BtoBio Bordeaux 2025

Pour sa 15ème édition BtoBio s’installera au Miroir d’eau du Palais de la Bourse à Bordeaux, le lundi 7 avril 2025 de 11h à 20h.

 

Cette journée sera l’occasion pour les acheteurs de découvrir les derniers millésimes et tous les livrables des 35 vignerons présents ; soit 20 appellations différentes, en rencontrant directement les vignerons.

 

Nouveauté 2025 : mise en place d’un espace de dégustation libre de 40 références….

 

Demandes d’inscription

 

Cette dégustation est gratuite mais accessible uniquement sur inscription et réservée aux professionnels de la filière Vin.

 

 

 

 

 

L’agriculture biologique n’est pas une simple tendance, c’est une façon de vivre, une autre vision de l’avenir. Aujourd’hui, la Nouvelle-Aquitaine est la 3ème région de production française de vins bios avec plus de 1 100 domaines certifiés.

 

VIGNERONS BIO NOUVELLE AQUITAINE
Créé en 1995, Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine regroupe près de 300 domaines, tous en bio ou en biodynamie. Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine a pour missions la représentation et la défense des intérêts des vignerons Bio. Il contribue au développement économique et technique de la production de vins Bio. Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine assure la promotion et développe l’image collective ainsi que la notoriété des vins et spiritueux Biologiques auprès des professionnels et des particuliers. Il initie et collabore à des programmes de développement et d’expérimentation visant à améliorer la qualité des vins Bio.
Contact : Cécile Gaudichaud

 

 

Nouvelle expo photo à la Cité du Vin

L’expo « En première ligne, vigneronnes et vignerons face au changement climatique » est à découvrir jusqu’au 28 septembre prochain à la Cité du Vin.

 

Cette nouvelle exposition photo explore les effets du changement climatique sur le monde du vin, et particulièrement sur le quotidien des vigneron(ne)s. Lexpo présente le travail de Michel Joly, artiste photographe bourguignon, à travers une vingtaine de photographies en noir et blanc. L’artiste est allé pendant un an à la rencontre des vignerons et vigneronnes de sa région pour témoigner des nouveaux défis que leur impose le changement climatique. Son regard sensible et engagé fait écho à la mission de sensibilisation à la protection de l’environnement que porte la Fondation pour la culture et les civilisations du vin. Cette exposition est proposée en libre accès au rez-de-chaussée de la Cité du Vin, dans le cadre du Mois de la Photo Bordeaux 2025.

 

 

 

(c) Michel Joly

 

A hauteur d’homme

 

De ce voyage au cœur des vignobles naît une série de photographies en noir et blanc, prises à hauteur d’homme et sur le vif pour capturer l’authenticité de ces moments. Ces clichés tirés en piézographie (technique de tirage fine fondée sur une encre composée de pigments de charbon) offrent des nuances très profondes de noir et de blanc et un grain unique. Une vingtaine de ces photographies est présentée, en libre accès au rez-de-chaussée de la Cité du Vin, pour illustrer les conséquences sur le vignoble et sur le quotidien de ces professionnels, s’adaptant jour après jour à cette nouvelle réalité.

 

 

Delphine Trentacosta

 

Du 1er avril au 4 mai, Delphine Trentacosta s’expose dans les Jardins de la Cité du Vin avec son installation « Les 111, de la Pointe de Grave au Cap Ferret » dans le cadre du Mois de la Photo de Bordeaux. 111 km, c’est la distance entre la pointe du Cap Ferret de celle du Verdon, et 111 m, celle de la taille de la fresque au sol réalisée par l’artiste à partir de photos aériennes du littoral girondin. Une exposition accessible gratuitement par les Jardins ou le Hall Garonne de la Cité du Vin, produite par la Scène nationale Carré-Colonnes.

 

 

Pour inaugurer l’exposition, un vernissage est prévu le vendredi 4 avril à 18h à la Cité du Vin où Michel Joly participera à une rencontre avec l’artiste Delphine Trentacosta*, au cours de laquelle ils échangeront sur leur métier d’artiste et leur travail sur les effets du changement climatique. Un événement ouvert à tous dans la limite des places disponibles : il est indispensable de réserver sa place sur la billetterie en ligne de la Cité du Vin.

