Portrait d’acteur : Loïc Pasquet

 

Loïc Pasquet, Liber Pater et Denarius.
Photos Jean-Bernard Nadeau – Réalisation vidéo Arnaud Fleuri – Texte Frédérique Nguyen Huu.

 

Loïc Pasquet abandonne vite la voie qui l’avait conduit à intégrer Peugeot après une maths sup, une maths spé et un cursus en école d’ingénieur à Dijon. Collectionneur et passionné de vin, il ressent « très tôt l’envie d’acheter une propriété pour y façonner des vins authentiques en plantant des vignes franches de pied. » Pendant cinq ans, il sillonne le Bordelais à la recherche d’un domaine.

 

GIRONDE (33), LANDIRAS, VIGNOBLE LIBER PATER, LOIC PASQUET, VIGNOBLE BORDELAIS, LE VIN LE PLUS CHER AU MONDE CREE A PARTIR DE VIGNES PREPHYLLOXERIQUES, AOC GRAVES., ASSEMBLAGE 100% FRANC-DE-PIED // FRANCE, GIRONDE (33), LANDIRAS, VIGNOBLE LIBER PATER, LOIC PASQUET, BORDEAUX VINEYARD, THE MOST EXPENSIVE WINE IN THE WORLD CREATED FROM PREPHYLLOXERIC VINES, AOC GRAVES., BLEND 100% FRANC-DE-PIED

Une terre qui « fait bon »

C’est un « papy » rencontré au gré de ses longues balades à vélo qui lui désigne le lieu propice évoquant une terre où « ça fait bon et ça l’a toujours fait. » Les propriétaires sont des septuagénaires sans enfant et sont d’accord pour vendre. Les occasions comme celles-ci sont rares et Loïc Pasquet ne la laisse pas passer. En 2004, il s’installe sur ce terroir de la Rive Gauche et des hauteurs de Landiras à la géologie unique. Ici, les vignes s’implantent sur l’anticlinal, formation née en même temps que les Pyrénées et vieille de 50 millions d’années, tandis qu’ailleurs dans le Bordelais l’âge du socle géologique s’échelonne entre 10 000 et 4 millions d’années. Ce haut lieu de la viticulture bordelaise compte parmi ses précédents propriétaires, des noms illustres, dont celui Jeanne de Lestonnac, nièce de Montaigne. Associant vigne et fruitiers, on pratiquait ici dès le XIIe siècle la culture en joualle héritée des Romains.

 

Particulièrement exceptionnels, les 70 ares de Liber Pater sont orientés au nord-est et implantés en haut de coteau, à 70 m de hauteur, point-culminant des vignobles alentours tout en étant proches de l’océan. Ces parcelles comme celles des 6 hectares de Denarius, l’autre « climat » de Loïc Pasquet, se situent dans le fond du fleuve primitif sur son versant nord où se retrouvent des graves profondes, restes de cet ancien cours d’eau, sous lesquelles demeurent également une grande diversité de coquillages. Dans ce secteur propice au vin se retrouvent aussi dans les couches inférieures de l’argile de brach et autres argiles retenant l’eau et la restituant au compte-goutte à la vigne et enfin le socle crétacé. Et, au-dessus de cet ensemble, déposé par la mer sur les Landes et la Rive Gauche, du sable qui protège les cultures du phylloxera.

 

Adepte des vins de lieu, Loïc Pasquet réintroduit les cépages sur les terroirs qui les ont vu naître en s’appuyant sur de vieux actes notariés. Ainsi, la petite-vidure retrouve la grave sèche et acide, le tarnay la grave, le castets la grave argileuse ou encore l’argile pour le saint-macaire, sans oublier pardotte, gros cabernet et cabernet goudable. Millésime après millésime, le vigneron constate que tous les pieds arrivent à maturité au même moment et qu’en revenant aux cépages d’autrefois, on retrouve la juste maturité. Pour faire revivre les très grands terroirs de Bordeaux, Loïc Pasquet renoue dans ses pratiques culturales avec les savoir-faire ancestraux : agroforesterie, traction animale, forte densité (20 000 pieds/ha), implantation en quinconces et en échalas, vertus de la Lune, du souffre, du cuivre et des plantes en tisane. Pas de levure, ni additif pour revenir à la plus grande simplicité, le vin n’étant « rien d’autre que du raisin fermenté ».

