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La minute Marketing : la non-publicité du vin

La France est un marché très particulier pour ce qui est de la publicité du Vin, assez pour y remettre en cause l’intérêt des campagnes publicitaires.

 

Spécificité de la publicité en France

 

Qui dit publicité dit achat d’espace publicitaire, physique ou digital. La communication « média » est un investissement souvent coûteux et à l’objectif triple : faire connaitre, faire aimer et faire acheter. Si vous optez pour une campagne publicitaire, vous avez donc, dans l’absolu, le choix entre plusieurs médias où communiquer : la télévision, la presse, l’affichage, le web, la radio et le cinéma.

 

Sauf qu’en France, la Loi Evin interdit la publicité pour l’alcool à la télévision, au cinéma, dans la presse destinée à la jeunesse, à la radio aux heures où il est possible que les enfants écoutent (le mercredi après 7 h et les autres jours après 17 h) et sur les sites web destinés à la jeunesse ou liés au sport. Ce dernier point ferait presque sourire tant il semble obsolète…

 

Concernant les messages véhiculés, la publicité doit se limiter à des mentions objectives et descriptives comme l’origine du vin, le degré d’alcool, les modalités de fabrication, les lieux de vente, les distinctions obtenues, la composition et les caractéristiques olfactives et gustatives du vin. Depuis son assouplissement en 2015, la publicité peut aussi faire référence au savoir-faire, au terroir, à l’histoire, aux traditions et à la toponymie, notamment dans le cadre de la promotion oenotouristique des AOC et des territoires.

 

Les conséquences

 

Le résultat ? Une pauvreté créative de visuels publicitaires sans âme, interchangeables entre les marques ou les propriétés. Pour une publicité originale et différentiante combien de visuels tristes à mourir ? Une bouteille, une barrique, un bout de vignoble et c’est tout ! De plus en plus, on ose montrer l’homme ou la femme qui fait le vin, en faisant bien attention à ce qu’il ne ressemble pas à un consommateur. Il ne faudrait surtout pas donner envie de boire un verre. La Loi Evin, qui pourrait être un challenge à surmonter, est souvent la bonne excuse pour éviter de prendre des risques créatifs.

 

Alors à quoi bon acheter des pages de magazine pour se montrer sans se faire désirer ?

 

 

Mickaël Rouyer
Consultant, formateur & dégustateur Vintaste.

 

2 réponses à “La minute Marketing : la non-publicité du vin”

  1. Bonjour Mr Rouyer,
    L’alcoolisme est un fléau voir en fin d’article), il faut agir contre lui. La loi Evin, encadrant la pub, va dans le bon sens.
    En France comme dans d’autres pays producteurs, peu de vins méritent le nom de vins de Terroir, de grande qualité, des vins que l’ont ne boit pas mais que l’on déguste à des occasions festives.. A Bordeaux à peine 10 000 ha ! sur 110 000 ha (10%) méritent ce titre (et c’est à peu près la même proportion pour les autres A O C de France). Ils n’ont pas besoin d’une pub débridée que vous appelez de vos voeux pour se vendre, la Qualité est leur meilleur ambassadeur. Donc à quoi servirait la liberté de la pub pour les 90% qui restent,sinon à tromper le consommateur.
    Au cours de mes 50 années de dégustation, j’ai été confronté à l’indigence, la pauvreté sinon la déficience (dont le surboisage) de la majorité des vins de France. Cet état catastrophique de la qualité de la majorité de nos vins provient du laisser aller politique des dirigeants des A O C (devenues O D G pour la cause) et évidemment des Interprofessions dont celle de Bordeaux, le C I V B, en est l’archétype.
    Je connais de jeunes vignerons qui produisent des I G P ou des V S I G, sur des petites surfaces, avec des prix de ventes entre 50 et 100 €/b pour la grande cuvée. Il ne font pas de pub et leurs vins s’arrachent !
    Pour n’avoir voulu rien voir venir, ni ne pas faire accepter politiquement de réviser de façon drastiques, à partir des années 90, les conditions de production (nombre de ceps à l’ha, rendements, arrêt des plantations…), nos systèmes de management viticole professionnel sont à réformer totalement.
    Pour revenir au coût social de l’alcoolisme, je vous soumets un article sur mon blog,
    http://www.bordeauxclassicwine.fr/2020/08/vin-alcool-degustation.html
    dont un paragraphe « L’alcoolisme et son coût social »commence ainsi
    Le monde compterait d’après l’OMS, 300 millions (M) de personnes alcooliques (50 M de femmes). 45% sont « accro » aux spiritueux (6), 34% à la bière, 12% au vin.
    La France compte 3,5 M de consommateurs excessifs d’alcool et 1,5 M de malades en rapport avec l’alcool. Le nombre de ceux relevant du vin est introuvable…! Considérant, selon l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (O F D T), que la moitié de l’alcool consommé en France est lié au vin (7), le chiffre de 2 à 3 M de personnes gros buveurs de vin, n’est pas à exclure.
    Cela porte à réfléchir sur les contraintes de la loi Evin.
    Bien sincèrement
    F D
    F D

    • Mickaël ROUYER dit :

      Bonjour M. Dubourdieu,

      Je crois que vous m’avez mal compris. Je ne prône pas une publicité débridée.

      Je dis juste que la publicité actuelle encadrée par la Loi Evin n’a souvent aucune utilité d’un point de vue Marketing. Le message est pauvre et indifférenciant sur la forme et souvent sur le fond.

      Pour le reste de votre réponse, on s’écarte de la question. J’imagine que vous comptez les Grands Crus Classés dans les 10% « dignes ». Il reste donc 5% de vignerons qui feraient de bons vins à Bordeaux. Je trouve que c’est légèrement exagéré.

      Merci en tout cas de votre réaction qui alimente le débat.

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