Informations et réservations

 

 

Plus d’infos

Vinitiques #24 : Intelligence Artificielle, aspects juridiques

Lors de la dernière édition des Vinitiques, Bertrand Hassid, avocat associé chez Lexymore, a proposé un point sur les enjeux juridiques de l’IA.

 

 

Les problématiques juridiques induites par l’utilisation de systèmes d’IA sont nombreuses : régime de protection des œuvres générées par l’IA, confidentialité des données, conformité RGPD, identification des contenus générés par l’IA, gestion des hallucinations et des biais, risque cyber, sujets éthiques, etc..

 

 

 

Problématique de la confidentialité des données utilisées

 

Certaines études publiées en ligne estiment qu’entre 4% et 11% des données utilisées sur ChatGPT seraient « confidentielles » ou « sensibles » (2023). Par ailleurs, la majorité des salariés utiliseraient des comptes ChatGPT gratuits, de sorte que des données confidentielles ou stratégiques seraient de facto utilisées pour en enrichir la base d’entrainement. Il est impossible d’évaluer le volume réel de documents professionnels, confidentiels ou non, qui transitent quotidiennement via les agents conversationnels. La plupart des grandes entreprises avisées encadrent ainsi strictement l’usage des systèmes d’IA via des dispositifs de blocage et des chartes d’utilisation des systèmes d’IA.

 

Avant toute utilisation, il est capital d’analyser  les Conditions Générales d’Utilisation des système d’IA, qui vont dans la plupart des cas préciser les conditions dans lesquelles le systèmes vont traiter les « inputs » et accorder des droits sur les « outputs ». Il faut aussi étudier les chartes et politiques de protection des données, lorsque l’utilisation d’un système d’IA implique un traitement de données à caractère personnel. Ceci dit il est difficile de vérifier le respect de ces CGU, et il faut être conscients des risques de piratage (En 2023, OpenAI a admis que son agent conversationnel ChatGPT avait subi une faille de sécurité exposant une partie des historiques de certains utilisateurs).

 

 

 

Droits sur les textes et images générés par l’IA

 

Le Droit a, une nouvelle fois, un « wagon » de retard, en particulier s’agissant des droits sur les contenus générés par l’IA. Devant le vide juridique laissé par l’IA Act, il est prudent de considérer que les textes et images générés par l’IA ne sont en principe pas protégés par le droit d’auteur, qui suppose en droit français une intervention humaine via la notion d' »originalité ». Il est en outre capital de s’interroger sur la question épineuse de l’éventuelle contrefaçon constituée par l’utilisation de contenus protégés dans les « inputs », qui sera probablement tranchée par la jurisprudence d’ici… quelques mois ou années. Le sujet est particulièrement d’actualité ces jours-ci avec le style « Ghibli », copié par tout le monde en ce moment sur ChatGPT, alors que l’auteur de ce Manga, Hayao Miyazaki déteste ouvertement l’IA.

 

L’épineuse question de la responsabilité doit en outre être prise en considération. Lorsque le contenu généré par une IA est destiné à un usage commercial ou public, un contrôle humain doit impérativement être réalisé avant publication. Ce contrôle permet notamment de vérifier que l’IA n’a pas généré un contenu non conforme à la réglementation ou préjudiciable aux droits des tiers. En tout état de cause, l’utilisation d’un système d’IA ne permet pas, à ce stade, de bénéficier d’une quelconque garantie sur les contenus générés: les publications sont ainsi réalisées sous la seule responsabilité de l’organisme qui en prend l’initiative.

 

 

 

L’impact environnemental

 

 

Enfin et surtout, il est capital de prendre la mesure de l’impact environnemental et éthique de l’utilisation des systèmes d’IA. Les systèmes d’IA actuels sont en effet extrêmement gourmands en eau et en énergie, à l’heure où les certifications et règlementations imposent au contraire des règles sensées préserver l’environnement. Si la consommation en eau dépend du modèle de langage et de la complexité du prompt, la plupart dess analyses estiment qu’une vingtaine de prompts pourrait consommer jusqu’à 2 litres d’eau. Une recherche sur ChatGPT serait entre 10 à 50 fois plus consommatrice en énergie et en eau qu’une recherche sur le moteur de recherche Google. Certains s’interrogeront par ailleurs sur les conséquences sociales induites par la généralisation de l’IA. A cet égard, nombre de professionnels estiment que l’IA remplace(ra) les stagiaires et salariés sans expérience, constituant ainsi un nouvel obstacle à l’embauche des jeunes diplômés … qui sont pourtant les premiers utilisateurs des agents conversationnels.

