Semaine des primeurs 2021

Pour la seconde année consécutive, pour pallier les limites de la semaine des primeurs bordelaises en temps de pandémie, l’Union des Grands Crus de Bordeaux a présenté le nouveau millésime bordelais à travers le monde.

 

Du 26 au 29 avril 2021, plus de 2 500 Professionnels du vin et journalistes ont pu découvrir ce nouveau millésime, juste avant la campagne commerciale.

 

Un programme de dégustations internationales

Les Primeurs 2020 permettent de définir la personnalité du dernier millésime, livrable à partir de fin 2022.
Afin de dynamiser l’activité de la filière et perpétuer le lien de confiance tissé entre les producteurs et les professionnels, l’Union des Grands Crus de Bordeaux a mis en place, pour la deuxième année consécutive, un dispositif de dégustations d’envergure à Bordeaux et à l’International :
• Présentations « En Primeurs » dans les métropoles mondiales, dans des conditions sur mesure d’accueil et de dégustation (Bordeaux, Paris, Bruxelles, Shanghai et Hong-Kong) : 2 000 participants,
• Envoi de service d’échantillons aux grands distributeurs et critiques internationaux : 90 sociétés concernées,
• Digitalisation de la présentation du millésime : courts-métrages et fiche technique personnalisés pour chaque Cru, accessibles en un clic.

 

Au total plus de 2 500 professionnels du vin ont pu déguster le millésime 2020, au travers de 310 sessions de dégustation, dans les métropoles qui représentent plus de 85% de la clientèle des Grands Crus de Bordeaux.

 

 

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Bordeaux Fête le Vin du 17 au 20 juin 2021

 

©Vincent-Bengold

Bordeaux Fête le Vin a lieu malgré tout cette année, dans un format adapté à la crise sanitaire, mais toujours dans la convivialité et le partage !

 

 

Dans les restaurants et chez les cavistes

La Fête rayonnera au sein d’un grand nombre de restaurants et cavistes partenaires dans toute la métropole bordelaise, à travers des rencontres de viticulteurs et négociants et des initiations. Des moments de partage et un voyage à la découverte des produits du terroir et des vins qui font la fierté de la région. Et pour les restaurateurs et cavistes : des animations qui seront les bienvenues pour accompagner la reprise.
Les visiteurs qui auront profité pendant la Fête d’un verre ou d’une bouteille de vin de Bordeaux dans l’un de ces établissements pourront participer à un jeu-concours et gagner un repas (bon de 90€ – 200 repas à gagner).
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Des animations autour du vin et de la culture

Quelques surprises viendront compléter le programme ! Un nouveau parcours oenotouristique bordelais guidé “A la recherche des signes du vin dans la ville” (visites de 2h avec un guide-conférencier de l’Office de tourisme), des dégustations dans des lieux mystères, des places pour une pièce de théâtre inédite, des balades nature animées ainsi que des ateliers de dégustation à l’École du Vin de Bordeaux.

 

 

(c) Deepix

Un invité de marque sur les quais de Bordeaux

Bruxelles est attendue comme ville invitée d’honneur de l’édition 2022 de Bordeaux Fête le Vin. En clin d’œil et en préambule aux festivités belges qui se répandront dans la ville à cette occasion l’an prochain, l’artiste Philippe Geluck investit les quais de Bordeaux avec l’exposition « Le Chat Déambule ». Après avoir séjourné plusieurs semaines sur les Champs Elysées, vingt statues monumentales du célèbre Chat viendront prendre leur quartier d’été à Bordeaux à partir du 17 juin et jusqu’aux Journées Européennes du Patrimoine mi-septembre.

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Trois voiliers patrimoniaux pour des visites inoubliables

Invités de marque des dernières éditions de Bordeaux Fête le Vin, les voiliers ne manqueront pas la Fête. Le Marité, le Français et le Galéon accosteront en plein cœur de Bordeaux et accueilleront le public pour des visites sur réservation. Quatre jours pour découvrir ces bateaux de légende, flâner sur leurs ponts, rencontrer les équipages et s’imaginer voguer au grand large !
Visite libre de 30 min de 10h à 18h pendant les 4 jours (5 € – gratuit pour les moins de 6 ans).
Réservation obligatoire par ici.

