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Andréas Matthidis, fondateur de l’Association des Sommeliers Grecs, consultant pour W.S Karoulias, formateur WSET et Président d’honneur de l’édition 2019 du Challenge International du Vin.
Photos Jean-Bernard Nadeau – Réalisation Arnaud Fleuri – Interview Frédérique Nguyen Huu.
Andreas Matthidis est né à Buyukada au sud-est d’Istanbul dans l’archipel des Îles du Prince. En 1964, sa famille s’installe à Athènes. Arrivé dans la capitale grecque à l’âge de 4 ans, il ne quittera plus cette ville, ou jamais plus longtemps que trois ou quatre mois.
Parce que la « Grèce est une terre d’histoire et de tourisme », Andreas Matthidis choisit cette discipline. À l’École hôtelière de l’Île de Rhodes, il se souvient de cours passionnants, mais très sélectifs, en œnologie et sur les accords entre mets et vins. Le jeune homme passe de longues heures à étudier les vins et cépages du monde entier. De cet apprentissage parfois difficile naît cependant une véritable passion pour le vin et la gastronomie. En cuisine, l’étudiant se montre naturellement doué. Aujourd’hui, il explique ses prédispositions culinaires par un héritage familial, et notamment une mère, excellente cuisinière. Une fois diplômé, il poursuit son parcours par une licence d’Économie et de Commerce de l’Université d’Athènes.
Andreas Matthidis débute sa carrière dans l’hôtellerie où il occupe d’abord des fonctions comptables et financières, avant de renouer avec le vin et la gastronomie au travers de l’organisation d’évènements. Sur les conseils du sommelier italien Giuseppe Vaccarini, alors Président de l’Association de la Sommellerie Internationale (ASI), il crée en 1997 avec 15 autres professionnels du vin, l’Association des Sommeliers Grecs. Andreas Matthidis vit, en 2004, l’expérience la plus « exigeante et marquante de sa carrière » comme Directeur technique de la compétition mondiale de l’ASI à Santorin. Impressionné par les personnalités tout à la fois « érudites et modestes », dont Philippe Faure Brac et Serge Dubs, qu’il côtoie à cette occasion, il décide de se consacrer entièrement à l’éducation et à la transmission autour du vin. En 1999, il complète sa formation par un diplôme du Wine & Spirits Education Trust (WSET) de Londres.
Une décision qu’il n’a jamais regrettée au point de déclarer : « si je devais renaître, je referais exactement la même chose ! » Partage d’expérience et échanges, « il y a tant de promesses dans l’éducation des jeunes générations et dans le vin lui-même en ce qu’il évolue pendant de nombreuses années » ajoute-t-il. Depuis 15 ans, Andreas Matthidis se consacre exclusivement à la formation. Il travaille comme consultant pour W.S. Karoulias, une des plus grandes sociétés de vins et spiritueux en Grèce, et comme formateur à la WSET.
Président d’honneur de l’édition 2019 du Chalenge International du Vin, Andreas Matthidis décrit ce concours réunissant jusqu’à 5000 vins comme « une compétition très réputée et excessivement sérieuse ».
Au-delà de l’honneur d’avoir été choisi pour tenir ce rôle, il voit dans cette manifestation créée il y 43 ans pour promouvoir les vins du monde, une occasion unique pour les vins grecs « de se distinguer au plan international».
Pour les vins et les viticulteurs grecs, le Challenge international du Vin qui met en présence des producteurs de toutes les régions viticoles, constitue « un moyen extraordinaire de se faire connaître » et de permettre à chacun de découvrir leurs spécificités. La production grecque est constituée à près de 70% de vins blancs. Et, seuls 10% des vins produits en Grèce sont exportés. Le pays dispose de 33 appellations d’origine et 116 indications géographiques protégées, réparties sur 65 000 hectares. Il se caractérise également par des vignobles de petite taille dont la superficie moyenne est inférieure à un demi hectare. La Grèce est « paradoxale » explique Andreas Matthidis, c’est un petit pays vinicole en terme de production, doté d’un des plus vieux vignobles d’Europe et d’une multitude de variétés de vignes. On en compte 300 dont 200 sont autochtones.
« C’est passionnant d’avoir tant de vins différents ! » poursuit Andreas Matthidis. Certains de ses vins préférés viennent des terres du Péloponnèse, de l’Attique, mais aussi du Centre de la Grèce et bien sûr des îles. Comme tous les amateurs de vin au monde, il aime l’Assyrtiko, vin volcanique de Santorin. Un vin vieux de plusieurs milliers d’années, protégé du phylloxéra par la composition volcanique et sableuse des sols insulaires. Santorin est réputée pour « ses fabuleux Assyrtiko mais il faut aussi gouter d’autres variétés autochtones, l’Île ne se réduit pas l’Assyrtiko ! » Andreas Matthidis évoque ainsi un autre vin extrêmement rare et surprenant de Santorin. Il s’agit d’un Katsano, « une variété très ancienne qui passe directement de cuve en bouteille, et qu’on croirait, à la dégustation, vieilli en barrique ». Dans toute la Grèce, on trouve une grande diversité de cépages anciens qui donnent des vins exprimant toutes les spécificités de ses très nombreux terroirs. Une évocation qui invite au voyage et à la découverte d’arômes inconnus.
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