 

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Le goût du lieu

Au cœur du projet, la plantation de vignes franches de pieds pour mieux revenir au goût pré-phylloxérique, retrouver la finesse de vins exprimant leur terroir sans artifice, « loin de ce qui se pratique actuellement à Bordeaux et qui revient à méconnaître les lieux, tendant vers la simplification avec une construction d’arômes selon les modes passant allégrement du corsé au fruité. » Aux curieux et aux amoureux des saveurs authentiques, Loïc Pasquet propose ses vins nés de pieds francs. Des nectars semblables à ceux d’un temps, pas si lointain, où la Rive Gauche ne comptait pas un seul merlot. Introduit après le deuxième conflit mondial parce qu’il permet de multiplier les volumes par cinq, ce cépage répond parfaitement aux problématiques de l’après-guerre. Corolaires de son introduction massive, l’oubli du qualitatif, la perte de la notion de cépage authentique et, avec elle, de la finesse de vins brillants, aux notes florales, de vins de garde par excellence qui recèlent autant de belles qualités disparues avec la greffe.

 

Liber Pater et Denarius sont élevés en amphore. Pas de barrique, autrefois uniquement utilisée pour le transport. Le vin est conservé dans le grès qui ne donne lieu à aucun échange, ni apport exogène. Pas de tannin, pas plus de boisé que d’arômes de chauffe : le fumé et le chocolat retrouvés dans les vins sont naturellement issus de la grave. « Le goût du lieu est immuable, même s’il y a toujours la signature du millésime. » En outre, le franc de pied absorbe très bien le réchauffement climatique, du moins dans ses proportions actuelles. Les vins ne dépassent jamais les 12°C. Et, la vendange s’échelonne immuablement entre le 3 et le 12 octobre. Racinaire plus profond et pied adapté à son terroir, vitis vinifera n’a pas à subir le stress d’un porte-greffe importé.

 

 

Des vins droits et purs

Depuis que ses vignes sont en 100% pied franc, à savoir 2015, Loïc Pasquet ne vinifie pas tous les ans. Lorsque c’est le cas, il élabore des vins « plus droits, plus purs, avec de la brillance, une belle longueur qui ne doit rien aux tannins, une jolie acidité, des vins subtils et élégants, naturellement beaux et bons, incarnant une certaine vision du luxe, sans artifice, un état où tout est à sa place ». Critiqué et attaqué à ses débuts, Loïc Pasquet fait aujourd’hui des émules à Bordeaux et au-delà. On vient voir ce vigneron à part pour mieux comprendre ce qu’il a mis en œuvre. Quelques grands crus classés reviennent même à la plantation en franc de pied et aux cépages anciens. Si, rapidement, le prix de son vin est monté très haut, c’est qu’il répond à une demande, celle d’un vin de lieu qui jusqu’alors n’existait plus dans le Bordelais où il ne reste rien des goûts prévalant lors du classement de 1855. « Mon vin, c’est un peu comme si on vous proposait de voir un dinosaure, de goûter une part de l’histoire de France, » souligne-t-il.

 

Et dans les années à venir ? Loïc Pasquet entend poursuivre l’expérience ailleurs, réintroduire le goût des vieux cépages dans d’autres régions. « A ma petite échelle, je fais ce que je peux, » affirme celui qui mène actuellement un projet en Géorgie, berceau de la viticulture mondiale, en épaulant des vignerons locaux et en les incitant à renouer avec les pratiques anciennes et notamment à abandonner la barrique pour revenir à l’emblématique kvevri. Une démarche qui découle naturellement de l’ouvrage accompli à Landiras et concourt à préserver le goût des générations futures en évitant l’uniformisation.

 

 

 

 

Making Of

 

En savoir plus sur  Liber Pater

 

Appel à projet FoodTech et WineTech

Bordeaux Technowest lance cet appel à projet innovant en lien avec la WineTech, la FoodTech et l’AgriTech. À la clé 6 mois d’accompagnement au nouvel incubateur situé à Libourne.

 

Tout porteur de projet innovant en matière numérique, logistique, technologique ou d’usage, peut postuler à cet appel à projets jusqu’au 30 mars 2021.

