Accueil / Reportages / Carnet de Vendanges Octobre 2021
En un seul millésime on aura pu voir les dégâts occasionnés par le gel, la grêle, une pression mildiou intense et pour finir une altération du feuillage par les cicadelles des grillures.
Autant d’aléas climatiques pouvant altérer la maturation et la qualité des raisins. La vigne a subi de nombreux stress et les efforts déployés par les vignerons pour les contrer sont inversement proportionnels à la quantité de vendange récoltée. Les rendements sont faibles et inférieurs à ceux de 2017 sur de nombreuses appellations. Les conditions climatiques (fortes précipitations au printemps, été frais et peu ensoleillé) ont provoqué un blocage de la maturité technologique. La vigne a peu synthétisé de sucre et peu dégradé d’acide malique. Il y a eu un décalage entre la maturité technologique et les maturités phénoliques et aromatiques.
Ces conditions particulières ont permis d’obtenir un grand millésime en blanc avec des vins aromatiques, complexes, dotés d’une belle fraîcheur et des degrés alcooliques compris entre 12.5 et 13% vol. Les vins blancs sont modernes avec une bonne garde grâce à une acidité qui leur confère de la tension et de la longueur. L’aromatique complexe révèle l’étendue de la palette aromatique des sauvignons allant du buis jusqu’aux fruits exotiques en passant par toute la famille des agrumes. Les muscadelles ont été surprenantes, malgré le gel elles ont produit de nombreuses grappes de seconde génération qui ont bien dorées, amenant une touche de rose et de litchi dans l’assemblage.
De même, ces décalages dans les maturités ont créé des vins rosés de qualité aux couleurs pâles et vive avec une belle expression des notes fruitées. Comme souvent à Bordeaux c’est l’arrière-saison qui « sauve » le millésime et 2021 ne fait pas exception. La fin du mois de septembre et le début d’octobre, sec et ensoleillé, ont permis l’obtention de beaux cabernets sauvignons et de petits verdots mûrs avec des notes de mûres, de myrtilles et d’épices et des tanins présents mais souples. Ceux eux qui vont en grande partie conférer la couleur rouge sombre des vins.
Les merlots ont été plus impactés par les aléas climatiques, ils sont donc plus hétérogènes, mais ils contribuent aux assemblages par leurs notes de fruits frais et leur souplesse.
2021 en rouge est un bel exemple de vins d’assemblage où chaque cépage apporte sa pierre à l’édifice afin de créer des vins colorés et équilibrés avec une belle palette fruité. C’est la complémentarité des cépages qui fait de ce millésime un bon millésime.
C’est un millésime tardif pour lequel il aura fallu faire preuve à la fois de patience et de réactivité afin de vendanger chaque parcelle et chaque cépage au bon moment, il aura donc de multiples facettes en rouge en fonction des appellations avec comme ligne conductrice le fruit et la fraîcheur.
En ce qui concerne les liquoreux, il a fallu s’armer de patience pour que le Botrytis daigne s’installer en pourriture noble sur les raisins. Malgré le gel (très important sur Sauternes Barsac) et les attaques de pourriture aigre qui ont provoqué des pertes de volume, les tries ont commencé il y a une quinzaine de jours avec la belle arrière-saison et vont se terminer la dernière semaine du mois d’octobre. Les tries ont été rapprochées mais ont permis l’obtention de moûts fruités résultants d’un mélange de pourriture noble et de passerillage. Les rendements sont faibles entre 5 et 8hl/ha rive gauche et 20 à 25hl/ha rive droite. La qualité est au rendez-vous avec une bonne fraîcheur et une palette aromatique allant des fruits frais aux fruits confits. L’acidité caractéristique du millésime confère aux liquoreux un style moderne et aérien.
Gel, coulure, pression du mildiou, le millésime 2021 c’est un peu l’année de tous les dangers… Année de rendements très faibles mais également année compliquée dans sa gestion, à la vigne puis au cuvier. L’été maussade a généré de très grosses baies déficitaires en sucres et d’une maturité technologique et phénolique imparfaite. Dans les derniers jours de maturation la présence du Botrytis aura annulé les espoirs d’un gain qualitatif de la richesse des baies. Il faudra souvent privilégier l’état sanitaire de la vendange à un hypothétique gain de maturité. Les cabernets aux cycles plus tardifs et moins exposés à ce risque auront en revanche pu bénéficier des semaines d’octobre placées sous le signe de l’été indien. On attend donc de très beaux résultats sur ces cépages. Le travail au chai devient donc une œuvre de couturier ; précision et délicatesse sont les outils de circonstances.