 

 

 

 

Bertrand Hassid, avocat associé Lexymore

LEXYMORE est une société d’avocats d’affaires basée à Bordeaux et intervenant sur tout le territoire national. Ses avocats forment une équipe complémentaire dédiée aux problématiques du dirigeant, qu’il soit chef d’entreprise, cadre exécutif ou gestionnaire de sociétés patrimoniales. Bertrand Hassid y a débuté sa carrière en 2011, développant une expérience significative en droit des contrats ainsi qu’en droit du numérique. Il a également acquis un savoir-faire reconnu en matière de sécurisation du capital immatériel des entreprises et de leur mise en conformité à la règlementation applicable aux traitements de données à caractère personnel (RGPD).

Lexymore

 

Vinitiques

Les Vinitiques sont nées d’une volonté commune du Pôle Digital Aquitaine (fin décembre 2024, Digital Aquitaine a fusionné dans le pôle ENTER, qui traitera à l’avenir ces sujets), du Cluster Inno’vin et des technopoles Bordeaux Montesquieu et Unitec, d’inventer un lieu convivial et propice aux rencontres et aux échanges d’informations entre les filières du vitivinicole et des technologies numériques, électroniques et informatiques. Lancé en 2012, l’événement Les Vinitiques est un rendez-vous bi-annuel à destination des professionnels.

vinitiques.com

L’hirondelle annonce t’elle le printemps ?

L’économie vinicole enregistre quelques signaux plus positifs ces dernières semaines, dans un contexte à l’incertitude croissante.

 

 

 

BOURGEON, CYCLE VEGETATIF DE LA VIGNE, AU PRINTEMPS, VIGNOBLE BORDELAIS, GIRONDE(33), NOUVELLE AQUITAINE, FRANCE

Des signaux positifs et des échéances incertaines

 

L’économie vinicole enregistre quelques signaux plus positifs ces dernières semaines. Millésime Bio à Montpellier, les salons de La Loire et Wine Paris ont, semble-t-il, redonnés du moral à une partie des troupes. Le Salon de l’Agriculture parait aussi avoir rendu des couleurs à notre production, certes plus agricole que spécifiquement viticole, mais tellement importante pour le pays.

 

Sans reparler de la période troublée dans laquelle nous vivons depuis quelques temps, inquiétante, mais qui pourrait permettre d’enfin unir de manière significative l’Europe, on ne peut ignorer la menace d’augmentation des taxes annoncées par le président Trump sur les produits européens. Elle ne pourrait qu’affecter très fortement nos producteurs et négociants. Ce risque s’ajoute aux questions qui commencent à se poser en Gironde, concernant la future campagne « Primeurs ». Personne n’ose avancer le moindre pronostic et on peut le comprendre… Au niveau de la récolte, les chiffres officiels sont connus. Avec 3,3 millions d’hectolitres. c’est la récolte la plus faible depuis la fameuse année du gel en 1991. Les arrachages n’y sont pas pour rien mais la vigne n’a pas été à l’abri de graves maladies qui ont perturbé son cycle sans parler de la sécheresse dans certains endroits. Il faut désormais espérer que la qualité soit au rendez-vous et qu’elle rencontre les attentes du marché.

 

 

 

Restauration bordelaise et vin de Bordeaux, les mauvais comptes

 

Quelle ne fut pas ma surprise dernièrement de constater que les institutionnels de la place de Bordeaux s’honorent et se félicitent, suite à une enquête sortie fin février, de la présence remarquable des vins de son vignoble éponyme sur les tables de la capitale régionale… Est-on sérieux ? Il ne manquerait plus que les vins de Bordeaux soient absents des tables bordelaises, au vu du nombre de visiteurs français et étrangers qui visitent la ville et qui ne viennent certainement pas pour déguster uniquement des vins de Bourgogne où des Côtes du Rhône.

