Accueil / Non classé / Portrait d’acteur : Nicolas Bonnet

« Né à Bordeaux d’un père commissionnaire en vins et d’un grand-père négociant, j’ai baigné dans l’univers du vin toute mon enfance. »

Pourtant, c’est loin des chais que Nicolas Bonnet débute sa carrière. Diplômé d’une école de commerce, il s’oriente d’abord vers l’international et l’automobile : trois années au Danemark pour la marque Citroën, puis des fonctions au sein du service audit-distribution de Stellantis en Italie et aux Pays-Bas, avant de rejoindre Londres où il prend la direction d’une succursale de distribution du groupe.
En 2005, sa trajectoire prend un tournant décisif. Lors d’une visite à Londres, son père lui décrit un marché du vin devenu « de plus en plus complexe, marqué par une pression croissante sur les prix au détriment de la qualité ». Dans le même temps, son épouse souhaite revenir en France pour fonder leur famille. Nicolas Bonnet décide de rentrer à Bordeaux et propose de reprendre l’entreprise familiale.
D’emblée, il imprime sa marque : l’entreprise est résolument orientée vers le développement international, un terrain qu’il connaît parfaitement. « J’ai progressivement développé les marchés export tout en conservant l’ADN de commissionnaire en vins de la maison. » L’international deviendra sa spécialisation exclusive en 2015, à la suite d’une problématique d’association qui le conduit à se séparer du marché français.
Commissionnaire en vins : un métier souvent difficile à définir. Nicolas Bonnet le constate encore aujourd’hui, notamment à Bordeaux, ville historiquement structurée autour du système de « La Place ». « Notre rôle est pourtant simple dans son principe : sourcer des vins français pour des importateurs et distributeurs du monde entier, et inversement proposer à nos producteurs des débouchés export adaptés à leur profil. »
Bonnet & Associés agit comme un intermédiaire actif, créateur de valeur des deux côtés de la chaîne. « Notre objectif est de comprendre finement les besoins des producteurs comme ceux des importateurs afin de les inscrire dans une démarche commerciale et de valorisation de long terme. »
Aujourd’hui, la maison travaille avec des clients dans 59 pays, aux profils très variés : importateurs spécialisés, grands distributeurs, acteurs de l’on-trade, de l’off-trade ou de la vente à distance. Bio, naturel, premium ou entrée de gamme : « Notre force est de nous adapter à toutes les attentes. »
En amont, Bonnet & Associés collabore avec 1 800 partenaires producteurs, propriétés familiales comme coopératives, implantés dans toutes les régions viticoles françaises. Tous vinifient et assemblent leur propre production. Plus de 15 000 références sont aujourd’hui répertoriées dans une base de données interne, permettant une sélection extrêmement précise selon des critères techniques, économiques, réglementaires ou philosophiques.
La spécificité de la maison
« Travailler avec rigueur, transparence et proximité. Nous sommes un maillon essentiel de la chaîne, au service d’un équilibre durable entre l’offre et la demande. » Ce métier multifacette englobe le sourcing, le développement commercial, la maîtrise réglementaire et logistique de l’export, mais aussi un rôle de facilitateur financier, Bonnet & Associés achetant et revendant directement les vins.
L’entreprise fonctionne avec une équipe volontairement resserrée de cinq permanents, renforcée par des alternants. « Une structure agile, spécialisée et très engagée, qui nous permet de bâtir un véritable réseau de confiance avec les vignerons et nos partenaires internationaux. »
Face à l’avenir, Nicolas Bonnet se dit résolument confiant. Dans un contexte marqué par l’instabilité et la quête de sens, il est convaincu que le rôle du commissionnaire n’a jamais été aussi pertinent.
Pour accompagner son développement, il mise sur le digital et la technologie, afin d’être toujours plus réactif et plus proche de ses clients, ainsi que sur un réseau d’agents indépendants implantés dans les différents marchés, garants d’une lecture culturelle et commerciale en temps réel. « Malgré les difficultés actuelles du secteur, je continue de croire profondément au potentiel de l’exportation des vins français. La richesse de notre terroir et la diversité de notre offre laissent penser que les plus belles pages de son histoire restent encore à écrire. »

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