Ce début d’année est marqué au niveau viticole par de nombreux salons professionnels… Wine Paris, les salons d’ Angers, Millésime Bio à Montpellier et j’en passe… Tous ont connu le succès de visitorat professionnel…
C’est un réel réconfort dans la situation dramatique que nous connaissons. Wine Paris & Vinexpo Paris a fait un réel tabac.
Il est rare de constater un nombre d’exposants présents aussi satisfaits. Qu’ils soient Aquitains, Bordelais, Languedociens ou Ligériens notamment, les sourires étaient unanimes.
Au-delà des visites, les affaires furent nombreuse pour tous… Pour cette deuxième édition de Wine Paris, quatre halls d’exposition étaient occupés. Plus de 25.000 visiteurs ont parcouru les allées, provenant essentiellement de Belgique, des Pays-Bas, d’Italie, de Grande Bretagne et des Etats-Unis. Les dates pour 2023 sont désormais déjà connues : du 13 au 15 Février 2023… Qu’on se le dise !
Quand aux vins de Bordeaux, ils connaissent aussi enfin une embellie. Du moins du côté de l’export car pour la France, le marché reste calme et plutôt atone… Il est vraiment temps de se pencher sur cette lente mais inexorable chute des volumes…
Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste
© Photo Vinexposium/JBNadeau
©Vinexposium/JBNadeau
Surtout connu pour son offre en fruits et légumes frais, le label “Zéro Résidu de Pesticides” s’ouvre en effet à de nouveaux aliments comme le vin, les jus de fruits, les fruits secs, les pâtes ou encore les légumes surgelés et s’impose comme un nouveau modèle agricole.
Avec l’arrivée de Vinovalie, de la Cave de Puisseguin Lussac Saint- Emilion et de la Cave du Marmandais (devenue Les Marmandais !), le label “Zéro Résidu de Pesticides” du Collectif Nouveaux Champs compte désormais 9 adhérents dans la filière viticole et 15 références de vins.
Tous les vins sont analysés par un laboratoire indépendant avant la mise en bouteille. En cas de présence d’un résidu, le vin est systématiquement déclassé et ne pourra pas être vendu avec le label.
Les vins labellisés “Zéro Résidu de Pesticides” peuvent être achetés en grande distribution chez Intermarché, Auchan et Leclerc. Également en circuit spécialisé dans l’enseigne Nicolas.
Découvrez un témoignage des vignerons de Tutiac au sujet des bonnes pratiques agricoles…
Au début des années 2000, Paul Garcin étudie le cinéma à Paris. Également musicien, il signe avec le groupe pop-rock dans lequel il chante un album chez Sony Music en 2005. Un plan média perturbé ne permet pas à cet opus de trouver son public. Aussi, 2 ans plus tard et malgré la préparation d’un 2e album, Paul décide de rejoindre le domaine familial de Léognan. S’il continue la musique en parallèle, il intègre Château Haut-Bergey avec l’envie de retrouver dans ses nouvelles fonctions un « autre métier de passionné. »
Acquis en 1991 par ses parents, le domaine passe de 18 ha à 44 ha en 1999. D’emblée, les nouveaux propriétaires éliminent le glyphosate. Instaurant les luttes raisonnées, ils travaillent selon le modèle traditionnel consistant à conduire la vigne à parfaite maturité puis à œuvrer au chai pour obtenir la complexité alors recherchée sur les grands crus.
A son arrivée, Paul intervient essentiellement à la vigne. Il se consacre aussi à la dégustation et à la rencontre d’autres vignerons. Une démarche qui le conduit à un double constat sur l’évolution des domaines bordelais vers « une vision plus festive du vin » d’une part, et d’autre part, sur une inclinaison personnelle de plus en plus marquée pour les vins en biodynamie.
Suivant cette voie, il se plonge à partir de 2010 dans l’étude de la biodynamie. Agriculteurs, viticulteurs et vignerons, ses interlocuteurs font naître en lui de multiples questions sur la conduite de son domaine où lui apparaissent quelques lacunes et incohérences.