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Pour suivre la manifestation en direct : #BFV2021

www.bordeauxfetelevin.com

 

 

 

 

Rencontre avec Réal Wolfe

Alors que les inscriptions au Concours Sélections Mondiales des Vins Canada 2021 viennent d’ouvrir, nous avons rencontré Real Wolfe, président du concours.

 

Agence Fleurie
Bonjour Réal, tout d’abord pouvez nous en dire plus sur vous et votre parcours ?

 

Réal Wolfe

Je suis né dans la région de Joliette à 40 kilomètres de Montréal dans une famille d’agriculteurs, d’où mon respect du travail à la ferme. Le goût de l’ aventure, des voyages a dominé ma vie. Très vite je fus attiré par la ville, et j’ai fait mon premier voyage en Europe a 16 ans. Mon parcours professionnel se confond parfois avec celui du Concours ! Pendant mes études de Sciences Politiques, j’entre à la SAQ pour gagner un peu d’argent et j’adore faire voyager les clients en leur racontant mes découvertes vinicoles. En août 1982 dans le cadre d’un échange France Québec à la cave de Sigoulès à Thénac, je découvre les vins moelleux, l’expérience va changer ma vie, En 1984 je deviens directeur de succursale à la SAQ et dans la foulée je fais un stage de perfectionnement à la dégustation à Suze la Rousse.

A la fin des années 80, je termine ma maîtrise en administration internationale et je présente à la SAQ un plan d’action pour le concours Sélections Mondiales qui était en phase de développement, issu à l’époque du salon du vin de Montréal. Le succès a été phénoménal, nous étions parmi les tout premiers concours dans le monde et l’un des plus importants, surtout en Amérique du Nord. Avant l’apparition des guides, avant Parker, nous étions un véritable moteur pour le développement des affaires. On a fait plein de choses nouvelles comme en 1994 où nous avons été les premiers à envoyer les résultats sur internet, ça avait été un truc phénoménal. Pendant 10 ans, j’ai fait le tour du monde, je suis allé dans tous les concours , développé des relations avec les organisateurs, découvert des vignobles, et travaillé à faire de ce concours un élément stratégique de la SAQ. Notre leadership nous a amené à rencontrer rapidement d’autres groupes, j’ai ainsi aidé à mettre sur pied le Concours Mondial de Bruxelles, j’ai aussi participé à la création, en 1994, de la Fédération Mondiale des Grands Concours de vins à Ljubljana en Slovénie.

10 ans après, en 1998 avec l’arrivée de M. Frigon à la présidence de la SAQ, je suis devenu Directeur du Marketing et j’ai dû laisser le Concours un peu de côté. En 2000 ma carrière s’est orientée vers une filiale de la SAQ, Global Wine & spirits, pour un autre tour du monde. En 2007 c’est vers les agences de représentation que j’évolue, devenant Directeur Général d’une agence Franc-Vins avant de passer chez Univins.

Mais je suis toujours resté très proche du Concours, c’est un peu mon bébé et quand Maître Ghislain K. Laflamme (président de VINOFED et de Sélections Mondiales des Vins Canada) est décédé en 2017, le concours a amorcé une période de transition et cherché à se réorienter. J’ai décidé alors de boucler la boucle en en faisant l’acquisition avec un partenaire européen, Enopassion présidé par Vincente Migallon, dans le but de le redynamiser et d’en assurer la pérennité..

 

 

 

AF
Comment s’est passé ce rachat et la relance du concours ?

 

 

Réal Wolfe
Ce n’était pas vraiment le meilleur moment pour acheter un concours et le redémarrer, en pleine Covid, mais nous y sommes arrivés, avec des résultats très probants !
Par contre ça ne s’est pas fait tout seul ! Nous avons lancé le concours le 15 janvier 2019 et au 5 mars nous avions près de 400 produits déjà inscrits, pour un concours qui à ce moment là devait se terminer fin mai. Par la suite, avec la Covid, il ne se passa plus rien, surtout au niveau de l’Europe. Alors nous avons fait le dos rond pendant plusieurs mois après avoir communiqué sur un report en juin, puis en octobre.

