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Portrait d’acteur : Guilain Latournerie

 

Guilain Latournerie, Château Caillivet, AOC Graves.

Photos Jean-Bernard Nadeau – Texte Frédérique Nguyen Huu – Making Of Mathieu Anglada et Arnaud Fleuri.

 

 

Sans parent, ni famille dans le métier, Guilain Latournerie est « devenu vigneron, hors du cadre familial ». Originaire de Bazas, il obtient un diplôme d’ingénieur en agriculture à Toulouse. Sans spécialisation en viticulture au départ, sa formation en agro-alimentaire, agriculture et gestion d’entreprise le conduit via différents stages et expériences professionnelles à s’orienter vers la viticulture et l’œnologie, « se laissant guider par les opportunités qui se sont présentées jusqu’à ce que le vin devienne une vraie passion. »

 

 

Grands crus et vignobles lointains

 

Stagiaire comme ouvrier de chais pendant ses « jeunes années » à Yquem et Latour, Guilain Latournerie se souvient avoir « particulièrement apprécié ces premières expériences qui le placent au cœur de cet univers à part, tout en lui offrant un rapport particulier avec les équipes de direction puisque j’étais juste là pour apprendre, observer les savoir-faire dans ces deux ‘boutiques’, parmi les plus belles du Bordelais ! »

 

Cap sur l’étranger ensuite avec la chance de travailler dans des vignobles californien et australien. Là, ce n’est pas tant l’expertise technique qu’il retient mais plutôt l’approche du marché et de l’œnotourisme de ces vignerons qui lui apportent une vision nouvelle très en avance sur ce qui se pratique à l’époque à Bordeaux.

 

Rentré France, il rejoint le Château d’Agassac, comme directeur technique et adjoint de Jean-Louis Zell. À 26 ans, auprès de cette figure du Bordelais, à l’époque où le domaine obtient son classement de Cru Bourgeois Exceptionnel, il s’imprègne d’un savoir-faire unique, aussi bien du point de vue de l’approche du terroir que des vinifications

 

 

L’aventure Caillivet

 

« J’ai grandi dans le Bazadais. Depuis l’enfance, j’ai toujours aspiré à l’indépendance » se souvient-il. À l’époque, il n’a pas d’idée arrêtée : culture du maïs, élevage… Mais quand se présente l’opportunité de reprendre une propriété viticole de la région, les choses se précisent. Guilain Latournerie connaît Caillivet. Les vins de cette propriété conduite pendant des années par les époux Carillo ont bonne presse à l’échelon local. En 2013, la propriété est reprise par des investisseurs originaires du centre de la France qui entreprennent des travaux de grande ampleur. La bâtisse est entièrement rénovée et un restaurant panoramique est construit.

 

Après sept années d’exploitation, en 2018, la propriété est à nouveau en vente. Guilain Latournerie étudie la possibilité de reprendre cette propriété dont le terroir présente un très beau potentiel. Le projet mûri lentement pour se concrétiser en 2020. « À mon arrivée, le domaine qui tournait à plein régime jusqu’en 2013 ne vendait plus une bouteille de vin et, le restaurant refait à neuf était à l’abandon. »

 

 

Un contexte particulier

 

Pour commencer, le nouveau propriétaire construit une équipe, un modèle économique, une nouvelle image et s’attache à retrouver des marchés pour les vins de Caillivet. Entre deux confinements, le contexte est particulier pour débuter une aventure, mais Guilain Latournerie parvient à tisser son réseau. Au gré des opportunités et parce que son projet plaît, il peut s’appuyer dès 2021 sur un réseau de cavistes, de restaurateurs, de particuliers et également sur une clientèle à l’export, attirée par le renouveau bordelais qu’il incarne.

 

À la vigne, il trouve un domaine de 10 hectares « bien plantés en haute densité » par les anciens propriétaires. Axant d’emblée son travail sur la qualité, le vigneron étudie chaque parcelle et entame dès 2020 la conversion en bio de la propriété. C’est également autour de cette dynamique qu’il constitue son équipe.

 

Deux segments

 

Château Caillivet présente un vignoble de coteaux, en AOC Graves, offrant une grande hétérogénéité de terroirs. Le vigneron dispose ainsi d’une large palette pour proposer des assemblages variés et des gammes différenciées. Au chais, il travaille ses fruits en deux segments.

 

Le premier est issu des parcelles hautes du vignoble, plantées sur des graves argilo-calcaire qui confèrent une belle typicité aux vins blanc et rouge de Château Caillivet. Le second donne des vins gourmands et davantage sur le fruit sous l’étiquette Les Chênes. Cette cuvée d’entrée de gamme ainsi baptisée en hommage aux trois chênes tricentenaires de la propriété, est, quant à elle, issue des parcelles plantées sur graves sableuses.

 

« À la vigne, chaque année, on s’améliore avec l’envie d’aller toujours plus loin. » Travaux des sols, éco-pâturage, couverts végétaux, fauches tardives, tout est mis en œuvre pour conserver au maximum la biodiversité dans le vignoble, lui conférer davantage de résilience et livrer des vins plus souples et plus frais malgré le réchauffement climatique.

 

 

 

Oenotourisme

 

Pour parvenir à l’équilibre, Guilain Latournerie a développé une activité de gite, une offre réceptive et œnotouristique. À Caillivet, les visites s’envisagent comme une immersion dans le domaine. Axées sur le vignoble, le travail au chais, la biodiversité et une dégustation, elle se déclinent en plusieurs formats pouvant durer jusqu’à 3 heures. Aux beaux jours, les amateurs viennent également profiter de la terrasse du bar à vin de la propriété. Et, le 13 juillet prochain, le château ouvrira même ses portes pour une soirée cinéma avec une projection en plein air !

 

 

 

 

Making Of

 

 

En savoir plus sur le Château Caillivet

 

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