Accueil / Portraits d’acteurs / Portrait d’acteurs : Patrick et Valentin Jestin
A sa sortie d’HEC, Patrick Jestin intègre le groupe L’Oréal où il passe quelques années avant de quitter Paris pour rejoindre la Maison Dourthe au poste de directeur marketing. Breton d’origine, « c’est le hasard et une envie de me rapprocher du terroir, comme d’un produit proche de la terre qui me conduisent à Bordeaux. » La ville et sa région, leur dynamisme et leur convivialité, de même que le vin, « produit authentique, » le séduisent.
Aussi en 1998, il s’engage en devenant actionnaire de la société qu’il codirige avec le directeur général et le directeur financier. Dourthe évolue avec l’acquisition de plusieurs domaines de renom et le développement de différents univers vin.
Une nouvelle page s’écrit en 2007. Dourthe intègre le groupe Arvitis, tandis que Patrick Jestin prend la présidence de la société jusqu’à l’été 2022.
L’année 2022 marque en effet une nouvelle étape dans l’histoire de la Maison avec un passage de témoin entre le père et le fils. « A la fin du mois de juin, mon père doit quitter ses fonctions », explique Valentin ajoutant que « la transition se fera en douceur » puisque Patrick Jestin laisse la place à une direction bicéphale composée de son fils Valentin et de l’actuel directeur des domaines Dourthe, Frédéric Bonnaffous.
Parce qu’il a suivi une spécialisation en affaires du monde asiatique pendant ses études à Sciences Po et à l’EM Lyon, Valentin Jestin est envoyé en Asie à son arrivée chez Dourthe en 2015, pour développer les activités de la Maison dans la région. Auparavant, il avait travaillé pour LVMH Estate & Wines à Paris. A son retour en France après cinq années d’expatriation, il prend la direction commerciale et marketing de la Maison Dourthe.
« Dourthe, c’est avant tout un ancrage territorial, » explique Valentin à propos de cette Maison historique fondée en 1840 et spécialisée dans les vins de Bordeaux. Attachée à la défense des vins de sa région, elle n’a jamais cherché à s’en éloigner, s’assignant pour mission « d’en révéler toute la richesse et la diversité dans ses vignobles et à travers ses collaborations avec des vignerons locaux. »
« Nos univers vins sont le reflet de cette richesse, » poursuit Patrick Jestin, à commencer par celle construite autour des appellations iconiques du Bordelais et des huit propriétés viticoles de Dourthe implantées sur de grands terroirs. Avec N°1 de Dourthe, la Maison travaille avec des vignerons partenaires pour proposer des cuvées représentatives de leur AOC vinifiées et élevées dans la pure tradition bordelaise.
Dans un style différent, Dourthe propose à travers Promesse de Dourthe des « vins sur la pureté du fruit, issus de vignes conduites en agriculture biologique » et destinés à être bus jeunes. Si Dourthe s’attache à « hisser ses châteaux au plus haut de leur potentiel, » poursuit Valentin, « la Maison ne s’interdit pas de surprendre. » Sortant des sentiers battus, elle a lancé de nouvelles cuvées « rupturistes » avec l’envie de mettre en avant ses vignobles sous un angle nouveau.
Frédéric Bonnaffous, Patrick et Valentin Jestin
Prenant le contrepied des pratiques habituelles en ces terres d’assemblage, Les Parcellaires de Dourthe, dernier né des projets de la Maison, met en avant une histoire, celle d’un terroir, d’un micro climat et d’un sol à travers une cuvée monocépage. Pour élaborer les trois premiers vins de cette gamme, Dourthe a sélectionné trois parcelles : Peykem (cabernet franc) au Château Reysson, La Gravière (cabernet-sauvignon) et Sémillon 54 au Château Rahoul. L’idée consiste à offrir aux amateurs et aux collectionneurs des vins rares, produits en quantité limitée (2 500 bouteilles) et révélant le fruit dans toute sa pureté grâce à un élevage en amphore.
Chez Dourthe, affirme Valentin Jestin « nous sommes plus vignerons que négociants, la majorité des vins commercialisés sont produits sur nos propriétés ». Au-delà des vins et cuvées, s’il fallait résumer la Maison en quelques chiffres, il serait également possible de dire qu’elle réalise 55% de ses ventes à l’étranger grâce à une présence dans 75 pays. En France, sa distribution s’effectue auprès d’un réseau historique de restaurateurs, de cavistes fidèles et de la grande distribution pour certaines références.
Acteur historique du secteur du vin dans le bordelais, Dourthe continue d’avancer et d’écrire de nouveaux chapitres de son histoire. Après son départ, Patrick Jestin laisse le soin à ses successeurs de mener à bien les derniers projets qu’il a initiés, à commencer par la rénovation de la bâtisse du Château Le Boscq, cru bourgeois exceptionnel de 18 hectares situé à Saint-Estèphe. Ayant acquis ce domaine qu’il exploitait en fermage depuis 1995, Dourthe a entrepris de grands travaux de transformation de l’ancienne demeure de Thomas Barton surplombant les eaux de la Gironde, destinée à s’ouvrir au public avec une offre réceptive haut-de-gamme.
Patrick et Valentin Jestin, Frédéric Bonnaffous
Fin 2023, c’est un chantier débuté il y a deux ans qui prendra fin au Château La Garde. Dans cet autre domaine situé en AOC Pessac Léognan, une réhabilitation de grande ampleur est également à l’œuvre pour doter la propriété d’un chai moderne et innovant avec cuves tronconiques et tronconiques inversées de petite taille. Cet outil unique en son genre à Bordeaux permet de conduire des vinifications très précises, adaptées à la mosaïque de sols du Château La Garde. Boutique, réceptif, œnotourisme, ici aussi, comme dans plusieurs autres propriétés Dourthe, des espaces sont aménagés pour recevoir le public.
Et la suite ? Il revient désormais au nouveau duo de dirigeants de cette Maison historique animée par une équipe jeune et renouvelée de la faire vivre en imaginant de nouveaux projets…
Frédéric Bonnaffous, Patrick et Valentin Jestin
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