À partir de juillet nous avons beaucoup travaillé à confirmer aux gens que nous étions toujours là et que nous jugions que tout se passerait bien. Et nous avons été écoutés ! Avec les partenaires de l’industrie dont A3 Québec (l’association des agences au Québec), nous avons signé des ententes avec divers pays dont le Mexique, l’Arménie, la Moldavie et la Roumanie. Nous avons relancé l’Argentine et le Chili pour au final arriver à un total de 2,160 vins. Le pays le plus important en termes de représentation était l’Italie, suivi par la France, le Portugal et l’Espagne. Fin août, nous recevions de 300 à 400 inscriptions chaque semaine.

Au final,nous avons eu 2,160 vins provenant de 33 pays ce qui est notre record. Une augmentation de 38% par rapport à l’année passée ! En situation de Covid il faut le faire ! Ces vins ont été dégustés à l’aveugle par 60 juges. Le palmarès 2020 a été marqué par un beau succès des vins français, pas seulement en nombre de vins en compétition – 379 étiquettes – mais surtout en quantité de médailles obtenues : 12 grandes médailles d’or, 78 médailles d’or et 24 médailles d’argent!..

 

 

AF
Quelle est la place du Concours Sélections Mondiales des Vins Canada aujourd’hui ?

 

Réal Wolfe
De nos jours il y a une grande multiplicité de concours. Par exemple en Allemagne en mars il y a 3 concours importants dont le Mundus Vini, le Berliner, le Frankfort Wine Contest. Il y a encore une belle place pour notre concours, c’est une marque forte qui est mondialement connue et enracinée par le temps. Mais il a fallu travailler pour la repositionner sur son marché  :
– Nous avons choisi de l’implanter à Montréal pour valoriser son rôle de plaque tournante du vin pour l’Amérique du Nord.
– Nous avons aussi fait évoluer les remises de prix.
Cette année nous avons remis en place le prix du jury décerné par pays. Nous avions des médailles Grand Or, des médailles d’Or et des médailles d’argent et j’ai en plus voulu travailler sur la notion du meilleur vin par pays, chose que nous avions déjà faite de 90 à 98. Un vin peut par exemple obtenir une médaille Grand Or et être le meilleur vin italien du concours. Nous nous adressons ainsi aux producteurs mais aussi à la région et aux associations qui font la promotion des vins.
– Une autre chose que j’ai mise en place et que je considère innovante c’est d’associer la valeur des médailles et la valeur des notes. Dans le marché, il y a deux types de notations aujourd’hui : les notes sur 100 et les médailles. Les médailles d’Or il y a 20 ans, c’était le summum. Aujourd’hui un score de 90 est perçu comme valant plus qu’une médaille d’Or. Alors nous offrons le choix entre une médaille d’Or et un score avec la médaille d’Or à la façon d’un guide.
– Enfin j’ai profité de ma bonne connaissance de la SAQ (J’y ai travaillé pendant 20 ans) pour renouer les liens avec elle, je suis retourné les voir pour leur proposer de leur fournir une top liste des 50 meilleurs produits à partir de laquelle ils pourraient choisir 25 produits et les mettre au catalogue web gratuitement, les déguster afin qu’ils soient, selon leur évaluation, possiblement commercialisés par la suite. Suite à nos discussions nous leur fournissons finalement aussi une recommandation des 25 vins, avec des prix différents, provenant de zones différentes, afin d’avoir un bon mix produit. Cette reconnexion avec la SAQ, qui a permis d’intégrer la filière vin du Québec (dont les membres de A3), a vraiment fait la différence….

 

 

AF
Quelles sont les perspectives pour cette nouvelle édition ?

 

Réal Wolfe
Notre édition réussie déclenche un cercle vertueux, plus le concours fonctionne plus les producteurs achètent nos médailles pour les utiliser sur leurs bouteilles et sur leur communication, cela en retour agit comme une campagne de publicité mondiale puisqu’ils se retrouvent partout dans le monde. Durant ma carrière j’ai pas mal fait le tour de la filière vin et aujourd’hui je suis heureux d’avoir cette belle marque entre les mains et nous avons à mon avis, avec mon équipe, toute l’expérience pour la développer encore et en en faire un outil important dans le monde vinicole .