 

Selon moi le problème de la mévente est ailleurs. Il réside en grande partie dans le prix des vins proposés bien souvent avec des coefficients multiplicateur de 4 voire 5 ou plus. Est-ce bien raisonnable ? Ce problème ne date pas d’hier. Depuis que j’habite la région je le constate dans de nombreux endroits. Est ’il normal de payer la même bouteille plus chère à Bordeaux qu’à Lille, Amsterdam où Bruxelles ? Précisons cependant que dans la campagne girondine les prix sont bien souvent beaucoup plus cléments et on s’en félicite. Par le passé, accompagnant des vignerons bordelais au plat pays qu’est le mien, je faisais bien souvent remarquer aux producteurs de Bordeaux les prix pratiqués dans la restauration à Bruxelles. Inutile de préciser que pour la même bouteille d’importantes différences sautaient aux yeux. Aucun n’a pu m’expliquer l’écart avec le prix des vins proposés dans leur propre capitale girondine. Depuis, la crise et la diminution drastique de la consommation ont fait énormément de dégâts.

 

Quand à l’offre au verre, tout reste à faire et il est plus que temps de s’en préoccuper. On y constate d’ailleurs souvent des marges encore plus excessives. Comme dans d’autres régions viticoles, la restauration devrait-être bien plus partie prenante dans la défense des produits locaux et notamment les vins. Félicitons d’ailleurs l’action intelligente des producteurs des Côtes de Bourg qui, lors du récent Salon de l’Agriculture, se sont associés de manière très active aux côtés de la race limousine. Voilà une communication très intelligente qui permet aux vignerons d’être en contact du grand public avec une race carnée appréciée de tous. Cette deuxième participation très concluante démontre s’il le fallait encore toute l’importance des synergies intelligentes… Un exemple à suivre…

 

 

Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste

 

Photo (c) Jean-Bernard Nadeau

Portrait d’acteur : Henry Clemens

 

Henry Clemens, Directeur de Publication, Editions Féret 

 

Photos Jean-Bernard Nadeau – Texte Frédérique Nguyen Huu – Vidéo Mathieu Anglada – Montage Arnaud Fleuri

 

 

À 60 ans, Henry Clemens pose un regard éclairé sur son parcours professionnel qu’il qualifie de « suite logique. » « A posteriori, l’enchaînement semble évident. Après un ‘petit parcours’ dans le vin comme sommelier, acheteur, vendeur, j’ai bifurqué. » À Bordeaux, il rejoint les « boîtes qui se créent alors dans les nouvelles technologies. » Et, ce qui devait être un détour de quelques mois va finalement durer onze années.

 

 

 

Un parcours dessiné entre vin et écrit

 

 

 

Ces années passées au sein de la start-up de jeux pour téléphone IN-FUSIO, puis de l’agence digitale Mobile’s Republic, Henry Clemens les met à profit « en se nourrissant au maximum de ces périodes d’apprentissage qui lui permettent de gagner ses galons en communication, marketing digital, compréhension des nouveaux médias et écriture, alors qu’émerge ce que l’on appelle désormais community management. »

 

 

En parallèle, il reprend ses études et continue de côtoyer l’univers du vin qu’il n’a jamais vraiment quitté avec des dégustations et acquisitions réalisées à titre personnel. Son retour professionnel dans le secteur viticole s’effectue en 2012 comme directeur du Syndicat des Graves pendant trois ans. C’est là que se produit le « vrai déclic et que la cohérence de mon parcours m’apparaît dans ces fonctions où l’écriture concourt à valoriser le vin et nos activités. »

 

Mêler les passions en écrivant sur le vin : l’évidence s’impose ainsi. Henry Clemens développe dès lors cette activité d’écriture spécialisée, collaborant à différents titres Terre de Vin, Tannins, Sommeliers International et assurant un temps la rédaction en chef du magazine culturel JunkPage en parallèle. Dans le même esprit, il fonde Vinvisibles, un projet visant à accompagner les viticulteurs dans leur communication pour « rendre visibles ces invisibles » et véritable synthèse de ses expertises et aspirations.