Au final les premières cuves de merlot en fin de fermentation présentent des profils aromatiques frais et subtils, des tanins délicats si on a évité la sur- extraction ; une matrice brodée dans élégance, qu’il va falloir conserver puis sublimer dans les semaines à venir.
Les cabernets très prometteurs devraient apporter une touche de densité et de volume en bouche permettant ainsi un équilibre final plus séduisant.
2021 sera un vin qui racontera son histoire, celui d’une année ou l’été l’avait un peu oublié un millésime de labeur, de déception et d’espoir, un millésime qui se sera conclu sous la lumière de l’été indien comme une ultime chance de sortir de l’ombre.
Concernant le millésime 2021 au Château Haut-Bergey en culture biodynamique certifié (Demeter/Biodyvin), le moins que l’on puisse dire est qu’il fut compliqué. Le gel, les prévisions météorologiques chaotiques et l’absence de chaleurs ne nous ont pas facilité la tâche.
Pour autant, je suis surpris positivement des raisins rentrés. Il faut avouer que ce n’est pas un millésime à merlot mais les cabernets francs, cabernets sauvignons et petits verdots sont vraiment très bons. Des degrés d’alcool potentiel moins haut que les années précédentes mais de très belles maturités feront surement des vins avec une belle fraicheur, moins de sucrosité et une grande complexité. Surement un millésime qui ressemble plus aux nouvelles consommations, des vins plus à boire et plus frais, tout en étant tout de même majoritairement composé de cépages avec une grande capacité de garde.
C’était une année très particulière, un millésime qui nous mis à rude épreuve, perturbé par le gel, le manque de soleil, la pluie et la maladie…
Malgré cela nous avons réussi à produire certes en petite quantité des vins de qualités en rouge, blanc et rosé. Et je suis impatiente et fière de vous présenter, la star de la propriété, mon rosé Princesse 2021 !
Les vendanges 2021 ont démarré plus tardivement que l’année dernière mais sous de très bonnes conditions météorologiques.
Les premiers Sauvignon Blanc furent ramassés le 10 septembre et les derniers Sémillon le 17 septembre. Les rendements sont corrects. En cette fin octobre, les blancs ont terminé leur fermentation alcoolique et commencé leur élevage sur lie en barriques, où ils resteront 8 mois. Les Sauvignon Blanc sont vraiment superbes et très aromatiques. La fraîcheur estivale a préservé les acidités et les arômes. On s’achemine vers des vins plus tendus que ceux de 2020, davantage sur la minéralité.
Les vendanges des rouges se sont déroulées du 30 septembre au 12 octobre. Les rendements sont plus faibles. Nous n’avons presque pas été touché par le gel et le mildiou, mais les petits rendements sont certainement liés au fait que durant la grande majorité du cycle nos vignes ont subi un stress fort : entre froid, humidité et manque d’ensoleillement… À la dégustation, le fruit est brillant sur les 3 cépages en rouge. Les équilibres sont plutôt bons ! Les acidités sont assez élevées et les degrés (+/-12,5°C) beaucoup plus bordelais que sur les 6 derniers millésimes.
La belle arrière-saison mais aussi le côté très fruité des vins avec des tanins de merlot manquant un peu de maturité me rappelle le millésime 2012 à Pessac-Léognan ! C’est un millésime qui devrait plaire aux consommateurs. Ce seront des vins fruités, qui pourront être consommés dans les 10 ans. Ils seront faciles à boire, très équilibrés, pas trop puissants ni trop alcooleux !
Le millésime 2021 a été un millésime très dur à produire dans le sens où nous avons subi le gel sur plusieurs semaines ensuite la pression mildiou a été intense et sans répit tout au long de la saison. L’été a été humide avec un taux d’ensoleillement faible. La maturité des raisins a été difficile à obtenir, il a fallut être patient et surveiller l’état sanitaire. En vinification certains œnologues disent qu’il y a un millésime différent par propriété le notre dit un millésime différent par cuve…
L’approche des vinifications s’est faite en douceur, pour garder la fraîcheur et le fruit. Nous avons écoulé avec des rendements de 26hl/ha mais je trouve que dans l’ensemble le vin s’est bonifié lors de la macération post fermentaire. Le rôle du bois sera très important pour l’équilibre. Ce sera un millésime frais et fruité..
Laisser un commentaire