 

Précisions sur les Sélections Mondiales 2021
Planning :
– 15 août 2021 : Date limite réception des échantillons.
– 16 septembre 2021 : Début de la dégustation en présence du Jury International.
– 19 septembre 2021 : Soirée remise des prix, diffusion du Top 50 SMVC 2021.
– 24 septembre 2021 : Remise de la liste du TOP 50 2021 à la SAQ avec tous les information utiles pour que la SAQ puisse faire la sélection des 25 produits.
– Fin octobre 2021 : Retour souhaité de la SAQ sur la liste des 25 produits issu du Top 50.
Frais d’inscription pour les vins Inscrits : 253 $ CAD.
Lieu de la compétition ITHQ de Montréal

 

Plus d’infos :

Site du concours

Palmarès 2020

Top vins français

 

 

 

 

 

Vinitiques #19 : œnologie connectée, piloter la qualité grâce au numérique

La 19ème édition des Vinitiques a lieu mardi 22 juin 2021 à 17 h à l’Institut Bernard Magrez.

 

 

Une édition pour se rencontrer et échanger sur ces technologies d’avenir au service de l’œnologie.

 

Capteurs, outils d’aide à la décision, objets connectés : si les viticulteurs utilisent de façon croissante le digital pour piloter leurs itinéraires techniques dans la vigne, ce phénomène semble plus discret dans les chais. Et pourtant ! Les installations connectées pour piloter les opérations y font leur place, utilisant les technologies d’intelligence artificielle et de la donnée. Grâce à ces outils, pourra-t-on un jour piloter la qualité œnologique à l’instar du secteur agro-alimentaire ?

 

Programme

17H00-17H20 : État de l’art des technologies numérique dans le secteur agro-alimentaire – Marc Delbreil, Endeavour Development
17H20-17H40 : Spécificités du secteur œnologique – François Litoux-Desrues, Chêne & Cie
17H40 – 18h00 : 4 solutions connectées pour l’oenologie :
Méthode Barrel Check – Tommaso Nicolato Laboratoire Excell ;  Wine Grid – Nelson Alves, ; Chai Connecté – Alexandre Ermenault ; Plateforme SAEN 5000 et logiciel Quadr@, Matthieu de Basquiat, Parsec.
18h00 – 18h15 : Retour d’expérience, installation connectée d’une distillerie de cognac – Stéphane Branchaud, Distillerie de la Gasconnière & Olivier Flamand, Chalvignac
18h15-18h20 : Présentation du Digilab vitivini- Nathalie Toulon, AgroTIC
18h20-18h30 : speed-vitrine
18h30-19H30 : Réseautage et verre de vin offert (sous réserve des conditions sanitaires en vigueur)

 

Possibilité de participation en distanciel. Evénement conçu dans le respect des gestes barrières et des règles de distanciation. Places limitées.

 

Plus d’infos et inscription

 

Vinitiques
Les Vinitiques sont nées d’une volonté commune du Pôle Digital Aquitaine, du Cluster Inno’vin et des technopoles Bordeaux Montesquieu et Bordeaux Unitec, d’inventer un lieu convivial et propice aux rencontres et aux échanges d’informations entre les filières du vitivinicole et des technologies numériques, électroniques et informatiques. Lancé en 2012, l’événement Les Vinitiques est un rendez-vous bi-annuel à destination des professionnels.
www.vinitiques.com

Innovation : UV Boosting

UV Boosting a développé un procédé de stimulation des défenses naturelles des plantes, basé sur l’exposition des cultures à des flashs d’UV-C, s’appliquant sur les vignes.

 

Une technologie issue de la recherche française

Après avoir découvert que les flashs UV-C augmentent la résistance des plantes face à divers pathogènes, les chercheurs de l’Université d’Avignon Laurent Urban et Jawad Aarrouf déposent un premier brevet en 2015. C’est donc accompagnés par l’Université d’Avignon et la SATT Sud-Est, qu’ils s’associent à Yves Matton, co-fondateur de Technofounders, pour créer ensemble UV Boosting en 2016.

 

L’innovation consiste à stimuler et renforcer naturellement le système immunitaire de la vigne par flash  UV-C, provoquant le déclenchement d’un mécanisme de défense avant même l’apparition d’un pathogène : la plante est ainsi plus résistante et les dégâts du pathogène sont limités. Les équipements proposés s’adaptent à l’’essentiel des engins agricoles standards et ne nécessitent pas de consommable.

