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En 1984 Françoise Soizeau reprend les Châteaux Closiot et Camperos. En 1993 elle sera rejointe par Bernard Sirot…
Avec notre photographe Jean-Bernard Nadeau
Françoise Sirot-Soizeau : « L’atavisme viticole et de la région fut sans conteste plus fort que la raison. »
On ne quitte pas définitivement et sans regrets la terre qui a vous vu naître, les vignes qui furent votre terrain de jeu, le chai mystérieux aux odeurs tellement excitantes et troublantes…
En 1987, mes enfants grandissant, je décide de reprendre, un peu d’ailleurs contre l’avis de mon père qui pense que la viticulture est exclusivement réservée aux hommes, les deux propriétés familiales.
Les acquis viticoles sont importants mais la commercialisation en bouteilles est quasi inexistante.
D’emblée, en partenariat avec mon papa Hector, je découvre les mille et un métiers de la vigne mais aussi les difficultés propres à ce type de production.
Rien n’est en effet jamais acquis jusqu’à la rentrée des précieux raisins.
Patience, calme, prise de risque mesuré et observation permanente font partie des qualités inculquées par celui qui m’a tout appris.
Si l’élaboration d’un liquoreux n’a pas de secrets pour moi c’est néanmoins vers la commercialisation du noble nectar que je me destine.
Déguster, commenter, comparer, expliquer mon métier de vigneronne font désormais partie de mon quotidien.
Désormais, au – delà de la grande satisfaction de m’occuper de l’exploitation familiale , la passion s’installe progressivement…
Château Closiot
Les premières années ne manqueront pas d’incertitudes diverses…
Les millésimes se suivent sans nécessairement se ressembler en qualité.
Très vite je me rends compte que pour arriver au niveau de réputation espéré, Closiot va devoir évoluer et acquérir ses lettres de noblesse.
Le terroir est certes grandiose, entouré de premier et second crus classés, mais il mérite d’être sublimé.
Toute mon approche va donc aller dans le sens de l’optimisation de ce fabuleux terroir et dans la mise en avant de notre savoir-faire.
Closiot commence donc son lent et long chemin vers la reconnaissance.
Rien n’est laissé au hasard, la concrétisation d’un grand vin étant la résultante d’une foule de détails.
Plus encore dans la production de liquoreux que dans tout autre production viticole d’ailleurs.
Partisane d’une production de type » haute couture » plutôt que de » prêt à porter « , je vais cependant avoir la chance de rencontrer celui qui deviendra plus tard mon mari.
Rencontre avec Bernard Sirot
En 1993, suite à une dégustation de vins de Barsac et de Sauternes qu’il a organisée à Bruxelles, Bernard Sirot, journaliste viticole en Benelux, souhaite venir découvrir la propriété.
Mes vins ont été plébiscités et il souhaite présenter la propriété aux professionnels belges.
Ce sera en quelque sorte le coup de foudre. Cinq ans plus tard, il deviendra d’ailleurs mon mari.
Animé par beaucoup d’enthousiasme, et aidé par un important relationnel dû à son métier, il va très vite partager ma passion de la région et de Closiot.
C’est l’époque du retour aux labours, d’une réflexion sur une viticulture plus raisonnée, des investissements en chai et du développement de la gamme de production avec une traçabilité de nos deux terroirs.
Les vins du château Closiot sont désormais complétés avec ceux de la deuxième propriété, le château Camperos.
Viendront ensuite la » Passion de Closiot « , notre cuvée élitiste, notre Graves sec » Fruit de Closiot » et en 2003 la mise au point d’un jeune Sauternes, frais, vif et fruité appelé en toute logique » Premières Brumes de Closiot « .
Notre prochain challenge, la production d’un Graves rouge dont nous taisons le nom pour l’instant, sera mis en marché fin de cette année.
Un nouvel élan pour une ambition et une passion décuplées sans cesse mis à l’épreuve par les tracasseries de plus en plus nombreuses et un environnement de plus en plus hostile au vin et au plaisir de le partager en toute convivialité…
Contact : www.closiot.com
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