Vin de base, effervescent en marque propre, rosé, blanc de noir en vin tranquille viennent enrichir l’offre de la coopérative à cheval sur le vignoble bordelais, de Duras et de Bergerac. « Notre vignoble doit s’adapter aux lois du marché et au climat. Nos équipes ont sélectionné des cépages d’avenir capables de répondre à ces enjeux. Des primes à la plantation ont donc été mises en place. » Tout est dit dans ce texte envoyé aux 160 adhérents de la cave coopérative Berticot pour promouvoir le plan d’encépagement lancé en 2021.
Telles sont en substance les grandes orientations qui structurent la stratégie de la coopérative. Perrine Laffitte directrice de la Cave précise « Nous avons identifié une dizaine de cépages d’intérêt : marselan, arinarnoa, petit verdot, malbec, vidoc, syrah, chenin, sauvignon gris, floréal, colombard. En fonction du département dans lequel se situe la parcelle, du cépage arraché et du cépage replanté, la cave s’engage à verser une prime aux viticulteurs volontaires. »
La plupart des variétés éligibles sont en observation dans le vignoble expérimental de la cave dont les premières plantations remontent à 2016. » Sur 4 ha, les techniciens de la cave y suivent « des variétés résistantes aux maladies ou des cépages plus tardifs que les variétés dominantes de l’encépagement actuel », témoigne Laurent Leyx-Valade, référent sur la zone de Duras et Bergerac. « Parfois, des adhérents nous proposent d’autres cépages, hors liste. On étudie les situations au cas par cas. 5 ha de souvignier gris et 4 ha de chardonnay vont ainsi être éligibles à la prime de la cave », précise Perrine Laffitte.
Sur la période 2021-2023, une quarantaine d’hectares ont été ou vont être replantés. « Le manque de trésorerie chez les viticulteurs freine la restructuration. Et même s’il est bien compris, le projet est source de craintes pour une partie des viticulteurs. Les cépages qui peuvent être valorisés en AOC et en IGP sont privilégiés aux cépages seulement autorisés dans le cahier des charges de l’IGP Atlantique. C’est le cas du malbec et du colombard. » « Le marselan, issu du croisement du cabernet sauvignon et du grenache, a aussi été implanté, continue la directrice. Il faut dire que depuis peu, ce cépage est autorisé “à fin d’adaptation” sur les AOP Bordeaux. » La révision du cahier des charges a aussi ouvert la porte à l’arinarnoa, croisement entre du cabernet sauvignon et du tannat, mais pour autant aucun coopérateur Berticot n’a fait le choix d’implanter ce cépage à ce jour.
La diversification de l’encépagement étant une stratégie de moyen et long terme, la cave déploie en parallèle des actions immédiates pour réduire sa dépendance au marché des vins rouges traditionnels, avec succès. « En 2020, 73 % des moûts de raisins rouges servaient à élaborer des vins rouges. Deux ans plus tard, cette proportion s’est bien réduite, tombée à 53 %. Et cela devrait continuer, indique Perrine Laffitte. Les contrats sur les vins de base effervescents vont passer de 23 000 hl pour le millésime 2022 à 32 000 hl pour celui à venir. « On œuvre sur plusieurs fronts, conclut Perrine Laffitte, sans aller tous azimuts vers le blanc. On le sait bien, le marché est cyclique. »
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