 

Des ambitions importantes

Les premiers résultats obtenus dans des vignobles tests  français seraient très positifs, notamment sur le mildiou et l’oïdium, avec une forte diminution des intrants. Alors que les restrictions règlementaires se font de plus en plus strictes ces dernières années, UV Boosting ambitionne de réduire considérablement la dépendance des producteurs aux fongicides.Une seconde voie explorée est de coupler ce processus avec un autre stimulateur de défense des plantes, pour obtenir une protection sans aucun pesticide. « Pour la vigne, cette combinaison est encore à l’essai » , explique Jawad Aarrouf, Cofondateur d’UV Boosting.

 

 

Plus d’infos

 

45ème Challenge international du Vin

La seconde partie de l’édition 2021 se tient le 12 juin au Palais des Congrès de Bordeaux, pour les vins rouges.

 

45ème édition

Créé en 1976, c’est le plus ancien et l’un des plus grands concours internationaux de vins organisés en France. En configuration hors Covid, Le Challenge International du Vin se déroule sur 2 jours au cours desquels près de 4000 vins en provenance d’une quarantaine de pays sont dégustés par 700 professionnels (viticulteurs, œnologues, sommeliers, cavistes) et consommateurs avertis, d’une vingtaine de nationalités. A l’instar de 2020, les organisateurs s’adaptent à la situation sanitaire en scindant cette édition 2021, permettant ainsi de veiller à la sécurité des personnes présentes. Les vins moldaves dont la mise à l’honneur avait dû être reportée en 2020 se verront attribuer leurs 2 Prix Spéciaux (blanc et rouge) le 18 juin, par un jury d’experts.

 

Plugwine

Soucieux d’aider ses producteurs dans un contexte difficile, le Challenge International du Vin vient de signer une collaboration avec la société Plugwine, plateforme digitale qui propose des outils et des services aux viticulteurs pour vendre leurs vins en ligne. Avec son éventail complet, la solution Plugwine permet à ses clients d’augmenter leur visibilité, de conquérir de nouveaux clients tout en gagnant du temps. Abonnements et tarifs préférentiels seront offerts aux producteurs clients du concours.
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Le programme :

 

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Edito : Un vrai Printemps à l’horizon ?

On n’aura jamais autant parlé de football durant la période des Primeurs qu’en ce mois d’avril 2021…

 

 

L’appel, largement médiatisé et commenté de François Pinault, industriel breton que l’on ne présente, propriétaire du célèbre Château Latour mais aussi du Stade Rennais, a largement fait réagir l’univers du vignoble bordelais. Surtout d’ailleurs le monde feutré des grands châteaux. Plusieurs initiatives, privées ou collectives, se font jour mais qui prendra réellement le challenge en main et sous quelle forme ?

Pas simple dans la situation actuelle et surtout avec la loi Evin qui bloque cruellement l’exposition médiatique des châteaux viticoles.

Il est en tout cas heureux de constater cette prise de conscience collective concernant un sport mondialement reconnu qui a fait les grandes heures de la ville par le passé…

 

La restauration va enfin pouvoir reprendre des couleurs

L’épisode de privations dues au Covid semble cette fois bientôt derrière nous, au moins partiellement… Le tourisme de plein air dans la région est quasiment complet et la restauration va enfin pouvoir reprendre des couleurs dès le 19 Mai, pour ceux qui ont la chance d’avoir une terrasse. Pour les autres, il faudra encore attendre le 9 Juin

Certes, la libéralisation ne sera pas totale mais l’espérance est réelle, aussi bien du côté des professionnels que des clients potentiels qui sont avides de rencontres familiales, amicales et festives…

Allez, encore un peu de patience …

 

 

 

Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste
(c) Photo JB Nadeau

 

Carnet Primeurs millésime 2020

Photo JB Nadeau

Premier bilan des dégustations du millésime 2020 avec Pascal Henot et Marie-Laurence Porte. Photo JB Nadeau.

 

Pascal Hénot, Oenologue Enosens et dégustateur Vintaste, «Rive droite, 2020 est un millésime de rupture», le 4 mai.

 

Décalées de 3 semaines fin avril et avec beaucoup moins de monde que d’habitude en ces temps de pandémie Covid, les dégustations lors de la semaine des Primeurs du millésime 2020 se sont déroulées dans des conditions de dégustation parfaites.