En 2014, Paul reprend la direction technique du domaine. Résidant sur place, il lui est plus aisé de s’engager à 100% dans la conversion de Haut-Bergey en agriculture bio et en biodynamie. Véritable « philosophie de vie », cette orientation ne consiste pas simplement à arrêter le recours aux pesticides de synthèse, mais correspond bien à une réflexion globale sur le produit final et les amendements intervenant tout au long d’une chaîne qui se doit d’être juste.
En biodynamie, le travail s’effectue sur des cycles de 7 années. La complexité du sol se forge dans la durée jusqu’à ce que se récrée un mouvement naturel. Du début à la fin du cycle de production du vin, une extrême précision est requise. « Impossible de corriger les défauts, explique Paul Garcin, si les raisins manquent d’azote pour nourrir les levures, le vin ne peut se faire. C’est pourquoi, la culture doit être impeccable. »
En 2014, la propriété reçoit ses certifications en biodynamie et en agriculture bio. Château Haut-Bergey est certifié Biodivin, Demeter et Agriculture Bio. Plaçant le partage au cœur de son travail, Paul façonne des bouteilles « destinées à être partagées plus que dégustées ». A cette fin, il ajuste tout le travail en cave, adaptant les élevages pour dessiner des vins plus en finesse conservant leur capacité de garde.
Château Haut-Bergey se décline en trois gammes de vin. Le domaine produit des cuvées sur le fruit, éloignées du bois, Paul, Jardin, Tuilerie et autres. Issues d’un travail assez libre où le vigneron s’autorise tout type d’assemblages comme le monocépage, elles sont accessibles jeunes et distribuées dans des lieux sélectionnés pour la rigueur de leur positionnement.
Château Haut-Bergey ce sont également des vins plus classiques que Paul a voulu faire évoluer vers davantage de fraîcheur avec des élevages plus longs en foudres, barriques, œufs en béton, en amphores et cuves. Comme ailleurs, dans ses vinifications, le domaine ne s’impose « aucune règle. »
« Nous réalisons un travail de grand cru pour lequel nous mettons tout en œuvre pour proposer des vins de haute qualité n’affichant pas un prix excessif, des vins qu’on aime et qu’on a envie de partager. Tout se fait en interne, sans conseil extérieur, avec une équipe de douze personnes très impliquées connaissant parfaitement la propriété et désireuses de façonner un « vin qui [nous] ressemble. »
Le domaine produit une 3e gamme à partir d’une parcelle du Château Branon : 3000 bouteilles en rouge et 600 en blanc, d’une signature de grand Bordeaux de garde, issues de vignes âgées de 80 ans, elles aussi conduites en agriculture bio et en biodynamie.
Vigneron comblé, Paul Garcin voit son travail comme une contribution à un mouvement d’ensemble qui le dépasse mais qu’il entend continuer d’alimenter en élaborant « des vins haut-de-gamme et accessibles, inscrits dans cette démarche pérenne où la nature est autorisée à reprendre ses droits et où le vin raconte non seulement ses arômes, mais aussi son éthique. »
5 leviers d’actions ont été identifiés, actionnés par un dialogue renforcé avec les parties prenantes. L’ultime objectif est d’obtenir la neutralité carbone en 2050, en conjuguant baisse des émissions et augmentation de la captation.
Ce poste représentait 28 % des émissions en 2019. Il s’agit notamment de réduire de 10 % le poids des bouteilles :
Ce poste représentait 22 % des émissions en 2019. Il s’agit ici de réduire le nombre de passages dans les vignes et d’augmenter les alternatives au fioul.
Ce poste représentait 19 % des émissions en 2019.
Ce poste représentait 4 % des émissions en 2019.
