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S’il passe son bac en France et, plus précisément à Cognac, c’est loin du berceau familial, sur les bancs du lycée de Cuernavaca au Mexique que Charles Boinaud le prépare et qu’il effectue une partie de sa scolarité. Mettant ensuite le cap sur l’Europe du nord, il revient d’Helsinki MBA en poche se spécialiser dans l’audit financier et le conseil à l’Ecole Supérieure de Commerce de La Rochelle.
Intégrant le Groupe Rémy Cointreau, il renoue avec les séjours à l’étranger, d’abord à Ho Chi Minh-Ville, comme chef de produit pour l’Asie du Sud Est, puis à New York, où il est chargé de la commercialisation des produits de prestige de la marque de spiritueux et champagnes sur le territoire américain.
C’est comme auditeur financier du cabinet PwC que Charles Boinaud revient en France, à Bordeaux. Se rapprochant des terres familiales, il finit par rejoindre le groupe Boinaud en 2015 pour ne plus le quitter. A l’issue d’une période de transition pendant laquelle il travaille à des missions de contrôle de gestion, il prend la tête de la maison familiale avec son cousin Rémi Boinaud en 2016.
Rémi, qui a rejoint l’entreprise familiale en 2011, assume les fonctions de Maître Assembleur. Fort d’une expertise et d’une formation plus techniques, son parcours le conduit à travailler sur des vignobles de presque tous les continents. Il est le « garant de la qualité des produits et assemblages de la maison, son gardien du temple en quelques sorte. »
« Notre famille œuvre dans le domaine de l’agriculture et du bois à Angeac-Champagne depuis 1640, » indique Charles Boinaud avant de préciser que « ce sont les dernières générations qui ont choisi de recentrer les activités de l’entreprise familiale autour de la vigne, des eaux-de-vie et de la distillation. »
Spécialisée dans la production et le négoce de cognac et spiritueux et, forte de 600 hectares de vignes, la Maison Boinaud constitue le plus grand domaine familial de Cognac. « Pour distiller nos vins et eaux-de-vie, nous disposons de 41 alambics charentais. Nous conduisons aussi les assemblages et le vieillissement. « Autre particularité, qui fait de nous la seule entreprise familiale à maîtriser toutes les étapes de production. »
« Nous avons à cœur de valoriser nos productions agricoles à l’autre bout du monde, » poursuit Charles Boinaud. Pour ce faire, la Maison commercialise ses cognacs sous la marque De Luze. Vendus pour 98% à l’export, ses spiritueux façonnés à 100% dans la zone de l’AOC sont vendus pour l’essentiel sur les marchés européens, mais également chinois, australien, américain, ainsi que sur celui du travel retail.
Une nouvelle page s’écrit depuis juin 2022, date à laquelle la Maison Boinaud lance Hériose. « Équilibré, doux et porteur d’une véritable French touch, » ce single malt français, dont le nom s’amuse à marier les contraires en accolant le verbe « oser » au très sage « héritage » est né d’une volonté de « valoriser nos savoir-faire de distillateur et d’assembleur au service d’un whisky français brassé, distillé et vieilli en France. »
Autre spécificité de cette entreprise d’un âge respectable, sa capacité à se remettre en question et à continuer d’innover. Loin d’être une « vieille dame », la Maison Boinaud fourmille d’idées et de projets, portés par le dynamisme de ses équipes. C’est ainsi qu’en 2021, Maison Boinaud devient la première entreprise à mission de l’appellation Cognac. Un nouveau statut qui lui permet d’inscrire dans la durée les engagements sociaux et environnementaux qu’elle porte et défend depuis de nombreuses années.
En effet, très impliquée dans la défense de l’environnement, la Maison Boinaud s’est engagée à éliminer d’ici à 2030 le recours aux produits phytosanitaires de synthèse sur l’ensemble des 600 hectares de son domaine, « une tâche colossale, mais porteuse de sens, et en premier lieu, aux yeux de nos collaborateurs, » explique Charles Boinaud.
En partenariat avec l’INAO, la Maison Boinaud travaille aussi à l’élaboration de méthodes alternatives pour réduire le bilan carbone des distillations de l’ensemble de la filière et parvenir à une transformation en profondeur permettant de « mieux produire et préserver notre héritage pour les générations à venir. »
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