 

 

 

 

Les éditions Féret, une institution en plein renouveau

 

 

En avril 2024, Henry Clemens prend la direction des Éditions Féret, maison historique et institution bordelaise fondée en 1814 avec laquelle il a collaboré par le passé comme auteur. Son arrivée s’inscrit dans un projet de redynamisation initié par Julien Parou-Duboscq, le nouveau propriétaire. Malgré un passage au tout digital sous la précédente direction, les Éditions Féret ambitionnent aujourd’hui de réaffirmer leur foi dans le papier, tout en maintenant une présence numérique

 

 

Entouré de Véronique Aran, Valentine Bianchi et Romane Garnier, Henry Clemens s’appuie sur plus d’un siècle d’histoire et de savoir-faire dans l’édition viticole pour faire vivre ce bel héritage et lui donner un nouveau souffle avec la conviction que « l’édition papier a un rôle à jouer, un rôle patrimonial, le livre s’inscrivant dans un compagnonnage avec les châteaux qu’il accompagne. »

 

 

France, Gironde, Bordeaux, Portrait d'acteur d'Henri Clemens, Directeur de Publication des Editions Féret, Février 2025

 

Le 175e anniversaire

 

 

Plusieurs projets d’envergure sont en cours, à commencer par la parution de la 20e édition du célèbre guide « Bordeaux et ses vins » annoncée pour 2026 et coïncidant avec les 175 ans de la Maison et les 10 ans de la Cité du Vin. Sa forme modernisée préserve l’ADN de cet ouvrage de référence et s’articule autour de deux grandes parties. L’une consacrée à la viticulture au sens large avec des contributions portant sur l’élevage, les vinifications, etc. L’autre dédiée aux domaines avec une pleine page pour chaque château. Des notions aujourd’hui incontournables comme l’écologie, l’environnement, l’œnotourisme font leur entrée dans le guide.

 

En parallèle, les éditions Féret lancent un nouveau « Who’s Who » régional, un projet ambitieux visant à répertorier 1 500 personnalités, femmes et hommes, qui font Bordeaux et la Gironde dans tous les secteurs d’activités. La maison renforce également sa présence dans l’actualité avec la publication d’une newsletter mensuelle pour donner la parole aux acteurs du vin. Autant d’initiatives témoignant d’une volonté de conjuguer tradition et modernité, à l’image du parcours d’Henry Clemens.

 

 

 

France, Gironde, Bordeaux, Portrait d'acteur d'Henri Clemens, Directeur de Publication des Editions Féret, Février 2025

 

 

Making Of

 

 

En savoir plus sur les éditions Féret

Tournée des Vins et Terroirs de Bordeaux 2025

Les vins de Bordeaux partent en tournée dans toute la France du jeudi 13 au samedi 15 mars.

 

 

 

Pendant 3 jours, les vignerons et négociants de Bordeaux partiront ensemble à la rencontre des consommateurs chez les cavistes de toute la France, dans les rayons vins des grandes surfaces et dans les restaurants !

 

 

1 500 animations seront organisées dans 600 villes et de nombreux points de vente  : dégustations, échanges autour des vins de Bordeaux et rencontres avec ceux qui sont au plus près des vignes vous attendent.

 

 

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Paroles d’acteurs : Stéphane Derenoncourt et Jérôme Gagnez

Stéphane Derenoncourt, consultant mondialement connu et Jérôme Gagnez, chroniqueur dans l’émission « On Va Déguster » débattent sur la crise, les nouveaux profils de vin et le temps des primeurs. L’article complet est à retrouver dans la Lettre Féret.

 

 

Analyse de la crise actuelle

 

Stéphane Derenoncourt : C’est un problème qui couve depuis longtemps et qu’on n’a pas voulu ou su regarder en face. C’est une machine molle qui s’est installée et qui a créé un désamour de Bordeaux auquel on n’a pas su répondre faute d’avoir une communication adaptée et faute surtout de ne pas avoir su renouer des liens avec les consommateurs. Bordeaux s’est ainsi fait oublier et on n’a alors retenu que ce qui brille : les crus classés et les vins spéculatifs. Ce fut contreproductif pour prôner une philosophie régionale ou identitaire et cela a eu pour conséquence de laisser sur le carreau toute une production artisanale et familiale.

 

Globalement, la communication n’a pas été à la hauteur pendant plus de deux décennies, ni la manière de distribuer le vin, plus dans le coup, voire obsolète. Il faut ajouter le fait que rares sont aujourd’hui les crus incarnés. Les autres préfèrent encore aujourd’hui se rassurer avec des histoires qui tombent en désuétude, dont les classements auxquels, plus personne ne prête attention. Ce Bordeaux renvoie l’image d’une filière sclérosée. J’espère qu’on touche le fond et que ça va déboucher sur des actions plus adaptées.

