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L’hirondelle annonce t’elle le printemps ?

L’économie vinicole enregistre quelques signaux plus positifs ces dernières semaines, dans un contexte à l’incertitude croissante.

 

 

 

BOURGEON, CYCLE VEGETATIF DE LA VIGNE, AU PRINTEMPS, VIGNOBLE BORDELAIS, GIRONDE(33), NOUVELLE AQUITAINE, FRANCE

Des signaux positifs et des échéances incertaines

 

L’économie vinicole enregistre quelques signaux plus positifs ces dernières semaines. Millésime Bio à Montpellier, les salons de La Loire et Wine Paris ont, semble-t-il, redonnés du moral à une partie des troupes. Le Salon de l’Agriculture parait aussi avoir rendu des couleurs à notre production, certes plus agricole que spécifiquement viticole, mais tellement importante pour le pays.

 

Sans reparler de la période troublée dans laquelle nous vivons depuis quelques temps, inquiétante, mais qui pourrait permettre d’enfin unir de manière significative l’Europe, on ne peut ignorer la menace d’augmentation des taxes annoncées par le président Trump sur les produits européens. Elle ne pourrait qu’affecter très fortement nos producteurs et négociants. Ce risque s’ajoute aux questions qui commencent à se poser en Gironde, concernant la future campagne « Primeurs ». Personne n’ose avancer le moindre pronostic et on peut le comprendre… Au niveau de la récolte, les chiffres officiels sont connus. Avec 3,3 millions d’hectolitres. c’est la récolte la plus faible depuis la fameuse année du gel en 1991. Les arrachages n’y sont pas pour rien mais la vigne n’a pas été à l’abri de graves maladies qui ont perturbé son cycle sans parler de la sécheresse dans certains endroits. Il faut désormais espérer que la qualité soit au rendez-vous et qu’elle rencontre les attentes du marché.

 

 

 

Restauration bordelaise et vin de Bordeaux, les mauvais comptes

 

Quelle ne fut pas ma surprise dernièrement de constater que les institutionnels de la place de Bordeaux s’honorent et se félicitent, suite à une enquête sortie fin février, de la présence remarquable des vins de son vignoble éponyme sur les tables de la capitale régionale… Est-on sérieux ? Il ne manquerait plus que les vins de Bordeaux soient absents des tables bordelaises, au vu du nombre de visiteurs français et étrangers qui visitent la ville et qui ne viennent certainement pas pour déguster uniquement des vins de Bourgogne où des Côtes du Rhône.

 

Selon moi le problème de la mévente est ailleurs. Il réside en grande partie dans le prix des vins proposés bien souvent avec des coefficients multiplicateur de 4 voire 5 ou plus. Est-ce bien raisonnable ? Ce problème ne date pas d’hier. Depuis que j’habite la région je le constate dans de nombreux endroits. Est ’il normal de payer la même bouteille plus chère à Bordeaux qu’à Lille, Amsterdam où Bruxelles ? Précisons cependant que dans la campagne girondine les prix sont bien souvent beaucoup plus cléments et on s’en félicite. Par le passé, accompagnant des vignerons bordelais au plat pays qu’est le mien, je faisais bien souvent remarquer aux producteurs de Bordeaux les prix pratiqués dans la restauration à Bruxelles. Inutile de préciser que pour la même bouteille d’importantes différences sautaient aux yeux. Aucun n’a pu m’expliquer l’écart avec le prix des vins proposés dans leur propre capitale girondine. Depuis, la crise et la diminution drastique de la consommation ont fait énormément de dégâts.

 

Quand à l’offre au verre, tout reste à faire et il est plus que temps de s’en préoccuper. On y constate d’ailleurs souvent des marges encore plus excessives. Comme dans d’autres régions viticoles, la restauration devrait-être bien plus partie prenante dans la défense des produits locaux et notamment les vins. Félicitons d’ailleurs l’action intelligente des producteurs des Côtes de Bourg qui, lors du récent Salon de l’Agriculture, se sont associés de manière très active aux côtés de la race limousine. Voilà une communication très intelligente qui permet aux vignerons d’être en contact du grand public avec une race carnée appréciée de tous. Cette deuxième participation très concluante démontre s’il le fallait encore toute l’importance des synergies intelligentes… Un exemple à suivre…

 

 

Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste

 

Photo (c) Jean-Bernard Nadeau

Une réponse à “L’hirondelle annonce t’elle le printemps ?”

  1. DAUBAS dit :

    Toujours pertinent et fidèle aux vins de Bordeaux!

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