Les Echos de Bordeaux vous proposent un article extrait du quatrième numéro de la Newsletter « Vins & Spiritueux » publiée par l’équipe de recherche « Marchés des vins et des spiritueux » de BEM – KEDGE Business School
La récente évolution de la règlementation sur les vins biologiques remet sur le devant de la scène les paradoxes apparents de ce type de viticulture.
Malgré les réticences, les chiffres montrent aujourd’hui une progression de la viticulture biologique aussi bien dans la production que dans les points de vente.
Le premier paradoxe tient bien évidemment aux risques liés à la production d’un vin bio : réduction du traitement de la vigne et méthodes de vinification alternatives rendraient plus probables, selon certains, divers aléas dans l’élaboration du produit. On sait les nombreuses résistances de la profession qui, loin de considérer les producteurs bio comme des innovateurs, voient au contraire dans leurs actions, des initiatives sans lendemain.
Le risque marché représente le second paradoxe : dans un contexte de stagnation de la consommation française de vin, comment faire comprendre au consommateur, que le prix d’un vin bio , à positionnement égal, peut être plus élevé que celui de ses concurrents ? Un tel positionnement n’est-il pas risqué à l’heure où le pouvoir d’achat est en berne ?
Enfin dernier paradoxe, entreprendre dans la viticulture biologique représente « un risque politique » au sein d’une filière très partagée sur le sujet.
Pourtant les chiffres sont têtus et montrent une progression de l’offre comme de la demande.
Les théories sur la motivation à entreprendre apportent des explications en détachant quatre profils caractéristiques des « green entrepreneurs » :
– Des entrepreneurs qui voient dans les productions « vertes » de réelles opportunités commerciales, face à un segment de marché « consommant moins mais mieux ».
– Des entrepreneurs qui souhaitent, par leurs actes de production, s’engager en faveur d’orientations qu’ils estiment être l’avenir de leur filière et nécessaires aux équilibres planétaires.
– Des entrepreneurs qui développent ce modèle économique avant tout pour une cohérence de vie personnelle et professionnelle, sans désir marqué de prosélytisme.
– Des entrepreneurs qui se sont tournés vers le bio par les hasards d’un parcours professionnel ou personnel, notamment par la rencontre d’acteurs déjà engagés dans une telle démarche.
Pierre Mora, Professeur à BEM – KEDGE Business School
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