 

Il y a aussi toute une partie, certes minoritaire, de Bordeaux qui a anticipé cette crise, qui n’avait pas les codes au départ pour rentrer dans le système du négoce et des courtiers, et qui a dû de fait se débrouiller seule. Ces Bordelais-là justement marchent bien aujourd’hui car ils sont considérés comme des vigneronnes et des vignerons qui apportent sur le marché des produits qu’on attend, accompagnés d’histoires qui font enfin un peu rêver. Dans ce cas-là, il n’y a aucune raison pour que ça ne marche pas.

Jérôme Gagnez, Henry Clemens et Stéphane Derenoncourt

Jérôme Gagnez : Je suis entièrement d’accord avec ce que vient de dire Stéphane ! Il y a un problème majeur de distribution et effectivement un problème majeur d’incarnation. Il y a eu un problème de style de vin qui est aujourd’hui en train de se résoudre même si certains vins restent encore trop marqués par les élevages. Il y a eu une réelle prise de conscience. Je pense encore que la communication a pâti du fait que les institutions de la filière ont longtemps prôné l’égalitarisme pur et peut-être trop peu communiqué sur quelques figures et leaders, sur des vigneronnes et des vignerons – et il y en a une grande quantité à Bordeaux – qui, comme le disait Stéphane, font bouger les lignes et répondent parfaitement au marché.

 

D’autre part, Bordeaux n’a pas assez communiqué sur la bio, en particulier lorsqu’elle a été attaquée sur les pesticides dans la mesure où cette dernière était déjà une des AOP les plus vertueuses, en tout cas elle faisait preuve de volontarisme sur ce sujet, et que les grands crus labelisés et l’institution n’ont pas assez communiqué dans ce sens, préférant faire l’autruche. J’imagine que prévalait alors l’idée de « on ne communique surtout pas sur les bios pour ne pas — en creux — dénigrer les conventionnels ». Ce fut une faute de communication originelle. Il faut aujourd’hui communiquer sur les plus petites appellations, plus incarnées, sur l’artisanat, sur la qualité des vins, le rapport qualité-prix. Appuyons-nous sur le Clairet qui répond parfaitement aux attentes de la consommation ou encore sur les crémants qui sont en plein boum avec toute la coopération en support. Il y a beaucoup de sujets et de l’espoir mais la communication n’est pas à la hauteur.

 

 

Des vins simples et élégants à Bordeaux

 

SD : Je veux bien en dire un mot ! On dit souvent que pour savoir où tu vas, il faut savoir d’où tu viens et Bordeaux a oublié d’où il venait. En effet, Bordeaux a aussi longtemps été le petit canon qu’on buvait au comptoir. Un vin digeste et facile qui existait parallèlement au grand cru noble, à la belle histoire qui a fait sa notoriété. On doit retrouver notre capacité à faire des canons, sans se renier, juste revenir là d’où on vient, en les adaptant et en y intégrant une nécessaire dimension environnementale. Le salut de Bordeaux passera par un retour à ses origines en faisant des vins pas chers et qui donnent du plaisir aux gens.

JG : Je ne peux qu’être d’accord avec ce constat. Le Clairet répond selon moi assez bien à ce besoin de vins digestes et dans l’air du temps. Pour le Clairet, il s’agit juste d’une affaire de projecteur qui a été mal positionné et de ne plus le présenter comme un rosé foncé mais bien comme un rouge léger. La communication doit s’emparer de ce vin traditionnel pour expliquer qu’à Bordeaux, on sait faire des rouges digestes. Du reste, il y a déjà des vignerons qui se sont emparés du sujet, je citerai Mazeris-Bellevue à Fronsac ou François Despagne à Saint-Émilion. Ces vins arrivent à point nommé dans la mesure où il y a une baisse de consommation des rosés de Provence très claire. Le Clairet peut être un moyen de séduire le jeune consommateur tout en l’ancrant dans le territoire girondin. J’aimerais ajouter quelque chose concernant cette communication bordelaise.