 

À la clé pour les lauréats : 6 mois d’accompagnement par un coach Bordeaux Technowest au sein du tout nouvel incubateur de start-up de la Technopole situé à Libourne.

 

 

 

 

Pour répondre aux défis économiques à répétition, au changement climatique, aux exigences environnementales, aux enjeux d’agro-écologie et de RSE, les filières agroalimentaire et vitivinicole doivent enclencher une profonde mutation et pour cela s’intéresser aux innovations issues de la FoodTech et la WineTech.

 

C’est dans ce contexte que Bordeaux Technowest, en partenariat avec la Communauté d’agglomération du Libournais (La Cali), lance cet appel à projets du 23 février au 30 mars 2021. Les candidats finalistes auront l’occasion de défendre leur projet le 9 avril devant un jury de professionnels (Castel, Château Beau-Séjour Bécot, Château Grand Corbin Despagne, La Cité du Vin, Dartess, Innovin, le Syndicat des négociants du Libournais, le CIVB – Vins de Bordeaux, Agri Sud-Ouest, Bordeaux Sciences Agro, Delidess, le réseau Food Tech, l’Institut Culinaire de France, Ovalie innovation, Vitivista). Des représentants de La CALI, la Région Nouvelle-Aquitaine, ADi Nouvelle-Aquitaine et Bpifrance siègeront au grand jury final.

 

Informations

Vignerons, cavistes et épiceries fines : un bilan 2020 plutôt positif

Mon-vitiNouveaux outils ou canaux de distribution, ils ont fait preuve de souplesse pour s’adapter aux contraintes imposées par la crise sanitaire. Un article Mon Viti.

 

Une enquête a été réalisée par Wine Paris & Vinexpo Paris auprès des vignerons, cavistes et épiceries fines. La majorité des cavistes et épiceries fines (65 %) déclarent avoir réalisé un bon chiffre d’affaires en 2020. 52 % d’entre eux enregistrent même une hausse de leurs ventes et 23 % annoncent des ventes stables vs 2019. De leur côté, 29 % des vignerons interrogés jugent leur bilan positif et 48 % stable par rapport à 2019

 

 

Un engouement pour les vins lors des fêtes de fin d’année

Au dernier trimestre 2020, 63 % des cavistes et épiceries fines constatent une nette hausse de leurs ventes par rapport à l’année précédente. Cette période a également permis aux vignerons de rebondir avec des ventes en hausse pour 24 % d’entre eux ou au moins équivalentes pour 31 %.

 

Le dynamisme des professionnels a permis de soutenir l’activité

Cavistes et épiceries fines ont adapté en permanence leurs horaires aux consignes gouvernementales et offert de nouveaux services comme la livraison à domicile (18 %) à des horaires inhabituels (8 %) ou le click & collect et le drive piéton (15 %) pour pallier des ventes quasi inexistantes lors d’événements privés (mariages…) et professionnels (dégustations…).
Les vignerons se sont eux aussi montrés réactifs, privilégiant un lien direct avec les consommateurs et les prescripteurs : 31 % d’entre eux ont créé leur propre site e-commerce durant cette période ; 30 % ont développé la vente à la propriété et 36 % la vente aux cavistes.

 

(c) Tyler Olson

(c) Tyler Olson

 

La proximité devance encore le digital dans la distribution

Pour 56 % des vignerons, les cavistes, épiceries fines et ventes à la propriété contribuent jusqu’à 30 % de leur CA. Et, pour 44 %, ils dépassent largement le digital (site e-commerce et plateforme de vente en ligne). Les vins tranquilles et les spiritueux tirent leur épingle du jeu.

 

 

Un panier moyen en progression chez les cavistes et épiceries fines

Chez les cavistes et épiceries fines, la valeur du panier moyen progresse pour les vins blancs (49 %) et rouges (50 %), suivie par celle des spiritueux (40 %) tandis que le panier moyen des ventes de vins effervescents reste équivalent.

 

L’article complet sur Mon VITI

 

 

2020 : recul des exportations françaises de vins et spiritueux

La baisse de 14 % résulte des taxes américaines sur les vins et a été amplifiée par la Covid‐19. La baisse est plus marquée en valeur (-14 %) qu’en volume (- 6 %), plus marquée pour les spiritueux (-20 % en valeur) que pour les vins (- 11 %).