75 abris à Chauve-souris et 75 nichoirs à Mésanges charbonnières et bleues ont été installés en ce début d’année, autour du vignoble. L’objectif est de redonner un habitat à ces espèces qui se nourrissent d’insectes, mais également d’augmenter la biodiversité en limitant l’explosion de ravageurs (notamment les vers de la grappe, très redoutés par les viticulteurs).
Grâce aux 12 hectares de forêts préservées et au parc de 6 hectares, qui entourent les parcelles de vignes d’un seul tenant. Les mésanges et chauves-souris sont naturellement présentes sur le domaine, mais nichent plutôt dans les forêts où il y a davantage de cavités. En effet, elles s’installent dans des endroits où elles peuvent trouver le gite et le couvert. La vigne est taillée chaque année, on est loin du côté « forêt », de plus ce sont des animaux cavicoles : il leur faut des cavités pour s’abriter et pour nicher. C’est pour cela que la propriété a fait appel à Brice Le Maire, fondateur de la société Agri-Nichoirs. Grâce à ces petits gîtes, elles vont pouvoir s’installer de manière pérenne dans le vignoble.
Les nichoirs à mésanges sont 100% made in France, éco-conçus, biosourcés, à base de roseau produit dans le parc naturel régional de la Brenne. Les abris à chauves-souris, eux, sont réalisés en bois « Douglas » issu de forêts gérées durablement en France. Le nichoir va servir à la nichée mais aussi comme abri de repos.
Brice Le Maire rappelle que le plus important c’est d’avoir un écosystème complexe : « Chauve-souris et Mésanges ne sont pas à elles seules la solution. La forte résilience de l’écosystème passe par la plus grande diversité possible… ». C’est bien ce que recherche le Château brown comme le confirme son gérant : « On va favoriser au maximum la biodiversité sur le vignoble, par l’implantation de couverts végétaux, de haies, d’arbres variés, de nichoirs à oiseaux, afin d’éviter les effets négatifs de la monoculture, et de compenser l’impact carbone de notre activité. » Ce projet qui s’inscrit sur le long terme.L’occupation se fera de manière progressive, sur trois ans., l’objectif est d’obtenir 10% d’occupation la première année et 50% d’ici 3 ans…
Chaque année en France, 10 millions d’œnotouristes viennent découvrir les quelque 10 000 caves ouvertes aux visites dans tout le pays. Leur région viticole de prédilection : Bordeaux et ses vins connus dans le monde entier (Saint-Emilion, Margaux, Pomerol, Pauillac…). Près d’1 œnotouriste sur 5 vient visiter les châteaux, déguster les vins et rencontrer les vignerons.
Mais ce succès a un inconvénient : les circuits proposés se ressemblent souvent. Antoine Beucher a décidé de proposer un mode de visite délicieusement atypique : Wine Cab, la route des vins en taxi anglais. Le mythique “cab” londonien a été aménagé en véritable salon de dégustation.
Sur les terres Bordelaises, le célèbre Fairway FX4 au style inimitable permet de vivre une expérience conviviale et authentique, à la rencontre de vignerons passionnés.
Wine Cab incarne une philosophie à l’image du taxi anglais : le chauffeur convivial propose des circuits sur-mesure ou en format classique. L’idée est de sortir des sentiers (re)battus, d’être accueillis comme des hôtes de marque, de découvrir des appellations prestigieuses et des pépites plus confidentielles…
Les dégustations dans la voiture, inédites dans le Bordelais, marquent les esprits par leur originalité et leur qualité.
Et pour que chaque tour soit inoubliable, chaque participant.e repart avec un road book souvenir avec photos polaroïd…
Organisé par les Œnologues de France, le concours bénéficie de l’expertise d’œnologues, spécialistes du vin et de la dégustation. Après 2 244 vins dégustés par 122 dégustateurs experts, 673 ont été primés et 5 ont obtenu une Palme. La France et le Portugal comptent parmi les grands lauréats.
Les Palmes sont décernées aux vins ayant obtenu la meilleure note des médailles Grand Or, elles récompensent le meilleur vin dans chaque catégorie. La France et le Portugal comptent parmi les grands lauréats.
