Accueil / Reportages / Faire face aux vents contraires
Certes le consommateur est bien entendu le roi et l’arbitre final… Mais il est de plus en plus matraqué et infantilisé par d’incessantes attaques démontrant les vertus notamment du « Dry January« . Par qui ? Ce sont les politiques, les moralistes, les pisse-vinaigre, les médias et les journalistes, qui dans leur très grande majorité défendent cette idée venue d’ailleurs, en assimilant notamment la culture du vin et par exemple l’alcoolisme des plus jeunes. Dernièrement, avec trois amis, dans un village viticole réputé de la région, nous fêtions l’an nouveau dans un restaurant réputé. Nous avions sélectionné deux bouteilles de vin pour accompagner notre repas. C’est tout juste si nous n’avons été pris pour de joyeux ivrognes par certains voisins qui accompagnaient leur repas d’eau, de sodas et… d’un verre de vin.
Où allons nous donc ? Est-ce vraiment la fin d’un cycle avec le vieillissement de générations de consommateurs et l’avènement d’une génération éprise d’hygiénisme ? Si c’est le cas, la situation deviendra vite critique en France pour l’économie viticole, brassicole et des spiritueux. Précisons heureusement que la tendance n’est pas aussi catastrophique dans les pays voisins.
Le récent salon « Millésime Bio » qui vient de fermer ses portes annonce un bilan en demi-teinte, notamment pour les producteurs Bordelais présents. Certes, l’approche de salons majeurs (Wine Paris et les salons de Loire) a pu lui faire de l’ombre. On notait ainsi une baisse des visiteurs étrangers, qui ont pu privilégier les prochains salons. Mais à Montpellier aussi le « Dry January » était au centre de nombreuses discussions.
D’inquiétantes informations économiques plombent aussi la situation. Des caves coopératives ferment où se regroupent pour faire face à la perte des surfaces de production.
D’autre part, nombre d’entreprises se mettent en sauvegarde au niveau des tribunaux de commerce, et non des moindres… Bref, le difficile début d’année 2025 annoncé se confirme.
Dans les vignes, la pluie s’est enfin arrêtée et les travaux vont pouvoir reprendre sous un soleil plus généreux, les arrachages aussi d’’ailleurs. A ce sujet, les premiers effets positifs s’amorcent, dopés d’ailleurs par une production bien inférieure à la moyenne. En 2024, à Bordeaux, les ventes auraient été supérieures à la production. Cette tendance demande cependant plus de précisions qui ne devraient tarder.
Espérons désormais un beau succès pour les ambassadeurs du vignoble Bordelais qui vont se retrouver bientôt à Wine Paris et dans les événements du Off du salon. Notons aussi, pour être plus optimistes, qu’il semblerait que les salons de vente en direct restent de bonnes opportunités pour les producteurs dynamiques qui se bougent, pour garantir un chiffre d’affaires et fidéliser une clientèle qui reste très attachée au contact humain direct….
Je ne peux m’empêcher de terminer ce papier sans parler d’un documentaire TV suivi dimanche 2 Février sur la 5. Un sujet habilement conduit, » L’Epopée des Vignerons « .
Ce documentaire de 1h40 sur le monde du vin produit par France TV, est d’une rare intelligence, même si on pourra toujours contester certains aspects bien entendu. Je ne peux que le conseiller à tous les producteurs et amateurs de vin.
Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste
Photo (c) Jean-Bernard Nadeau
Monsieur Sirot,
Toujours actif dans la défense du vin et ses viticulteurs!
Un grand merci pour ces notes d’espoir.
Meilleurs souvenirs de la Famille Daubas , Château Tour Bicheau à Portets.
Michèle Daubas