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Rencontre avec Jean-Jacques Enet

Alors qu’il s’apprête à présenter son nouveau vin Bio de la gamme L’Azuré, samedi 4 mai lors des « Régalades », nous avons rencontré Jean-Jacques Enet, président de la coopérative des Vignerons de l’Ile de Ré.

 

 

 

Jean-Jacques Enet, 100 % Ile de Ré

Jean-Jacques Enet est un grand amoureux de son ile qu’il n’a quitté que pour faire ses études à Angoulême. C’est aussi un agriculteur dans l’âme, qui a grandi dans la ferme familiale et a su dés sa plus tendre enfance qu’il reprendrait le flambeau. Il garde cependant un merveilleux souvenir, et des liens bien vivants, de ses 4 ans passés en pension au Lycée Agricole d’Angoulème, il y obtiendra un BEPA option viticulture en 1980. Cette formation en alternance lui a permis d’enrichir son bagage technique en découvrant la production agricole à grande échelle à Segonzac, et en apprenant des méthode de vinification de qualité à Saint-Emilion.

Jean-Jacques rejoint son ile fin 1981 comme aide familial tout en développant sa propre activité en parallèle, elle aussi en polyculture. En 1985 il a suffisamment de terres pour s’installer comme exploitant. Il continuera à développer son exploitation progressivement, absorbant la ferme familiale en 1989. Aujourd’hui il exploite 40 hectares dont 18 de vignes. Travaillant avec la coopérative pour l’intégralité de sa production depuis le début, son engagement pour celle-ci se fait naturellement dés 1987, comme président du Cercle agriculture, puis au Groupement de Développement Agricole de l’Ile de Ré (avec le soutien de la Chambre d’Agriculture). Il est président de la Coopérative depuis 2004.

Il s’est profondément attaché à ce modèle coopératif, faisant sienne la devise « tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Jean-Jacques est aussi administrateur au Crédit Agricole pour y apporter son expertise du tissu économique local. Quand il a un peu de temps pour lui il pratique la pêche à pied, restant ainsi toujours au plus prés de son Ile…

 

Coopérative des Vignerons de L’Ile de Ré (UNIRE)

En 1950 la production agricole de l’Ile de Ré est encore sous la totale domination du négoce, les 1200 petites exploitations existantes sont en ordre dispersé. C’est le 24 décembre de cette année que quelques vignerons s’unissent et créent officiellement la cave. C’est un succès fulgurant tellement est impérieux le besoin d’obtenir des conditions de travail plus justes, plus stables. 3 ans après 100 % des agriculteurs de l’ile en sont membres.

L’histoire de la cave est marquée par 3 principaux tandems présidents directeurs : Paul Laidet et André Chaigne jusqu’en 1980, puis Michel Pelletier et Franck Nadaud jusqu’en 2000, qui sauront rebondir après la grande crise du Cognac des années 70, et enfin l’actuel tandem de Jean-Jacques Enet avec le directeur Christophe Barthère, qui pilotent l’intégration de l’agriculture durable par la cave.

Aujourd’hui la coopérative compte 120 adhérents, dont 60 sont réellement actifs, les exploitations se sont extrêmement concentrées, la moyenne passant de 1 à 50 hectares approximativement. Cette transformation s’est accompagnée d’une progressive révolution qualitative. Aujourd’hui la Cave dispose d’installations très performantes, en particulier pour la partie viticole (la cave produit aussi la célèbre Pomme de Terre de l’Ile de Ré). Très contrainte par la surface de son territoire elle est restée une adepte du circuit court, son marché c’est son ile à 80 %, le solde étant distribué autour de La Rochelle, la puissante voisine. Ses clients sont donc les habitants et les visiteurs de l’ile, ce qui explique en partie ses évolutions actuelles particulièrement profondes pour une cave coopérative.

 

La mutation environnementale de l’UNIRE

Le changement profond et rapide est récent, initié par un noyau de 5-6 adhérents convaincus par la nécessité de la démarche Bio et qui entreprennent une démarche de conversion. La durée de 3 ans de cette conversion a donné un peu de temps à la cave pour s’adapter et préparer une gamme spécifique, permettant de répondre à l’attente existante en ce sens sur l’ile.

« Aujourd’hui le bilan est plus que satisfaisant. D’une part La cave a lancé en 2016 son rosé Bio, L’Azuré (un nom choisi de façon participative avec les habitants de l’ile), produit à 28 000 bouteilles. L’Azuré est aujourd’hui produit à 100 000 bouteilles, également en rouge. Mais par delà le travail sur cette gamme, appelée à se développer, nous avons amorcé une mutation profonde et rapide de nos méthodes de travail, en intégrant l’environnement, le développement durable au sein de tous nos processus. Aujourd’hui c’est toute notre production qui se rapproche des normes Bio. Nous avons amorcé notamment une certification HVE et nous avons pris conscience de l’importance de cette mutation pour la pérennité de notre structure et l’harmonie de notre présence sur l’ile.

Nous avons la chance d’être aidés par le climat spécifique de l’ile, plus ensoleillé et sec que le continent, quasiment épargné par le Mildiou. Avant même ces évolutions nous utilisions déjà 30 % de produits en moins par rapport à l’agriculture de la région. Accompagnement logique de cette mutation nous réalisons aussi de gros investissements pour la qualité de notre accueil du public : nouveaux locaux mais aussi une politique d’accueil et d’animation plus moderne et plus humaine. Ouverture en 2020. Une aventure passionnante que je vous invite à venir découvrir sur place !

 

Plus d’infos :
Site internet : www.vigneronsiledere.com

(c) photos Outdoo et Yann Werdefroy.

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