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Riposte chinoise : quel impact sur le Cognac français ?

La tension monte entre l’Union européenne et la Chine, et les répercussions se font déjà sentir dans les spiritueux.

 

Après que l’UE a décidé d’imposer une surtaxe allant jusqu’à 35 % sur les véhicules électriques chinois, Pékin a répliqué avec une mesure qui frappe de plein fouet les producteurs européens de brandys, et tout particulièrement le Cognac français.

 

Une contre-attaque implacable

 

À partir de ce vendredi 11 octobre, la Chine exigera un dépôt de garantie équivalent à 35 % de la valeur des exportations pour tous les brandys européens avant qu’ils puissent entrer sur le marché chinois. Ce dépôt est présenté comme une mesure provisoire visant à compenser ce que la Chine perçoit comme du dumping. Mais pour les producteurs français de Cognac, qui représentent à eux seuls 95 % des exportations européennes de brandys, le coup est rude. En effet, la Chine est le deuxième marché à l’export pour le Cognac, représentant près de 40 % de son chiffre d’affaires.

 

Un marché déjà fragilisé

 

Le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) met en garde contre les répercussions de ces nouvelles taxes. La Chine représente un quart des exportations totales du cognac, un marché déjà fragilisé par la crise sanitaire et le ralentissement économique. Avec ces surtaxes, les producteurs craignent une hausse des prix qui pourrait détourner les consommateurs chinois vers des alternatives locales moins chères, accentuant encore la chute des ventes.

 

Les grandes maisons comme Martell, Rémy Martin, Hennessy ou encore Courvoisier sont particulièrement touchées, avec des cautions allant de 30,6 % à 39 %. Les producteurs, comme Louis Royer, Camus et Maison Boinaud, ne sont pas épargnés non plus avec des taux similaires.

 

Bras de fer et choix crucial.

 

Les producteurs de Cognac se sentent « sacrifiés » dans ce conflit commercial qui oppose Bruxelles à Pékin. Si cette nouvelle surtaxe affecte gravement la filière, elle s’inscrit dans une logique plus large : la Chine entend faire pression sur l’Europe pour qu’elle abandonne les taxes sur les voitures électriques chinoises, dont l’entrée en vigueur est prévue pour fin octobre.

 

La France se retrouve devant un dilemme : protéger sa filière automobile, secteur stratégique pour l’économie européenne, ou défendre l’un de ses fleurons, le Cognac, qui subit les répercussions directes de cette guerre commerciale. Comme l’a souligné la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, la décision n’est pas simple : « Nous devons faire un choix entre protéger notre industrie automobile et préserver le Cognac, un joyau de notre patrimoine agricole. »

 

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Source Jean-Charles Letellier

Responsable export chez Les Bouchages Delage et fondateur de Vinifield, cabinet conseil qui accompagne les producteurs de vins et de spiritueux dans leur stratégie d’entrée et de développement sur le marché asiatique.

 

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