Accueil / Portraits d’acteurs / Portrait d’acteur : Jean-Charles Cazes
Jeune diplômé en économie et finances, Jean-Charles Cazes débute sa carrière au Brésil. Dans le cadre de son service national, il occupe les fonctions de contrôleur de gestion pour l’équipementier automobile Valéo. Après deux années passées à São Paulo, il rejoint le groupe familial en avril 2002 intégrant la société de distribution JM Cazes Sélection.
A partir de 2007, il prend la direction opérationnelle de l’ensemble des propriétés familiales, formé par les châteaux Lynch-Bages, Ormes de Pez, L’Ostal et les Sénéchaux. Son père, Jean-Michel conservant jusqu’en 2015 la tête de la partie hospitalité et de Cordeillan-Bages avant de lui céder la place..
Depuis son retour en France, dans le sillage de son père et de son grand-père, Jean-Charles s’attache à faire vivre l’héritage familial. Dépositaire de l’ouvrage de ses aînés, c’est sous sa direction que s’est ouverte une nouvelle ère à Lynch-Bages avec l’entrée au cuvier de la récolte 2020 de ce grand cru emblématique, joyaux familial situé aux portes de Pauillac dont les vignes veillent sur l’entrée de l’Estuaire.
« Nous avons procédé à un reset complet de nos installations avec un outil complètement repensé, » explique Jean-Charles Cazes. La mise en œuvre de ce chantier de quatre années permettant la refonte des outils techniques du domaine et de ses process qui dataient des années 80 s’est inscrite dans la continuité d’un travail plus vaste encore, initié à la vigne près de 15 ans auparavant. « Au début des années 2000, nous nous sommes penchés sur le vignoble pour parvenir à un découpage parcellaire plus précis. » Le domaine passe alors de 100 à 180 parcelles. Ainsi remanié, il appelle au développement d’installations adaptées à une gestion plus fine de la récolte.
Ami de longue date de la famille, c’est l’architecte Chien Chung (Didi) Pei qui s’est imposé comme une évidence pour concevoir le projet de création d’un bâtiment permettant d’abriter les nouveaux cuvier et chai. « Les liens unissant son père à mes parents, de même que sa francophilie et sa connaissance du vin, lui offraient toutes les qualités pour concevoir ce projet et le désignaient tout naturellement pour imaginer ce nouvel ensemble », détaille Jean-Charles Cazes. La réalisation et le suivi de chantier ont, quant à eux, été confiés à BMP Architectes, une agence locale.
Verre, béton et acier composent une œuvre architecturale toute en transparence. Ouvert sur le vignoble et résolument contemporain, le nouveau bâtiment s’inscrit parfaitement dans son environnement. Face aux alignements, sa façade de pierre fait le lien avec l’architecture traditionnelle régionale.
Pensé pour répondre à une vision où la beauté architecturale « dépend de l’adaptation à sa fonction », le projet façonne un ensemble entièrement au service du vin. Cette structure de verre à la fois imposante et aérienne se compose de trois volumes interconnectés respectivement dédiés au cuvier, à la réception des vendanges et aux bureaux.
Après un premier tri sur tables mobiles à la vigne, les baies sont accueillies dans une zone de réception spacieuse où s’effectue l’éraflage avant un second tri manuel sur tables vibrantes. Placées dans des cuvons mobiles de 7 hl, elles sont ainsi hissées par des palans pour rejoindre les cuves sans pompage.
Avec ses trois lignes de réception, cet espace permet de vendanger jusqu’à 12 ha par jour. Son immense porte à galandage en Kalwall translucide en fait un lieu modulable. Il ouvre aussi sur un laboratoire vitré baptisé « l’Aquarium » et relié au cuvier. Cette pièce de verre, trait d’union entre vigne et chai, sert de poste de pilotage des vendanges et de salle de dégustation le reste de l’année.
Avec le système gravitaire mis en œuvre par cette refonte complète des installations, le domaine renoue avec son histoire, s’inspirant des méthodes des régisseurs de Lynch-Bages qui, au XIXe siècle, s’appuyaient sur la gravité pour encuver le raisin, tout en faisant appel aux technologies les plus modernes et en s’inscrivant dans une démarche responsable. Avec ses 80 cuves de petite capacité, le nouveau cuvier répond au découpage intra-parcellaire du vignoble. Le dispositif gravitaire profite également de 6 cuves élévatrices de 100 hl qui apportent une belle précision aux vinifications.
Implanté en sous-sol, le chai présente une fraîcheur naturelle et une hygrométrie constante. Il offre une vraie souplesse d’élevage assortie de conditions optimales grâce à sa capacité d’accueil de deux récoles côte-à-côte, sur deux hauteurs de barriques. C’est la récolte de 2020 qui a inauguré ces installations venant confirmer la performance de ce nouvel outil et de « ce processus très pointu qui offre une précision accrue à nos décisions d’assemblage améliorant encore la qualité de nos vins. » .
« Alors que les travaux battaient leur plein à Lynch-Bages, l’opportunité s’est présentée d’acquérir un cru classé voisin dans l’appellation. » C’est ainsi que Château Haut-Batailley est entré dans le giron de la famille Cazes. Cabernet Sauvignon, Merlot et Petit Verdot, de nouvelles parcelles ont été plantées des cépages classiques de ce terroir. La propriété fait aujourd’hui 40 hectares.
Avec l’acquisition de ce vignoble, la famille renforce encore son ancrage à Pauillac. Cette nouvelle propriété située plus au sud de l’appellation à la limite de Saint-Julien façonne des vins à la signature différente. « Chaque année, ce vignoble nous découvre davantage son potentiel qualitatif qui laisse envisager de belles perspectives pour les années à venir. »
Très admiratif de ces enfants qui ont repris le flambeau
Regrettant ne pas avoir pu être présent ces jours derniers étant en voyage.
J ai connu et côtoyer cette famille pendant 20 ans après que jean michel et son épouse avait achetée la maison de mes parents.amities à jean Charles. Kinou.marina.catherine.