Les révélations :
L’idée de départ était de repenser la bouteille de vin dans un format plus pratique et plus écologique, une bouteille éco-conçue au croisement entre bouteille en verre et cubi, adaptée aux nouveaux modes de consommation.
Cette bouteille de vin présente 5 avantages clés par rapport à une bouteille en verre selon ses concepteurs :
La bouteille est composée de deux matériaux : une coquille en fibre moulée issue à 100% de produits recyclés (journaux et cartons), compostable et biodégradable. La coquille intègre une poche souple en plastique mono-matériau qui permet d’assurer au vin les barrières nécessaires à sa conservation, tout en étant recyclable, ce qui la différencie des poches de cubis qui ne sont pas compatibles avec les filières de tri en France.
Une fois le produit terminé, le consommateur doit simplement séparer la poche souple recyclable à mettre dans le bac jaune, et la coquille biodégradable, que l’on peut autant insérer dans le compost que dans le barbecue.
Des soutiens décisifs
Présent dés la genèse de l’idée jusqu’à la concrétisation du projet, le Club des Entrepreneurs de la Fondation Le Roch-Les Mousquetaires a accompagné Marin Belorgey et Victor Roux, les 2 entrepreneurs via un dispositif complet de formation et de coaching. Le Petit Baroudeur est par ailleurs soutenu par de multiples organismes, dont la BPI, Initiative France, l’Ademe et la région Provence Alpes Côte d’Azur. Le concept vient par ailleurs de recevoir le prix de l’innovation durable des PLD Awards Paris.
Le concept du Petit Baroudeur
La start-up s’engage à proposer des bons vins accessibles, bios, destinés à être consommés dans un univers convivial. En tant que négociant en vin, Le Petit Baroudeur sélectionne des vins légers, fruités et 100% biologiques de la région de Provence pour les mettre en bouteille dans son contenant. Ce parti-pris lui permet de s’adresser directement au consommateur et de garder un contrôle et une traçabilité sur les vins qui seront proposés dans la Bio’teille. Autonomes sur la mise en bouteille, ils disposent d’une remplisseuse mobile réalisée sur-mesure pour leur contenant. Assez petite pour rentrer dans un coffre, ils peuvent ainsi se connecter à n’importe quelles cuves des vignerons pour faire leur remplissage.
Pour son lancement, la jeune pousse Marseillaise est allée dénicher deux vignerons en Provence, qui proposent des vins simples, légers et fruités, tous certifiés biologiques en IGP ou AOC. Blanc, rouge et rosé sont proposés dans le « coffret Camargue », accompagné d’une gazette et de sablés apéritifs, disponible en pré-commande à 29,95 € sur leur site . Les bouteilles seront aussi présentes dans une dizaine de points de vente de la région Sud, afin de tester le produit en rayon et d’identifier la perception des consommateurs face à ce produit inédit.
La France est le pays du vin, il fait partie de sa culture. Les libraires débordent ainsi de livres sur le vin informant de façon classique sur les méthodes d’élaboration, les cépages, les régions viticoles ou proposant des instructions sur les façons de le boire, le conserver, en parler… L’auteur propose ici une approche plus décalée pour faire faire découvrir le vin d’une façon nouvelle et ludique, à travers des questions que l’on n’imaginait pas se poser un jour comme de savoir si les vins bios sont vraiment meilleurs ou si un verre de vin peut améliorer les performances sexuelles…
Fabrizio Bucella est physicien, docteur en sciences et professeur des universités à l’Université libre de Bruxelles. Il enseigne dans les masters 2 du droit de la vigne et du vin de l’Université de Bordeaux et du droit du vin et des spiritueux de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Il est également sommelier et dirige l’école d’œnologie Inter Wine & Dine à Bruxelles. Aux éditions Dunod, il est l’auteur de plusieurs titres comme Pourquoi boit-on du vin ? ou À la recherche du vin perdu.