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Cap sur les Primeurs… Avec la menace Trump

Les infos, événements et réflexions sont nombreux en ce printemps très ensoleillé, avec beaucoup de contrastes et d’incertitudes cependant.

 

 

Vintaste Primeurs 2016

Le succès de Wine Paris et l’arrivée des Primeurs donnent une certaine dynamique

 

Les grands salons professionnels de début d’année ont trouvé ou retrouvé une tenue plus optimiste… A l’exception de Prowein qui connait un tassement certain en terme d’exposants (- 28 %) comme de visiteurs (- 11 %). Le grand vainqueur de la séquence est l’ex Vinexpo devenu Wine Paris. On ne peut bien entendu que s’en féliciter. D’autre part, les manifestations et salons, comme celui des Vignerons Indépendants reviennent aussi en force. Certes l’enthousiasme est mesuré et la satisfaction n’est pas générale mais les résultats sont bien présents chez certains exposants. Reconquérir le consommateur doit-être la priorité absolue pour tous..

 

A Bordeaux, place désormais aux dégustations « Primeurs »  qui débuteront prochainement. De ce côté on ne peut pas dire à l’heure actuelle quel sera l’engouement pour, d’une part le millésime 2024, et d’autre part pour cette invention purement bordelaise qui a connu par le passé ses heures de gloire. En tous les cas on est loin de l’euphorie d’antan. Nous serons d’ailleurs vite fixés sur ces deux points précis mais nombreux sont ceux qui pensent que la vente en Primeurs connait une crise existentielle.

 

 

 

Le marasme ne faiblit pas

 

Ce qui est plus inquiétant cependant c’est que malgré ce contexte intense, le marasme qui ne faiblit pas. Le marché est atone, sauf de vendre à vils prix, et le moral des troupes est franchement mauvais à quelques exceptions près. Toute la filière est désormais touchée et l’économie générale est atteinte durablement. Pas une semaine sans entendre parler de plusieurs situations économiques catastrophiques et même humaines. Que va t’il se passer désormais, surtout si les banques se désengagent ? Bien malin qui puisse répondre.

 

Face au déclin de certains gros marchés de vins de Bordeaux, il faut certes continuer à consolider les marchés actuels mais l’exploration de nouveaux marchés est devenu une priorité absolue. Ainsi l’Inde avec une population de 1,4 milliards d’habitants semble présenter certaines opportunités, mais il y a beaucoup de travail. Pour le moment, sur 6 litres d’alcool pur consommé par habitant de plus de 15 ans dans ce pays, les spiritueux (90%) et la bière (9%) ne laissent que peu de place au vin… Mais le jeu en vaut la chandelle.
Le chemin du succès risque d’être long et de prendre du temps… C’est une évidence.

 

 

 

La menace Trump

 

En ce début avril, le monde entier attendait l’annonce des nouvelles taxes du président Trump. Ce ne sont, actuellement, que des propositions car l’Union Européenne va réagir dans les heures sui viennent. Cependant, dans son discours confus du 2 Avril, il a annoncé la levée d’une taxe à l’entrée de 20 %. Elle est considérée par beaucoup comme une catastrophe. N’oublions cependant pas qu’il avait parlé, dans un discours apocalyptique il y a quinzaine de jours, d’une augmentation de taxe de 200%. Exemple: en quelques chiffres. Jusqu’à présent, une bouteille de vin à 20 € était taxée de 2% à l’entrée et faisait monter le prix à 20,40 €. Si le président Trump ne modifie pas sa menace du jour, la bouteille reviendra donc désormais avec la taxe de 20% à 24 €.  C’ est beaucoup mais cela ne me paraît pas insurmontable…

 

On ne peut donc qu’espérer que rien n’est fait pour l’instant, et qu’il s’agit désormais d’une négociation économique entre les États-Unis et le Monde. Pour nos marchés, toute l’énergie et la puissance de l’Union Européenne seront donc nécessaires et constitueront un élément clé pour l’organisation future des marchés. Seuls vignobles échappant à cette douche froide: l’Argentine, l’Australie, le Chili et la Nouvelle Zélande taxés à 10%.  De leurs côtés, l’Afrique du Sud passe à 30% et la Suisse , ténor malheureux en la matière, à 31%. La filière viticole est donc bien entendu fort inquiète mais que dire du monde des spiritueux et en particulier celui de l’Armagnac et du Cognac. Ajoutée au marasme avec la Chine, c’est une réelle catastrophe pour les amis Charentais.

 

 

 

A suivre dans les prochains jours, mais, plus que jamais, l’heure est à la cohésion. C’est indispensable car l’année risque d’être difficile pour beaucoup.

 

 

Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste

 

Photo (c) Jean-Bernard Nadeau

 

Nadeau-Primeurs-2021

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