 

J’ai souvent été surpris de l’absence de réaction de l’institution bordelaise suite à mes chroniques sur France Inter dans « On Va Déguster », écouté par plus de deux millions d’auditeurs. J’ai pourtant souvent tendu la perche sur le Clairet ou encore sur le crémant qui ont indéniablement pris du galon, gagné en qualité, en particulier les crémants de caves coopératives élaborés sur un modèle assez proche du modèle champenois.

 

 

Le Bordeaux idéal

 

JG : Il y en a deux. Il y a le vieux Bordeaux avec le Cabernet Sauvignon très patiné aux notes fumées, bouquetée et il y a le Bordeaux façon Castillon avec un Merlot sensuel, des vins avec de la structure et qui se boivent. Il ne faut pas oublier Sauternes qui reste et doit rester l’âme de Bordeaux.

SD : Je serais assez proche de ce qui vient d’être dit. Ce qui est fabuleux dans cette région, c’est qu’on a tous les spectres de vins qu’on peut imaginer. Le vin historique et culturel avec sa capacité à traverser le temps et le Bordeaux accessible, fin, léger et frais. Il y a les vins de méditation et les vins de consommation. On ne peut pas dissocier les deux et c’est ce qui fait la force de Bordeaux.

 

 

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Maison Féret

 

Fondée en 1812 par Jean-Baptiste Féret à Bordeaux, la maison Féret est l’une des plus anciennes maisons d’édition spécialisées dans le domaine du vin en France. Après l’emblématique Bordeaux et ses Vins, dont la première édition date de 1850, Féret publia également en 1889 un annuaire des Personnalités et Notables Girondins. Ce dernier devait constituer le premier
tome d’un corpus consacré aux acteurs qui comptaient dans le département girondin.

 

En savoir plus

 

 

 

 

Prowein 2025 du 16 au 18 mars 2024 à Düsseldorf

Du 16 au 18 mars, le salon ProWein ouvrira ses portes sur le site de Messe Düsseldorf.

 

Die ProWein in Düsseldorf ist die international führende Fachmesse für Weine und Spirituosen. Vom 10. bis 12. März 2024 präsentieren sich rund 5.400 Aussteller aus 65 Nationen. ProWein in Düsseldorf is the world’s leading trade fair for wine and spirits, and is the largest industry platform for professionals from viticulture, production, trade and gastronomy. From 10 – 12 March 2024 about 5,400 exhibitors from 65 Nations showcase their products.

(c) Messe Düsseldorf / ctillmann

Dans neuf des onze halls du salon, les visiteurs professionnels pourront découvrir une offre de producteurs de toutes les régions viticoles importantes de tous les continents. Deux autres halls présenteront aux décideurs du commerce et de la restauration, sous le label ProSpirits, une offre unique de spiritueux en provenance des quatre coins du monde.

 

Nouveauté 2025, « Fair Match », un outil de mise en relation numérique. Grâce à cette application innovante sur le portail ProWein et dans la ProWein App, les participants peuvent lancer une recherche sélective et entrer directement en contact. En fonction des intérêts des visiteurs professionnels et des produits proposés par les exposants, des contacts correspondants sont recommandés. Fair Match a pour objectif de rendre la visite du salon encore plus enrichissante.

 

De nombreuses animations

Des sessions d’informations au nouveau Business Forum, de nombreuses dégustations au Masterclass Forum, un espace restauration urban gastronomy avec des chefs célèbres, une exposition spéciale ProWein Zero, la présentation de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, l’exposition spéciale Packaging & Design, l’Organic World … En amont, le samedi 15 mars, ce sera la  Meininger’s Wine Conference, organisée en coopération avec la ProWein, cette conférence apporte chaque année de précieux aperçus sur les tendances actuelles et les développements futurs du secteur viticole. Cette année, l’événement aura pour thème « The Best Ways to Sell Wine ».
Meininger’s Wine Conference

 

 

ProWein Goes City

ProWein goes city jettera un pont vers les consommateurs. Du 13 au 18 mars, des dégustations de vins et de spiritueux, des menus spéciaux dans de nombreux restaurants et des manifestations culturelles sont organisés dans toute la ville. Au total, plus de 100 événements sont prévus.

ProWein Goes City

 

 

 

Plus d’infos

 

 

La Minute Marché du Vin avec la Cave « Chai Gordo »

Tendances du marché du Vin avec Laurent Husson, caviste de « Chai Gordo », à Langon.