 

 

Le secteur demeure le second contributeur à l’excédent commercial de la France, avec un excédent de 11 milliards d’euros.

 

Aux Etats‐Unis, les exportations de vins et spiritueux reculent de 18% à 3,1 milliards d’euros, avec des volumes en baisse de 5,5%. Pour les vins tranquilles, cette baisse résulte des taxes « Airbus », qui provoquent une chute de 400 millions € des  importations américaines de vins français.

 

Au Royaume‐Uni, la pandémie a modérément affecté les ventes de vins tranquilles et de spiritueux, tandis que l’effet était plus sensible sur les vins mousseux. Il en résulte une baisse des exportations de 6,5%, à 1,3 milliard d’euros.

 

Dans la Communauté Européenne, même tendance, avec une baisse de 7,1 % (pour 3,1 milliards d’euros), mais avec des situations contrastées entre le nord et le sud du continent.

En Chine, les exportations baissent de 15,2%, à 809 millions d’euros. On constate la même tendance sur l’ensemble Chine / Hong‐Kong / Singapour, avec un chiffre d’affaires qui recule à 1,9 milliard d’euros (‐19,4%).

 

Selon César Giron, président de la FEVS : « Dans certains pays, on en perçoit les premiers frémissements d’une reprise, en particulier sur le dernier trimestre 2020. Reste toutefois à consolider la situation sanitaire pour conforter une sortie à l’échelle globale. »

 

Le dossier complet

 

FEVS
La Fédération des Exportateurs de Vins & Spiritueux de France a été créée par et pour les exportateurs de vins et spiritueux de France, la FEVS a pour mission de faciliter la connaissance des exigences réglementaires des différents marchés et de lever les freins aux exportations de nos vins et spiritueux.
www.fevs.com

Environnement : les Grappes Bio

Nouveau dispositif de conseil collectif pour accompagner les viticulteurs dans la transition vers l’agriculture biologique.

 

Nombre de viticulteurs font aujourd’hui le choix de l’agriculture biologique mais se convertir ne se fait pas du jour au lendemain. Adapter son système d’exploitation à une conduite bio (changement de techniques culturales, nouvelle organisation du travail) a des répercussions fortes tant au niveau économique que technique ou encore commercial.

C’est pourquoi, la Chambre d’Agriculture de la Gironde, avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine lance les Grappes Bio.
Il s’agit d’accompagner les viticulteurs dans la transition vers l’agriculture biologique en sécurisant les conversions en cours et en accélérant les transitions. La force du collectif c’est l’échange, le partage. Rejoindre les Grappes bio, c’est ne pas rester seul face à ses doutes, ses questions.

 

Pour qui ?

 

Comment ?

Plusieurs grappes seront réparties sur l’ensemble du territoire girondin (Médoc, Libournais, Nord Gironde, Sud-Gironde, Entre-Deux-Mers). L’accompagnement sera réalisé par une équipe de 3 conseillers viticoles de la Chambre d’Agriculture sera constituée de :

 

Pour cette période de lancement, les coûts d’adhésion sont entièrement prise en charge par la Région Nouvelle-Aquitaine et la Chambre d’agriculture de la Gironde.

 

En savoir plus

Dégustation BtoBio Paris

La dégustation pro 100% Bio aura lieu lundi 8 mars 2021 de 11h à 17h au Domus Maubourg.

 

Les Vignerons Bio de Nouvelle Aquitaine veulent remettre un peu de réel et de proximité dans notre quotidien… Plus que jamais nous avons besoin de nous retrouver, ils vous proposent de vous faire déguster en vrai leurs vins Bio et d’échanger en personne…

 

C’est avec cette nécessité en tête que les Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine s’adaptent pour vous proposer des évènements résilients : plus petits et adaptés au contexte sanitaire.
Venez donc à la rencontre d’une trentaine de vignerons bio pour découvrir la grande variété d’offre de vin bio de notre région. De Jurançon à St Estèphe, en passant par Bergerac, les Graves et bien sûr Bordeaux, il y en aura pour tous les goûts !

 

 

RENDEZ-VOUS

Lundi 8 mars 2021 de 11h à 17h au Domus Maubourg
29, Boulevard de la Tour Maubourg 75007 PARIS
Toutes les mesures de précaution seront prises pour garantir votre sécurité.