Les vins de la rive droite sont particulièrement réussis grâce à des conditions météo qui ont permis une parfaite maturité de l’ensemble des cépages. Au Château La Tour Figeac, l’Association des Grands Crus Classés de Saint-Emilion a permis d’en apprécier la très belle qualité dans une grande diversité.
D’une manière générale les Saint-Emilion Grand Cru 2020 présentent de belles couleurs sombres et violacées. Cette homogénéité chromatique ne se retrouvent pas au niveau aromatique où c’est la grande diversité qui surprend autant qu’elle enchante. Mûre, cassis, framboise, fraise… si les fruits sont le leitmotiv, les notes toastées, pâtissières, vanillées, torréfiées… toujours dans la discrétion, au service du vin, apportent la tonalité propre à chaque cru. L’expression d’ensemble est fraiche et délicate, ou parfois plus marquée par le bois, mais toujours en harmonie. On retrouve cette diversité dans les structures de bouche. Parfois dense ou puissante, d’autres fois souple et fraiche, ou encore ronde, presque sucrée comme un bonbon aux fruits, ou construite sur de bons tanins mûrs… C’est un festival de styles différents mais toujours agréables et d’une bonne buvabilité.

Rive droite, 2020 est un millésime de rupture. On note clairement une recherche vers plus de pureté dans l’expression aromatique, plus de fraicheur, et pour la bouche, plus de tension et moins de puissance. Les conditions du millésime ont permis de produire des raisins de qualité, mûrs et concentrés, quel que soit le terroir. A partir de là, chaque propriété a pu élaborer le style de vin qui lui convenait.
Rive droite, 2020 est un grand millésime marqué davantage par la patte du winemaker que par le terroir.

 

 

Rive gauche, le Château de Malleret accueillait les Crus Bourgeois du Médoc. Là aussi une grande diversité.
Si les couleurs sont souvent sombres, certaines sont parfois plus légères. Les nez sont agréables, plus frais que rive droite du fait de la présence plus importante dans les assemblages du Cabernet sauvignon. Certains Cabernets sont magnifiques, mûrs, denses, puissants, et permettent d’élaborer de grands Médoc dans le millésime 2020. D’autres ont une maturité moins aboutie et conduisent à des arômes plus frais, des structures moins rondes, des tanins plus réactifs et un recours plus appuyé au boisé.
Là le terroir prend toute sa place et s’exprime par sa précocité et sa capacité à amener le Cabernet à maturité ou non. Le travail du winemaker est alors moins facile, avec moins de latitude, et l’on n’observe pas en Médoc cette rupture de style si enthousiasmante rive droite.
Rive gauche, 2020 est un bon millésime, où les meilleurs terroirs, dont les appellations communales, expriment leur classicisme.

Enosens Coutras

 

Photo JB Nadeau

 

Marie-Laurence Porte, Oenologue Enosens et dégustatrice Vintaste, «Le fil conducteur est la mise en avant du fruité», le 5 mai.

 

Rive Gauche, afin d’accueillir le plus grand nombre de dégustateurs, Pessac-Léognan a mis 5 de ses Châteaux à disposition pour les primeurs.
Ambiance feutrée et silence religieux, les dégustations se sont déroulées dans un cadre intimiste. La précocité des terroirs a permis l’obtention dans ce millésime solaire de vins blancs d’une grande homogénéité. Les sauvignons livrent un beau bouquet typé « sauvignon » avec une large palette aromatique allant des agrumes jusqu’aux fruits exotiques. Les vendanges précoces, dès la mi-août, ont conféré à ce 2020 une belle vivacité gage de fraîcheur, d’équilibre et de longévité. Grâce à un usage judicieux et maîtrisé à bon escient du boisé, les blancs reflètent plus que jamais leur terroir.

Les rouges dotés d’une robe sombre aux reflets violines dévoilent une homogénéité dans la qualité et une grande pluralité dans le style. Le fil conducteur est la mise en avant du fruité au détriment du bois qui n’apparaît qu’en toile de fond. L’époque du boisé est révolue laissant place à l’expression du fruit dans toute sa diversité. Une page est tournée. La maturité aboutie des raisins, tant en merlot qu’en cabernet, a permis une extraction douce conduisant à la production de vins structurés avec des tanins soyeux et gourmands. Dans cette multitude de profils aromatiques, de la violette aux fruits frais (cassis, groseille, baie de sureau) en passant par les fruits mûrs (myrtille, framboise, fraise des bois, cerise) et les épices, tout le monde y trouve son bonheur.

