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Carnet de Vendanges Octobre 2024

Tendances des vendanges 2024 avec Amélie Lagasseau, Luc Planty, Christian Gourgourio, et Stéphane Thomas.

 

 

 

Photo (C) JB Nadeau

Amélie Lagasseau (Enosens), le 23 octobre, « Fruit et fraîcheur sont les qualificatifs de ce millésime 2024 sur les 3 couleurs ».

2024 est un millésime très exigeant, de tout point de vue. Le climat, marqué par une pluviométrie importante, n’aura pas donné de répit aux vignerons,  il aura fallu une lutte irréprochable depuis le début de la période végétative pour mener à terme les raisins du millésime. Avec un été mitigé et un mois de septembre pluvieux, il a fallu suivre chaque parcelle de manière régulière pour trouver le moment opportun de récolte. Selon les terroirs et les modes de conduites, les différences étaient particulièrement marquées cette année.
Fruit et fraîcheur sont les qualificatifs de ce millésime 2024 sur les 3 couleurs. Les aromatiques des blancs sont très intenses sur des notes d’ananas et de fruits exotiques. Le travail n’est pas terminé, les élevages sur lies seront importants cette année, afin d’apporter de l’amplitude sur des bouches souvent étriquées par des fraîcheurs marquées. Du côté des rosés, on constate globalement de jolies couleurs sur des roses modernes avec des profils petits fruits rouges rappelant la framboise, ainsi que des profils amyliques marqués. La fraîcheur domine là aussi, avec des trames acidulées jusqu’en finale. Pour les rouges, le millésime 2024 donnera des vins plus légers que ces dernières années, autour de 12,5%. Le climat n’a pas permis d’obtenir des maturités poussées, mais les équilibres sont bien là. On a du fruit là aussi, des trames tanniques souples et de la fraîcheur: Un millésime à la hauteur des attentes de consommateurs donc!? Nous le pensons. Malgré un contexte économique tendu et un climat globalement morose, il convient de souligner le réel investissement de chaque vigneron pour être attentif et adapter au mieux son travail à ce millésime technique. Bravo à eux !

Enosens

 

 

Luc Planty, directeur du Château de Malle, le 14 octobre, « peu de rendement mais une très belle qualité ».

Des premières vendanges agréables ! Elles se sont se sont bien passées pour les blancs secs avec de beaux créneaux de récolte, ce millésime sera très rond, avec beaucoup de fraicheur et de tension. Pour les rouges, le contexte a été un peu plus stressant, mais au final tout s’est bien passé ! Nos merlots ont pu murir idéalement (pas de façon excessive comme en 2022 ou 2023 ), et nos cabernets ont bien tenu sur la durée, permettant une récolte idéale.  Au final peu de rendement mais une très belle qualité. Ce millésime restera pour nous très particulier puisque c’est le premier de cette aventure avec une propriété que nous découvrons…

Château de Malle

 

Christian Gourgourio, Clos du Mounat le 16 octobre : « des vins frais et buvables rapidement pour lancer le renouveau des Bordeaux ».

Pour moi, les vendanges 2024 ont été à l’image de l’ensemble du millésime ! Il a fallu jongler avec les averses, les maturités, et la gestion de l’état sanitaire… Après un début septembre pluvieux, on espérait l’installation d’un été indien pour pouvoir atteindre les pleines maturités d’un millésime à la précocité historiquement  « normale », malheureusement la période sèche a été de courte durée. Le raisin récolté, en petite quantité (c’est mes plus faibles vendange depuis que je suis vigneron ! ) n’avait pas tout à fait atteint la maturité phénolique que je voulais, nous avons donc adapté les vinifications pour éviter l’extraction de tanins « trop dur » ! Le résultat final est une bonne surprise ! Des jus colorés avec une structure tannique plutôt jolie, un nez de fruit frais et une acidité bien présente que la Malo devrait tamponner. Au final ce millésime loin d’être solaire, va nous permettre de proposer des vins frais et buvables rapidement pour lancer le renouveau des Bordeaux !

Clos du Mounat

 

Stéphane Thomas, Vignerons de l’ïle de Ré, le 16 octobre :  » ce sera un millésime de plaisir, avec des vins sur la fraicheur, le fruit ».

Après un hiver plutôt doux et humide, la vigne s’est réveillée avec un printemps frisquet, la pousse des bois fut rapide. La floraison en juin a été difficile à cause d’un manque de chaleur et d’une humidité forte. La pluie, le manque de lumière et de chaleur en juillet et en août ont contraint nos vignerons à surveiller constamment nos vignes car les risques de maladie comme le mildiou ou l’oïdium étaient très forts. Cela faisait plusieurs millésimes que nous débutions les vendanges fin août / début septembre. Nous pourrions parler de vendanges à des dates normales, mais, si ce n’est pas un millésime de réchauffement climatique, c’est un millésime de dérèglement climatique, où toutes les saisons ont été mélangées.Les vendanges ont été arrosées, elles ont débuté le 12 septembre et viennent de se terminer. 3 semaines après leur début, il avait déjà plu l’équivalent de 150 mm d’eau soit le quart de ce qui tombe sur une année. Nous avons du échanger en permanence pour s’adapter au mieux à ce contexte, les décisions étaient prises la veille pour savoir quelles parcelles devaient être vendangées selon les conditions climatiques et les besoins en salle des pressoirs. Bilan, 2024 ne sera pas un millésime de garde, ce sera un millésime de plaisir, avec des vins sur la fraicheur, le fruit, et des degrés alcoométriques tout à fait raisonnables. Un millésime de vigneron qui aura souri aux plus attentifs.

Vignerons de l’ïle de Ré

 

Photos (C) JB Nadeau

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