Cette dégustation est réservée aux acheteurs professionnels,  d’autant plus au vu de la jauge de visiteurs imposée par le contexte sanitaire. Une carte de visite vous sera demandée à l’entrée.

 

Préinscription obligatoire !

 

Liste des exposants

 

VIGNERONS BIO NOUVELLE AQUITAINE
Créé en 1995, par des vignerons et pour des vignerons, Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine regroupe plus 200 producteurs. Notre collectif vous permet notamment de lancer des appels d’offres au sein de notre réseau et de mieux appréhender l’offre de vins bio de notre région. « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération ».
www.vigneronsbionouvelleaquitaine.fr

L’ascension inexorable du sauvignon blanc sur le marché mondial

Les qualificatifs ne manquent pas pour expliquer la montée fulgurante du sauvignon blanc ces dernières années. Un cépage qui brille autant par ses ventes que par l’affection que lui porte ses consommateurs. Mais d’où vient cette dynamique et va-t-elle durer ? Extraits de l’article de Sharon Nagel.

 

 

La Nouvelle-Zélande donne une forte impulsion au marché américain

Certes, pour la commercialisation du vin, 2020 n’a pas été une année comme les autres. Mais les analystes s’accordent à dire que lors de toute crise, les tendances existantes ne font que s’accélérer et se renforcer. Les données chiffrées et les avis des experts confirment que la vogue du sauvignon l’année dernière est tout sauf un feu de paille. Les Etats-Unis se positionnent en tête de ce mouvement. Le sauvignon blanc y gagnait déjà beaucoup de terrain avant la pandémie et il a continué sur sa lancée. « Depuis deux ou trois ans, le sauvignon blanc est en plein essor aux États-Unis », confirme Jonas De Maere, responsable du programme vin chez Ahold Delhaize USA. « Il représente aujourd’hui environ 15 % de nos ventes de vin blanc et se positionne au troisième rang des vins de cépage les plus vendus, après le chardonnay (35 % des ventes) et le pinot grigio (25 % des ventes). Alors que ces deux derniers stagnent, le sauvignon blanc quant à lui a enregistré une augmentation de quelque 17 % au cours des trois dernières années ». Au-delà des qualités intrinsèques du sauvignon, dont son profil organoleptique flatteur, les efforts déployés par la Nouvelle-Zélande pour accroître sa présence sur le premier marché mondial du vin expliquent en grande partie le succès du sauvignon aux Etats-Unis. « Il y a ne serait-ce que quelques années en arrière, la plupart des sauvignons blancs vendus aux USA provenaient de la Californie. Or, à l’heure actuelle, la part détenue par la Nouvelle-Zélande arrive à égalité, les deux pays s’arrogeant 44 % chacun des ventes de sauvignon blanc, soit au total 88 % », souligne Jonas De Maere.

 

Les consommateurs les plus curieux recherchent des origines plus exotiques

Il s’est opéré, par conséquent, une mutation en termes de profils : « L’accélération de la présence des vins néo-zélandais s’est accompagnée de l’émergence de styles plus acidulés et fruités qui tirent très bien leur épingle du jeu. Les producteurs américains tentent d’ailleurs d’imiter ce profil plus frais ». Cette transition n’est pas sans rappeler celle des vins rosés. En effet, les consommateurs américains ont eu tendance à s’orienter davantage vers les rosés plus secs et plus légers d’inspiration française au détriment du White Zinfandel, plus lourd et plus doux en bouche. Mais l’un des grands atouts du sauvignon blanc réside justement dans son côté polymorphe, son aptitude à s’adapter à de multiples mets, de même qu’à des portefeuilles plus ou moins bien garnis. En réalité, le succès engrangé par le sauvignon néo-zélandais a donné naissance à une nouvelle génération de typologies, proposées par différents pays producteurs désireux de profiter de la popularité du cépage, élargissant ainsi son champ d’action et créant un cercle vertueux. Ces constats ne s’appliquent pas qu’au marché américain : Walter Stassi, directeur de la division boissons auprès de l’enseigne de distribution italienne PAM, a constaté le même phénomène en Italie. « À ce jour, les ventes ont augmenté de 13 %. Les consommateurs connaissent de mieux en mieux le sauvignon, l’appréciant pour son accessibilité, la richesse de ses saveurs et son aptitude à se marier à la fois avec viande et poisson, ce qui lui ouvre tous les champs du possible ». Comme dans tout pays producteur, les consommateurs italiens ont tendance à privilégier les vins locaux, les cuvées issues des régions septentrionales du Haut-Adige et du Frioul étant particulièrement prisées. Mais, à l’instar des consommateurs américains et de leur attirance récente vers l’offre néo-zélandaise, les Italiens élargissent leur « zone de confort » en faveur de cuvées autrichiennes, pour ne citer qu’elles.