 

La Maison des Graves a ouvert ses portes pour accueillir les primeurs. Même rive mais style différent. Sur les secteurs de Graves, plus tardifs et plus soumis aux stress, les blancs se caractérisent par du charnu, du volume, du gras, de la minéralité et des arômes de fruits blancs juteux (pêche, brugnon, poire, nectarine). Le climat et le terroir ont imposé leur style aux winemakers. Rares sont ceux qui ont pu obtenir des sauvignons thiolés *. Le caractère « fruit blanc » étant renforcé par la présence des sémillons mûrs dans l’assemblage. 2020 sera donc un bon millésime typique ou classique des Graves.

Pour les rouges, les conditions climatiques ont également imposé des contraintes de maturité qui ont engendré une grande diversité de styles et de profils de vin. L’habilité des winemakers, par la maîtrise des extractions des tanins a permis de tirer le meilleur parti de la situation et de matrices parfois compliquées. Les vins sont ronds, souples, équilibrés, plus ou moins tanniques mais toujours avec de la sucrosité. Les tanins parfois serrés et un peu anguleux ont besoin du temps de l’élevage pour se patiner et se fondre harmonieusement. L’élevage sera donc une étape importante pour finaliser le style des vins et lui apporter la gourmandise que la maturité des raisins n’ a pas toujours apporté.

Enosens Cadillac

 

Photo JB Nadeau

 

*NDLR : ces molécules soufrées contribuent au profil aromatique d’un vin, il s’agit notamment pour le sauvignon des arômes de buis, pamplemousse et fruits de la passion.

Portrait d’acteur : Corbeyran

 

Corbeyran, scénariste de BD, auteur de la série Châteaux Bordeaux* .
Photos Jean-Bernard Nadeau – Réalisation vidéo Arnaud Fleuri – Texte Frédérique Nguyen Huu.

 

GIRONDE (33), BORDEAUX, ERIC CORBEYRAN, SCENARISTE DE BANDE DESSINNEE, IL A SIGNE PLUS DE 400 ALBUMS AU COURS DE SA CARRIERE DONT CHATEAUX BORDEAUX AUX EDITIONS GLENAT, VIGNOBLE BORDELAIS

Avec un scénar dans la poche

Corbeyran s’installe à Bordeaux en 1987. Sans argent, ni métier, ni même diplôme, mais avec un scénario en tête et l’irrépressible envie de « faire de la BD ». Peu après son arrivée, un dessinateur accepte de collaborer avec lui. « A force de ténacité et de patience, on parvient finalement à signer un premier contrat », se souvient celui qui depuis a composé et publié plus de 400 titres.

 

À la fin des années 80, le 9e art est loin de disposer de l’audience qu’il connaît aujourd’hui. Ce secteur encore confidentiel de l’édition dont le lectorat se limite à quelques cercles d’initiés n’accorde qu’avec parcimonie de nouveaux contrats d’auteur. Pour vivre, Corbeyran enchaîne pendant une dizaine d’années les missions comme free-lance dans des agences de pub. Il fait « tout ce que les autres ne veulent pas faire. » Dans ces années où l’informatique émerge, il remplace illustrateurs et graphistes partis se former à la publication assistée par ordinateur (PAO) et connaît les dernières heures du maquettage à l’ancienne et de la mise en pages au collage, découpage et bromure.

 

Un petit côté anormal

Le succès arrive en 1997 avec la publication du premier tome du Chant des Stryges. C’est cette série qui va lui permettre de vivre de sa plume. Le titre profite notamment du mouvement qui se dessine alors et voit croître la popularité des livres à bulles. Dans la BD, « la surproduction est née au milieu des années 90 », explique-t-il. « Les robinets s’ouvrent » permettant à cet auteur prolifique de s’exprimer à un rythme qu’il décrit comme ayant « un petit côté anormal. »

 

À partir de là, « les chevaux sont lâchés. » Les collaborations s’enchaînent. Corbeyran écrit avec boulimie. Au gré des sujets, il compose des tandems avec tel ou tel illustrateur, des artistes alors méconnus comme Christophe Bec, Olivier Berlion, Marc Moreno ou Riad Sattouf. Les livres se font à la faveur de rencontres, de propositions, la meilleure configuration étant celle consistant à « bien connaître le dessinateur et avoir une envie commune. » Ainsi, la réussite du Chant des Stryges doit-elle beaucoup à l’alchimie avec Richard Guérineau.

