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L’avenir de la viticulture peut-elle encore se limiter à la revendication en AOC ?

Depuis longtemps, en France, et à Bordeaux en particulier, les AOC forment l’eldorado de la production. Mais est-ce encore le cas avec l’évolution de la consommation ?

 

 

La crise faisant, nombre de vignerons sortent des chemins tracés par les AOC pour produire différemment. Avec où sans les cépages qui ont fait la réputation de leurs régions respectives d’ailleurs. C’est une révolution qui semble s’amorcer. De plus, et c’est nouveau, ils sont toujours vendus plus chers que leurs cousins en AOC. Et, constatation unanime, la plupart des consommateurs suivent cette évolution avec beaucoup de plaisir.

 

Photo (c) Bernard Sirot

 

Des évolutions nécessaires

 

Un ancien président de l’INAO, René Renou, disparu bien trop tôt en 2006, déclarait dans tous ses discours que l’INAO et les institutions viticoles feraient bien de s’occuper de ce que souhaitent les consommateurs plutôt que de rester figés sur leurs convictions. Un précurseur bien inspiré, souvent snobé mais qui ne fut pas entendu ni écouté par beaucoup de professionnels.

 

De plus, face aux maladies cryptogamiques qui gagnent du terrain année après année, des cépages plus résistants existent. D’autres venus d’Espagne et du Portugal notamment pourraient-être une solution face au réchauffement qui inquiète à juste titre toute la profession. Mais une fois de plus l’INAO et les institutions prennent leur temps comme si l’urgence n’était pas essentielle et vitale pour beaucoup.

 

Des évolutions urgentes

 

Désormais la plupart des régions françaises sont en demande de protocoles d’arrachage.  Certains pays européens vont dans la même direction et cela devient donc très préoccupant car, par contre, d’autres, comme la Chine, multiplient leurs plantations. Le récent Vinexpo Hong-Kong qui vient de se clôturer l’atteste aux yeux de tous. De plus, des pays, où régions françaises, plus septentrionales, continuent d’augmenter leurs plantations en misant notamment sur la proximité des lieux de consommation. La situation est donc de plus en plus alarmiste pour beaucoup.

 

A Bordeaux, les ventes en primeurs se sont accélérées en mai avec une baisse moyenne de 19% par rapport au millésime précédent. Succès en dents de scie pour cette campagne, satisfaisante pour certaine et un peu décevante pour d’autres. L’unanimité d’appréciation n’est en tous les cas pas de mise. Mais ce marché typiquement bordelais ne concerne jamais qu’environ 200 marques, les plus prestigieuses. Pour les autres c’est souvent l’incertitude la plus totale alors que la qualité est au rendez-vous.

 

 

Place désormais à Bordeaux à la haute saison oenotouristique et à certaines réjouissances comme Bordeaux Fête le Vin. Espérons pour tous une édition ensoleillée et festive qui redonne des couleurs notamment aux vins de Bordeaux !

 

Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste

 

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