 

 

Rester pertinent et se réinventer

Tout près de la Nouvelle-Zélande, les consommateurs australiens vouent aussi un culte au sauvignon. La chaîne de cavistes Dan Murphy’s va même jusqu’à le qualifier de « vin blanc sec le plus apprécié d’Australie ». Selon Wine Australia, le sauvignon représente actuellement 1 bouteille de vin sur 8 achetée sur le marché national pour la consommation à domicile. Le marché australien illustre également à quel point les profils doivent évoluer pour rester pertinents. « Le sauvignon blanc néo-zélandais connaissait un succès colossal en Australie il y a quelques années et il reste très apprécié par de nombreux consommateurs. Cependant, il est indéniable que les vins australiens ont gagné du terrain, bon nombre de vignerons cherchant à opérer une transition, délaissant de plus en plus des profils simples et fruités au profit de caractères plus savoureux et complexes. Nous commençons à expérimenter davantage, en employant des techniques comme la macération pelliculaire, les levures indigènes ou le vieillissement en fût de chêne, par exemple », explique Dave Mavor, acheteur auprès de Wine Selectors, structure spécialisée dans la vente directe sur abonnement qui, au cours des quarante dernières années, a fortement développé sa clientèle. Hormis le sauvignon australien, Dave Mavor note également que « les vins européens en général suscitent un grand intérêt… Le Sancerre est sans doute le plus apprécié et on le rencontre souvent sur la carte des vins dans les restaurants. C’est certainement le style de sauvignon privilégié par la plupart des œnologues australiens ! » Même si le consommateur moyen affectionne encore plus particulièrement les profils les plus tendres et fruités, selon Dave Mavor « les styles occidentaux plus herbacés, livrant des saveurs intenses de fruits de la passion et de groseilles à maquereau progressent indubitablement ».

 

Des typologies simples, gourmandes et rafraîchissantes aux profils plus complexes

Dans un sondage mené en novembre dernier auprès de 4 500 amateurs de vin à travers le Royaume-Uni par la société britannique de vente de vin par abonnement Wine List, le sauvignon blanc a coiffé au poteau tous les autres profils en décrochant le titre de vin préféré acheté en grande surface. « Qu’il vienne de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud ou d’ailleurs, le Royaume-Uni aime ce vin blanc… les critiques l’encensent pour ses saveurs fraîches et ses notes acidulées d’agrumes », résume Wine List. De son côté, l’éminent Sunday Times Wine Club a qualifié le sauvignon blanc de « probable vin préféré des Britanniques ». « Pour moi il ne fait aucun doute que le sauvignon restera très en vogue en Australie, grâce à son accessibilité, ses qualités gustatives et son côté rafraîchissant, de même que ses saveurs facilement reconnaissables par la plupart des consommateurs », prédit Dave Mavor. « Parallèlement à la tendance générale à boire moins mais mieux, je soupçonne que beaucoup d’entre eux vont évoluer vers des styles plus complexes et plus savoureux, impliquant ou non l’utilisation de bois ». Son avis est partagé par Jonas De Maere chez Ahold Delhaize USA : « Je pense que le sauvignon blanc va continuer à se développer au cours des années à venir car il a encore une marge de progression. Le consommateur semble se détourner de vins doux et surboisés. Je me demande si la réussite générale du sauvignon ne pourrait pas créer des opportunités pour des profils classiques comme le Sancerre et le Pouilly Fumé. Il est encore trop tôt pour le dire, mais en tout cas, je l’espère!