 

La BD, un rêve accessible

L’univers de la BD évolue. Le genre aborde des thèmes qui jusqu’alors lui était tout à fait étrangers. Une inclinaison naturelle puisque « la bande dessinée est un médium extrêmement ouvert, capable de parler de tout. » Parce qu’elle est accessible, « tu peux rêver de faire de la BD, il te suffit d’une feuille… » En cela, la différence avec le monde du cinéma ou de la musique est grande. Dans les années qui suivent, Corbeyran laisse son rêve s’incarner en une succession d’ouvrages touchant à tous les registres : polar, anticipation, aventure, fantastique, science-fiction, historique, thriller…

Mettre le vin en cases

« Toi qui habites Bordeaux, tu dois bien t’y connaître en vin », lui lance en 2007 Jacques Glénat. « Mis à part le fait d’en avaler pas mal », Corbeyran ignore tout de ce monde. L’éditeur le met en relation avec quelques grands acteurs comme Michel Rolland, Florence et Daniel Cathiard. À la faveur des recommandations, « les portes s’ouvrent plutôt facilement. »

 

Avant de mettre le vin en cases et en vignettes, l’auteur multiplie les rencontres. Longtemps, il demeure « totalement désarmé devant des gens ayant une énorme connaissance de cet univers, tout en étant très sympas et assez ouverts pour accepter un gars comme moi, débarquant avec son incompétence crasse et son blouson de cuir. » Pendant trois ans, il tâtonne, recueillant presqu’autant d’avis qu’il aura d’interlocuteurs avant de se lancer dans la rédaction. Pour Châteaux Bordeaux, la « bonne idée » a été de choisir comme héroïne de cette saga familiale se déroulant au cœur du Médoc « un personnage aussi incompétent que moi, plutôt que des connaisseurs. »

 

Un changement de vie

L’histoire d’Alexandra Baudricourt, jeune héritière qui décide envers et contre tout de sauver la propriété dont elle vient d’hériter, trouve son public. L’association avec le dessinateur Espé, porte ses fruits. L’intrigue de la première saison se poursuit sur 9 tomes. Une seconde saison est actuellement en cours. Au-delà du succès de la série, le vin se révèle comme « un sujet extraordinaire » qui change radicalement la vie de son auteur.

 

Après Châteaux Bordeaux, auteur et éditeur cherchent à toucher d’autres régions avec des diptyques se déroulant en Bourgogne, mais aussi en Espagne ou encore en Argentine. Jacques Glénat est aussi à l’origine de Vinifera, une série à travers laquelle Corbeyran aborde la viticulture sous un angle encyclopédique. L’idée consiste à traiter un sujet historique de façon extrêmement rigoureuse et documentée, mais sous forme de fiction. Dix tomes sont parus et six autres sont en cours de réalisation.

 

Avec La Maison des Fragrances (Hachette) et Le Maître Chocolatier (Lombard), il s’aventure vers d’autres domaines. Plusieurs albums paraissent sans qu’il retrouve la veine et la force que lui procure le vin. Sujet de passion, le vin demeure une source intarissable de connaissances et reste « ce qui le porte le plus ».

 

Une deuxième passion

Avec Châteaux Bordeaux, de même qu’avec les albums suivants sur cette même thématique, l’auteur et ancien néophyte « buveur de n’importe quoi » s’est trouvé une deuxième passion. Découvrir le vin, comprendre le comment et le pourquoi, connaître les savoir-faire lui ont permis d’apprendre à apprécier, lui ont donné envie de mieux consommer et de partager. Avec le vin, que ce soit à la vigne, au chai ou verre en main, comme dans les bulles de BD, le partage est là. Saveurs, idées, savoir-faire, le débat est toujours présent, parfois même enflammé, la matière ne manque jamais. « Le vin est d’une richesse infinie » et porte en lui la promesse de nouvelles découvertes à déguster en buvant, en écrivant ou en lisant…

 

GIRONDE (33), BORDEAUX, ERIC CORBEYRAN, SCENARISTE DE BANDE DESSINNEE, IL A SIGNE PLUS DE 400 ALBUMS AU COURS DE SA CARRIERE DONT CHATEAUX BORDEAUX AUX EDITIONS GLENAT, VIGNOBLE BORDELAIS

 

Making Of

 

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