En 2022, la filière a dépassé la barre symbolique des 100 millions de cols vendus. Un record qui devrait être à nouveau battu en 2023.
F.B. : Ce ne sont pas seulement les crémants qui ont du succès, ce sont toutes les bulles dans le monde qui sont concernées. Sur le premier semestre 2023, nous sommes à + 9 % de ventes pour une grande partie des crémants. C’est une belle évolution. Même avec la crise, les bulles s’en tirent bien. Cela s’explique par une amélioration de la qualité, ce qui a entraîné une montée en notoriété des huit appellations. Toutes les gammes sont représentées aujourd’hui, du premier prix au haut de gamme. Nous sommes en moyenne au-dessus des 6 €, mais de plus en plus de bouteilles s’approchent des 10 €, voire les dépassent, notamment chez les indépendants. Il y a, par exemple, des gammes à 20 €. Ce ne sont pas des grosses ventes, mais ça se fait.
F.B. : Tout à fait, nous pouvons augmenter les ventes sans problème. Certains vins rencontrent des difficultés dans toutes les appellations, ce qui entraîne un retournement des surfaces en faveur des crémants. En dix ans, l’ensemble des surfaces est passé de 9 500 ha à 12 500 ha. Deux régions ont particulièrement progressé : la Loire avec 1 100 ha supplémentaires, et Bordeaux avec 872 ha en plus. Suite aux aléas climatiques de 2021, plusieurs appellations ont besoin de refaire des stocks. La récolte de 2022 a donné de beaux volumes, et d’après les premiers échos, la qualité et le rendement devraient être partout au rendez-vous cette année, à part à Bordeaux, qui a dû faire face à un gros problème de mildiou.
F.B. : Il est certain qu’on ne peut pas s’aligner sur les prix du prosecco qui est moins cher en moyenne, qui dispose de très gros volumes et qui a plus de moyens de communication. Il faut donc que nous restions concentrés sur la qualité, ce qui permettra de continuer à nous faire gagner en notoriété. L’autre enjeu, et c’est la raison d’être de la fédération, c’est la protection de l’appellation crémant. Les cahiers des charges sont assez restrictifs, et certains ont envie de faire des IGP effervescents plus simples dans des régions où il y a déjà des crémants. Chez moi, cela donnerait un “IGP Bulles de Loire” à côté du crémant de Loire, ce qui créerait de la confusion. Nous devons donc protéger le nom en surveillant les dépôts de demandes et en faisant valoir auprès de l’Inao que ce n’est pas possible de produire des bulles avec le nom d’une région où il existe déjà une appellation crémant.
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