 

 

Les régions qui montent

 

Je remarque une nette attirance pour des vins rouges plus légers,  moins tanniques et moins alcooleux, comme les Vins de Loire de les Beaujolais ou les Bourgognes. Il y a aussi de plus en plus de demandes sur les vins du Sud en général, Pic-Saint-Loup notamment, les gens y trouvent davantage de diversité de cépages et de terroirs qu’avec nos Bordeaux. Davantage de surprises sont au rendez-vous dans d’autres régions.

 

Le Rhône est aussi en progression, les gens sont de plus en plus demandeurs du cépage syrah, d’où leur attirance pour les Saint-Joseph,  Crozes-Hermitage et Côte-Rotie. En ce qui me concerne je vends aussi pas mal de grands crus bordelais, en orientant mes achats sur des gros millésimes tels que 2015 et 2016, et en favorisant la qualité des vins par rapport au prix, ainsi les gens ne sont pas déçus…

 

 

 

Les catégories en forme

 

J’enregistre une nette progression de la vente des vins blancs secs et des rosés structurés, ces derniers se boivent de nos jours toute l’année, ce ne sont plus des vins limités à l’été. Je vends pas mal de vin en bio ou biodynamie, sans faire cependant de discernement ou de favoritisme dans mon discours. Bien sur que certains viticulteurs en viticulture conventionnelle travaillent plus proprement que certains Bio, mais il me semble que le fait de limiter les intrants favorise la bonne interprétation gustative des vins et un peu le retour au goût des vins d’autrefois. Chacun a son avis là-dessus et tant mieux.

 

Les labels et médailles n’ont que peu d’importance à mon niveau, je suis  caviste indépendant,  je goûte tout ce que je référence et je conseille.  Je suis le prescripteur, et c’est moi qui garanti la qualité du produit. C’est à moi que les gens font confiance, ils connaissent ma façon de voir les choses et c’est pour moi tout l’intérêt de mon métier. Langon est un gros village et pas question d’avoir mauvaise réputation ! Je note enfin la progression continue des ventes de bag-in-box et, depuis environ un an, la baisse des petits achats d’une ou 2 bouteilles.

 

 

La Cave et son évolution

 

Je propose des vins de toute les régions françaises. Étant installé à Langon, j’ai bien sur beaucoup de références en vins de Graves, de superbes liquoreux locaux, ainsi que les plus belles appellations bordelaises. J’ai aussi de nombreuses références dans le grand sud, dans le Rhône, un peu de Bourgogne et des vins du grand sud-ouest. J’ai aussi pas mal de références en Champagne, les grandes marques mais aussi des petits propriétaires. Ma Cave est aussi très complète pour les spiritueux, avec un gros référencement d’armagnac millésimé et de nombreux rhums agricoles et hispaniques, des whiskies écossais, japonais et  français. J’ai aussi des alcools plus confidentiels ou traditionnels, j’essaie d’avoir tous les indispensables à connaître…

 

Il est difficile pour moi d’évaluer les évolutions futures de mon activité, je suis indépendant, sans salarié, installé depuis prés de 15 ans ans et propriétaire de mon local. Je suis donc capable de m’adapter au contexte difficile et je suis un peu privilégié de par ma réputation et un bel emplacement commercial en périphérie bordelaise, dans un environnement favorable. Il me tarde tout de même de voir un rebond de l’activité viticole. Certes il y avait sans doute trop de production à Bordeaux, mais il y a eu déjà beaucoup de casse. Peut-être faudra-t-il éclaircir un peu l’horizon en regroupant quelques appellations bordelaises mais il est certain qu’en ayant encore plus de qualité au niveau des jus, on relancera plus facilement l’engouement pour les vins de Bordeaux .

 

 

 

Laurent Husson

Après l’obtention d’un BTS Action Commerciale, ma passion pour la filière vins et spiritueux s’est développée dès le début de mon activité professionnelle, au Château Caillou à Barsac, au début des années 90, puis, pendant 15 ans, dans le secteur bar et brasserie, comme employé puis propriétaire du bar-brasserie « Le Bistrot », à Toulenne, près de Langon. J’ai créé cette Cave en 2012, avec environ 150 références, aujourd’hui elle compte plus de 700 références, toutes sélectionnées avec soin, cela illustre à mon sens le chemin parcouru et l’écoute de la clientèle…