De la carte de vigueur à la carte de préconisation avec Olivier Sommier et ERTUS Group.
Il s’agit de piloter les activités viticoles au niveau intra-parcellaire en faisant communiquer un terminal (une tablette grand public), un boitier GPS et la console de régulation des équipements installés sur un tracteur. Le tout permettant de gérer plus finement un pulvérisateur ou un épandeur d’engrais.
La carte de vigueur
La gestion intra-parcellaire est encore peu répandue alors que de nombreuses études montrent que de fortes variabilités peuvent être décelées au sein de chaque parcelle, et donc des marges de progrès économiques et qualitatifs considérables. Par contre, la gestion technique à ce niveau de détail induit une complexification importante. Les propriétés qui se sont lancées dans cette approche fine, utilisent encore des cartes sur papier et un repérage sur la parcelle. Plus récemment, certains se sont tournés vers des logiciels cartographiques mais leur complexité les réserve à quelques érudits. En effet, les cartes peuvent provenir de différentes sources et il faut les agréger pour en dégager une information exploitable sur le terrain :
– image satellitaire. Cette approche permet de couvrir des zones importantes à une résolution jusqu’à 5m par 5m. De ce fait le prix est assez modique de l’ordre de 10 euros par hectare. Compte tenu de la résolution de l’image, il n’est pas possible de discerner la part du signal induit par la vigne de celle induite par le couvert végétal au sol.
– image par drone ou par avion ou ULM. Également basée sur des mesures NDVI, la définition des images est meilleure ce qui permet de séparer les parties qui correspondent au feuillage de la vigne des parties qui correspondent au sol. Ce système nécessite cependant de faire déplacer soit un drone soit un avion et génère des coûts non négligeables.
– carte proxi détection. Une carte NDVI peut également être établie par des conseillers viticoles grâce à des capteurs embarqués sur des tracteurs.
– cartes concernant le sol ou son état : propriétés électriques (résistivité), carte pédologique.
Nous simplifions déjà le traitement de ces données grâce à un système d’information géographique (SIG) déjà présent dans le logiciel Process2Wine. Le projet cherche à automatiser au maximum cette phase.La carte de préconisation finale permet de piloter le traitement en fonction d’une combinaison de données qualifiées.
La carte de préconisation
Il s’agit d’associer les zones de vigueur à une valeur de préconisation. Une fois la carte terminée, elle doit pouvoir être envoyée directement sur la tablette qui sera installée dans le tracteur et permettre d’adapter la dose à appliquer en fonction de la localisation du tracteur, engendrant de faire des économies d’intrants.
En cours de travail, la tablette pourra également recueillir des informations géo référencées (vitesse, débit, pression, etc.). Ces données permettront de qualifier le travail effectué et de proposer éventuellement des alertes en temps réel et des correctifs à apporter en vue du prochain passage. Il existe actuellement sur le marché des solutions avec ces objectifs, mais elles sont adaptées aux grandes cultures et non à la viticulture. Enfin, les données collectées au cours de travail remontent rarement dans l’outil de traçabilité leur faisant perdre toute valeur.
La modulation de dose
– Lors de l ‘épandage des fumures on évite des apports sur des zones où la vigueur de la vigne est suffisante (apport nul ou réduit) ce qui évite d’avoir des développements trop importants de la végétation toujours propices au développement des maladies.
– Lors des traitements phytosanitaires, on peut diminuer localement jusqu’à 20 % la dose de bouillie appliquée sans impacter la qualité de la pulvérisation (adaptation de la pression de pulvérisation). Cette réduction s’ajoute à celle qui peut être faite par ailleurs par une adaptation de la quantité des produits par rapports au stade végétatif.
Globalement on peut espérer une diminution de l’ordre de 10% ce qui représente annuellement une économie de l’ordre de 50€ par hectare.
Un service plug and play
Le but est de fournir une solution clé en main simple et connectée pour le viticulteur. Les flux d’informations échangés entre le logiciel, la tablette le boitier GPS et le système de régulation sont complètement automatisés et ne nécessitent aucune connaissance particulière en informatique. Cela est particulièrement important en viticulture où les traitement phytosanitaires sont environs 7 fois plus nombreux que pour les grandes cultures.
Le concept sera présenté à Vinitech 2018.
Ertus Group
La société Ertus Group édite le logiciel de Gestion de Production Assistée par Ordinateur (GPAO) Process2wine. Il permet notamment de gérer les travaux quotidiens de la vigne et donc d’avoir une traçabilité. Il est une des rares solutions informatiques viticoles exploitant une base de données spatiale. A l’aide de boitiers GPS fixés dans le tracteur, on peut ainsi avoir la trace en temps réel des tracteurs qui sont équipés et calculer les temps passés sur chacune des parcelles. Le projet OISEAU est le fruit de la rencontre en Ertus Group, Black Swan Technology (fabrication du boitier GPS), le prestataire Banton &Lauret, la cave des vignerons de Buzet, IFV et Telespazio dans le cadre du cluster Inno’Vin. Il est soutenu par la Région Nouvelle Aquitaine et BPIFrance.
Vinitiques
Les Vinitiques sont nées d’une volonté commune du Pôle Digital Aquitaine, du Cluster Inno’vin et des technopoles Bordeaux Montesquieu et Bordeaux Unitec, d’inventer un lieu convivial et propice aux rencontres et aux échanges d’informations entre les filières du vitivinicole et des technologies numériques, électroniques et informatiques. Lancé en 2012, l’événement Les Vinitiques est un rendez-vous bi-annuel à destination des professionnels.
www.vinitiques.com
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