 

L’article complet

 

 

Source : Comité Sauvignon
Les organisateurs du Concours Mondial du Sauvignon ont mis en place un comité de pilotage composé de 8 professionnels du vin ayant des compétences rédactionnelles et une connaissance du cépage. Ils constitueront, au fil des mois, un fonds documentaire dans lequel professionnels et consommateurs pourront aller puiser pour en savoir plus sur ce cépage aujourd’hui omniprésent dans le monde, mais qui n’a sans doute pas encore révélé toutes ses qualités et ses spécificités.
Les membres du Comité de pilotage : Pedro Ballesteros : Master of Wine (Espagne) ; David Cobbold : journaliste à Vino BFM, Les 5 du vin (Royaume-Uni/France) ; Carien Coetzee : Basic Wine, Sauvignon Blanc South Africa ; Valérie Lavigne : chercheur-professeur (France) ; Sharon Nagel : journaliste freelance (Royaume-Uni/France) ;  Deborah Parker Wong : SOMM Journal et The Tasting Panel (USA) ; Maurizio Valeriani : www.vinodabere.it (Italie,) ; Paul White : journaliste au World of Fine Wine, Decanter (Nouvelle-Zélande, Etats-Unis, France) et Frédéric Galtier : consultant Desembolic (Espagne).

 

 

www.cmsauvignon.com

Laure de Lambert-Compeyrot nouvelle présidente de la Route des Vins de Bordeaux en Graves et Sauternes

Début janvier, Laure de Lambert-Compeyrot, directrice générale du Château Sigalas- Rabaud,  a été élue à l’unanimité à la présidence de la Route des Vins de Bordeaux en Graves et Sauternes.

 

Laure de Lambert-Compeyrot

Riche d’un parcours atypique qui débute dans le secteur de l’art et se poursuit par la création d’une entreprise publicitaire, elle décide de retrouver sa terre natale au sein de l’appellation prestigieuse de Sauterne. Création d’un vin blanc sans soufre, activité oenotouristique avec de jolies chambres d’hôtes, un nouveau café séché en barrique de Sauternes… Laure de Lambert-Compeyrot regorge d’inventivité qu’elle compte bien mettre à profit, avec l’ensemble du bureau, pour porter un peu plus haut la Route des Vins de Bordeaux en Graves et Sauternes et ainsi en faire un incontournable du paysage bordelais.

 

Ses objectifs

En 2021, les chantiers seront vastes : la carte et le site internet seront toujours prêts à renseigner les curieux, un aménagement ambitieux de l’Aire des Terres de Graves (A62) verra le jour dans quelques semaines, une réflexion marketing sur la Route des Vins et sur les réseaux sociaux sera menée et une grande stratégie de relations presse sera poursuivie.

 

La Route des Vins de Bordeaux en Graves et Sauternes

L’association est unique en France par sa structure hybride : 6 partenaires viticoles et touristiques travaillent ensemble pour décupler la promotion de leur région et ainsi attirer plus de visiteurs sur le territoire dans son ensemble. Les syndicats viticoles Pessac-Léognan, Graves et Sauternes & Barsac et les Communautés de Communes (à travers leurs offices de tourisme) Montesquieu, Convergence Garonne et Sud-Gironde financent et dirigent ainsi l’association avec un budget annuel de 80 000€.

 

Plus d’infos

Le GDON des Bordeaux recrute

Le GDON des Bordeaux recrute un(e) Assistant administratif et technique.

 

Missions

 

Votre profil

BAC+2 minimum. Qualités relationnelles, diplomatie et pédagogie. Impartialité, confidentialité et indépendance. Rigueur, méthode et polyvalence. Esprit de synthèse et aptitude rédactionnelle. Capacité de travail en équipe. Grandes capacités d’écoute et d’adaptation. Pratique de la bureautique (pack office, internet).

 

Conditions

CDI à temps plein à partir du 1er mars 2021. Contrat 37 heures hebdomadaires, salaire brut 21 000 à 24 000 € selon expérience, forte période d’activité de juin à septembre. Basé à Beychac-et-Caillau en Gironde (à 20 minutes de Bordeaux).

 

Poser sa candidature

Les candidats doivent postuler via notre site internet.

 

 

 

Le GDON des Bordeaux
Le GDON des Bordeaux est un Groupement créé par plus de 5 000 viticulteurs sur les 2/3 du vignoble girondin. L’objectif est de lutter contre une maladie de la vigne – la flavescence dorée – tout en réduisant les traitements insecticides via des observations sur le terrain.
www.gdon-bordeaux.fr