Accueil / Reportages / L’été s’ra chaud ! L’été s’ra chaud !
Cette ritournelle d’Eric Charden, chanteur bien connus des anciens, est de circonstance une fois de plus…
Et qui dit chaud et été, dit besoin de se rencontrer, de s’amuser et de consommer notamment des vins blanc et rosé mais aussi du rouge frais. Cependant, les chaleurs excessives voire historiques font peur à beaucoup et on les comprends. Depuis quelques jours, il y a intérêt d’avoir des moyens pour se rafraîchir et je pense plus précisément aux plus vieux, à ceux qui travaillent à l’extérieur et qui habitent en ville.
Pour la vigne, c’est tout bénéfice par contre. Les réserves hydriques sont bonnes en Gironde et la chaleur permet une avancée végétative non négligeable. Certains sont cependant surpris par la présence de traces de mildiou éparses qui ne s’expliquent que difficilement. Mis à part les orages de grêle toujours potentiels hélas, l’optimisme est donc de mise pour un beau millésime quantitatif et qualitatif.
La question fondamentale est néanmoins de savoir que produire et pour qui ? Sur ce point précis, les réponses restent difficiles à trouver pour beaucoup. On ne va pas pouvoir continuer à financer des plans d’arrachage tout azimut. Il faut penser à innover et à conserver notre patrimoine viticole mondialement apprécié.
Certes produire du Bordeaux classique reste une éventualité crédible et une richesse pour l’avenir mais il est temps d’écouter les consommateurs. D’une manière générale, ils souhaitent plus de diversité dans les vins de Bordeaux. Mais aussi moins d’alcool, de goût boisé et plus de fruit. Cela ne me paraît pas impossible à envisager de manière intelligente. Cependant, je suis toujours étonné de voir des producteurs bordelais proposer des vins inédits sous le label « Vin de France « provenant d’autres cépages et même d’autres régions. Et, en plus, ils les vendent bien plus chers que leurs vins provenant de leurs propres vins en AOC. Question de marketing m’a répondu samedi passé un vendeur talentueux et sympa, producteur de Bordeaux, chez mon caviste habitue. Comprenne qui pourra….
Certains grands marchés exports de Bordeaux ont des perspectives incertaines. On ne sait toujours pas quelles seront les les nouvelles taxes ciblant les produits européens aux Etats-Unis. De plus la décision du Président chinois Xi Jinping d’interdire toute consommation de boissons alcoolisées dans les manifestations publiques de l’Empire du Milieu est un mauvais signal, dans un pays où la discipline des habitants est connue…
Une conquête de nouveaux marchés (en Inde, au Brésil) mais aussi une reconquête des pays européens semble donc indispensable pour beaucoup d’observateur Comme d’ailleurs la relance de la consommation en France, nécessité absolue et vitale. Sensibiliser les restaurateurs girondins à une bonne présentation des vins de la région est donc une nécessité toute aussi légitime que de développer l’oenotourisme, qui est pour certains une vraie richesse. Certes les chiffres ne sont pas énormes au niveau de l’économie générale bordelaise mais l’esprit qui anime les acteurs de production est primordiale pour l’avenir.
A l’heure où le vin disparaît lentement mais surement des habitudes de consommation, surtout chez les jeunes, il est plus que temps de s’atteler à cette tâche qui est immense. Mais cela nécessite des moyens collectifs et des investissements humains dans les entreprises. Ce véritable challenge est désormais une priorité absolue à nos yeux si l’ont veut sauver Bordeaux…
Bon été qui s’annonce chaud et qui est propice aux nombreuses rencontres festives et gourmandes…
Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste
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