Accueil / Portraits d’acteurs / Portrait d’actrice : Rachel Hubert
Après des études en pharmacie et un an dans une officine à Bordeaux, Rachel Hubert décide en 2012 de rejoindre le domaine familial. « Avec mon frère, Guillaume, également revenu sur les vignobles après une formation initiale en écologie, nous avons grandi à Peybonhomme. Nous avons toujours eu ‘les mains dedans’. » Épaulant d’abord son père sur les dossiers commerciaux, elle s’implique chaque année un peu plus à la vigne comme aux chais et se forme également à l’ISVV de Bordeaux
« Nous avons été très impactés par la conversion de notre père à la biodynamie en 1997, » se souvient-t-elle. Ne se reconnaissant plus dans sa manière de travailler, Jean-Luc Hubert prend très tôt le tournant de la biodynamie avec la volonté de se rapprocher du vivant et de ses terres. C’est peu dire qu’il compte parmi les pionniers ! Ses enfants alors adolescents sont forcément marqués par ce changement radical, certes positif, mais impactant profondément aussi bien les vignobles familiaux que le quotidien de chacun des membres de la famille.
Si aujourd’hui la biodynamie est largement reconnue, « à l’époque, on ne parlait pas de tout cela. Nous étions considérés comme des marginaux. » La famille dans son ensemble adhère à cette philosophie, « à cette nouvelle manière d’aborder la vigne qui a certainement contribué à renforcer encore les liens qui nous unissaient à nos terres comme à nous donner envie de perpétuer le métier. »
Les liens entre la famille et les vignobles sont ancrés dans l’histoire et remontent à 1895. Comme les autres propriétés de la région, Peybonhomme est à l’époque une exploitation diversifiée. Ce sera le grand-père de Rachel et Guillaume qui se tournera exclusivement vers la vigne, puis leurs parents qui franchiront l’autre grande étape, avec l’acquisition du Château La Grolet et la conversion en biodynamie.
Rachel et Guillaume Hubert
Entièrement conduits en biodynamie, les vignobles Hubert englobent les 55 hectares de Peybonhomme situés à Blaye et les 50 hectares de La Grolet situés à Bourg, dont la moitié sont laissés en prairies et forêts. « Ce mode cultural nous permet d’obtenir les plus beaux raisins et d’élaborer ensuite des cuvées à partir d’un écosystème varié et vivant, » explique Rachel. « Chez nous, l’envie d’essayer l’emporte toujours », poursuit-elle, « c’est en innovant qu’on s’amuse dans notre métier et que l’on peut faire plaisir aux consommateurs. Lorsque nous croyons à une idée, nous nous lançons !»
Quand, il y a 12 ans, l’envie leur prend de vinifier en amphores, c’est directement à l’aide de 25 de ces contenants qu’ils élèvent une cuvée entière. « Quand on fait les choses, on les fait à fond ! » L’envie et la liberté d’esprit se reflètent dans le travail au chai, comme dans l’originalité des cuvées proposées où la famille s’attache à « façonner des vins expressifs de leur terroir, des vins de partage et de plaisir. »
Les vignes se déclinent en douze cuvées comme autant d’interprétations des différentes parcelles des vignobles. Côté blancs, la palette se compose d’un pétillant naturel, d’un blanc de raisins noirs ou encore du Blanc de Bonhomme, un vin gastronomique élevé sur lies, sans boisé avec des barriques en chauffe hydro-céramique. Pour ajouter encore plus de vivacité aux blancs, du colombard est également ajouté.
Les cuvées en rouge reflètent également les variations et nuances du terroir. Elles expriment des tannins délicats issus d’infusions douces, de macérations courtes et s’inscrivent dans la volonté familiale de livrer des vins purs, sans maquillage. « En buvant nos vins, on aimerait que l’on puisse voir le paysage dans lequel il prend vie, à savoir, pour Peybonhomme, un environnement de 55 hectares de vignes et bocage surplombant l’estuaire. »
Dans les années à venir, les vignobles Hubert entendent continuer d’innover. Ce qui passe notamment par une adaptation au réchauffement climatique. Pour ce faire, la famille s’est tournée dès 2015 vers des cépages plus résistants aux nouvelles conditions plantant notamment du syrah et du touriga nacional.
Continuant à « choyer ses vignes », la famille ressent de plus en plus l’envie de partager son travail, une aspiration qui coïncide d’ailleurs avec un nombre toujours croissant de visiteurs. Particuliers, restaurateurs, cavistes viennent passer un moment sur la propriété, découvrir les lieux et se familiariser avec les méthodes qui donnent naissance aux bouteilles qu’ils dégustent. Peybonhomme-les-Tours, les vignes qui l’entourent et à sa vue à 360° sur la Citadelle, l’estuaire, le Médoc et le vignoble offrent un spectacle qui laisse rarement indifférent
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