nécessité du temps de repos, du sommeil, de l’hydratation.
Certains thèmes étudiés aujourd’hui étaient encore de la science fiction il y a peu, comme l’idée de télécharger des connaissances dans l’esprit humain, par neuromodulation. C’est aujourd’hui un programme d’expérimentation de l’US Air Force, potentiellement une nouvelle étape de l’interface homme machine. De même les progrès de l’intelligence artificielle sont une source potentielle de bouleversement pour ce secteur, comme pour beaucoup d’autres.
Ces nouveautés génèrent de nouveaux défis pour l’enseignement numérique. Un palier à franchir, celui de passer un examen diplomant à distance, chose encore impossible aujourd’hui. Mais plus largement les défis posés sont liés au besoin de montée en compétence des professionnels de la formation : l’humain doit suivre ces évolutions accélérées. Et ce défi nous amène à un grand obstacle à venir, celui de la fracture numérique. 17 % de la population est en situation d’illectronisme. 20 % de la population ne sait communiquer par internet, 25 % ne sait pas s’informer. En l’état actuel des choses cette population ne peut accéder aux nouveaux outils et cela nous amène à une ancienne prédiction d’Alvin Toffler : « L’illettré du futur ne sera pas celui qui ne sait pas lire. Ce sera celui qui ne sait pas comment apprendre ».
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