Appelé bien souvent Beckustator, Yves Beck, stakhanoviste de l’art de la dégustation, est devenu l’un des critiques vinicoles les plus crédibles et les plus écoutés. Citoyen suisse et fréquemment sur les routes du vignoble de France, il ne laisse personne indifférent. Toujours accompagné de son éternelle mascotte nommée Taritol, une peluche connue de tous et qui lui rappelle tellement de souvenirs, c’est un humaniste et un optimiste de premier plan.
Affable mais direct, consciencieux à l’extrême il fait partie du groupe d’experts internationaux de GlobalWineScore. Auteur de trois ouvrages sur les vins de sa région du lac de Bienne, près de Neuchâtel, il a, comme chaque année dégusté l’ensemble des vins en primeurs de Bordeaux. Son avis, bien entendu éclairé, contraste avec d’autres avis moins élogieux sur le millésime 2024.
Actuellement suivi par 65.000 abonnés, sa base de données compte plus de 33.000 notes de dégustation… Il nous confie, avec l’humour qui est un peu sa marque de fabrique, ses impressions sur le millésime….
« Océanique, frais et linéaire, il me rappelle les décennies 80 et 90. La clé du millésime est bien entendu intimement lié à la maturité des raisins ! Je relève, en priorité, la tendance fraîche et fruitée des vins rouges et la tension salvatrice des vins blancs secs sans oublier les vins doux. Évitons le cliché « petits rouges…grands blancs ». Il y a, en 2024, de grands Bordeaux rouges mis aussi de très grands vins blancs. Sauternes et Barsac ont su tirer remarquablement leur épingle du jeu. Certes les rendements sont faibles mais le niveau des vins varie entre « grand et exceptionnel. »
« Et comma à l’accoutumée à Bordeaux, il n’y a pas UN 2024, mais plusieurs. Il y a même de tout… La variante évolue entre très grand, grand, bon, moyen et moins bon avec une proportion plus importante de vins moyens. Concentrons nous donc sur ceux qui sauront nous faire vibrer et qui récompense le travail des vigneronnes et des vignerons qui ont fait preuve de combativité et de résilience. Une fois n’est pas coutume, j’aborde dans ma publication le sujet des prix. L’effort fourni est considérable, les grandes maisons ont joué le jeu. Pas assez cependant à mon goût pendant que de nombreuses propriétés se battent pour survivre. A vous d’apprécier l’écart !
Aujourd’hui, faire du bon vin n’est plus suffisant. Espérons cependant que le millésime 2024 corresponde aux attentes, de nouveaux consommateurs notamment.
Pour ma part, j’en suis convaincu… »
Laisser un commentaire