Accueil / Portraits d’acteurs / Portrait d’acteur : François-Xavier Maroteaux
Après un cursus en finances à l’université Paris-Dauphine, François-Xavier Maroteaux débute sa carrière dans une banque française, puis chez LVMH. En 2015, il choisit de rejoindre Branaire-Ducru.
Pourquoi ce changement de vie ? « Parce que quand on est passionné par le vin, on est content d’en goûter mais on est aussi heureux de pouvoir être à 100% dedans », répond l’intéressé qui a franchi, en février 2025, une nouvelle étape en s’investissant désormais aussi en faveur de la filière vin comme président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux.
Façonner une signature
Branaire-Ducru se situe à Saint-Julien. Une localisation au cœur du Médoc à mi-chemin entre les terroirs sud et nord qui confère à l’appellation une spécificité que François-Xavier Maroteaux décrit ainsi : « Les vins de Saint-Julien constituent un bon mélange entre l’élégance de Margaux et la puissance de Pauillac et Saint-Estèphe. Une définition qui s’applique également bien à nos vins. »
Depuis le rachat de la propriété il y a presque 40 ans, la famille Maroteaux s’attache à façonner une signature. Un style Branaire-Ducru reconnaissable millésime après millésime au fruité, à la pureté, à la fraîcheur comme à l’élégance de ses cuvées à l’opposé des propositions « trop capiteuses qui font que l’on s’arrête souvent après un verre. »
Les vins du domaine sont issus d’un vignoble de 60 hectares, englobant pas moins de 70 parcelles. L’encépagement mêle cabernet-sauvignon (65 %), merlot (28 %), petit verdot (4 %) et cabernet franc (3 %). La propriété produit deux vins : le grand vin Branaire-Ducru, 4e grand cru classé de 1855, et une deuxième cuvée, Duluc de Branaire-Ducru.
« Ce qui nous différencie ? L’exigence appliquée à toutes les parcelles. Partout, le travail est minutieux et très approfondi avec l’objectif d’y faire le plus grand vin possible. » C’est un choix « qualitatif et économique » qui permet au deuxième vin de bénéficier de cette philosophie d’excellence. Depuis 2021, le nouveau cuvier et ses cuves de moindre contenance permettent de travailler les 70 parcelles avec bien plus de précision. Une modernisation également en phase avec les rendements actuels de 35-40 hectolitres, contre 55-60 dans les années 1980.
Se faire connaître des jeunes générations
Comme propriétaire de Branaire-Ducru et comme Président de l’UCGB, ce qui préoccupe François-Xavier, c’est « l’accès au vin des jeunes générations. » Comment exister quand la bière est proposée à des prix très compétitifs ? Quand le gin et la vodka sont portés par de « gros budgets communication » ?
Au niveau de la filière, il voit plusieurs leviers essentiels pour faire changer les choses. Le premier concerne les contenants. « Peu de bars proposent le vin au verre. Il faut arriver à changer les contenants. Pourquoi ne pas proposer le vin en tireuse ? » Ce concept permettrait de réduire le prix. Il faudrait des « vins d’entrée de gamme de bonne qualité, mis en fûts et servis à la tireuse » pour donner le goût au vin.
Le deuxième levier, c’est la pédagogie. « Avant, la transmission passait par le canal familial atour de la table dominicale. Cela existe de moins en moins, c’est pourquoi on doit aller à la rencontre des jeunes de nouvelles manières. » De plus en plus de bars à vin proposent des assiettes élaborées, correspondant à notre nouvelle façon de partager et c’est là qu’il faut être présents, se faire connaître.
endre accessible et montrer le chemin
À partir de décembre, l’Union des Grands Crus va lancer « en France de nouveaux formats de rencontre pour les professionnels avec des dégustations fondées sur l’expérience acquise à l’export. Elle ira aussi à la rencontre du consommateur en partenariat avec des restaurants et des bars à vin. »
Car au cœur de tout cela, François-Xavier Maroteaux a une conviction : « Quand on leur fait goûter les vins, je vois la même appétence chez ces nouvelles générations que chez les précédentes.
Les jeunes ne rejettent pas le vin, ils ne le connaissent pas. Il faut leur rendre accessible, leur montrer le chemin. » C’est le défi qu’il se propose de relever et l’objectif qui l’anime.
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