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Carnet Primeurs Millésime 2024 : un millésime océanique au souffle frais !

Retour sur les dégustations primeurs du millésime 2024 et notes avec Henry Clemens, directeur de publication aux Éditions Feret.

 

 

Les mots de Mac Mahon étaient sur toutes les lèvres, lorsqu’on osait quémander une impression globale concernant 2024, suivis de près par l’évocation triste du champignon cryptogamique.

 

France, Gironde, Bordeaux, Portrait d'acteur d'Henri Clemens, Directeur de Publication des Editions Féret, Février 2025

Photo (c) JB Nadeau

Les réussites d’un drôle de millésime.

 

Pourtant, au sortir de cette séquence primeurs marquée par une inquiétude générale où l’on semblait déjà se préparer au pire (presque par anticipation), on se surprend à disserter sur les réussites d’un drôle de millésime qui appela disruption et doigté pour être dompté. On nous a répété à l’envi que ce millésime avec des faibles degrés d’alcool réclamait que les jus soient choyés, les boisés peu appuyés, les tanins mûrs, et que l’on accepte une touche infime de végétal — la pyrazine souvent tolérée par les adorateurs du Cabernet franc ligérien. Dans le pire des cas, les prises de bois massives, les acidités fort présentes alliées à des tanins grossiers ont dénaturé les vins.

 

Les bonnes copies rendues renvoyaient plus aux croquis sur l’os d’un jeune Rembrandt qu’à l’opulence d’un Botticelli. Une forme d’ascèse qui n’hypothèquerait en rien, soit dit en passant, la capacité de garde de quelques vins rencontrés. On nous a également répété à loisir qu’il fallait avoir respecté son terroir, sa capacité à livrer des raisins sains et aussi mûrs que le permettait ce millésime. On note que les terroirs d’argile ont globalement mieux encaissé les conditions climatiques du 2024, avec des Cabernets ramassés après le 5 octobre qui ont pu profiter de belles fenêtres d’ensoleillement. Le mildiou « total » a obligé à des tris soignés.

 

L’équipe de Derenoncourt Vignerons Consultants a rappelé que « la maîtrise de l’état sanitaire a souvent guidé la décision de récolte, l’étape cruciale d’un tri méticuleux des raisins harmonise la qualité de la vendange à l’entrée du chai. Cette précision a permis de réduire les sensations végétales et de profiter de la belle maturité des pépins ». Les blancs secs et les liquoreux s’avèrent d’une fraîcheur étonnante, à condition d’avoir su gérer l’équilibre acide. Comme l’ont encore souligné les techniciens de Derenoncourt Vignerons Consultants « les blancs ont profité de belles conditions de maturation. Ils offrent des nez explosifs, une maturité aboutie, révélant une palette aromatique généreuse et diversifiée. ».

 

 

Les rouges : « expressifs et avenants ».

 

Au global, on a dégusté des vins rouges expressifs et avenants, dominés par des arômes de fruits frais, des nuances florales et des épices délicates. Dans la plupart des cas, on a pu rencontrer des trames tanniques sveltes et plutôt étirées. En somme, il fallait avoir dégusté avant que de commenter et bien souvent d’enterrer un millésime tout en fraîcheur incisive. Transformons-nous en Sisyphe et clamons à chaque fois qu’il le faudra qu’il s’agit d’un millésime de fraîcheur océanique et de reconquête.

 

 

Henry Clemens

 

Les notes du millésime 2024 par Féret

 

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