Les cocottes ont la cote dans les vignes, souvent pour lutter contre les ravageurs et entretenir l’enherbement, parfois dans une approche plus large, alliant fertilisation et diversification. Un article Mon Viti.
Avoir à terme 50 % de ses revenus issus du vin, et 50 % par des productions diversifiées, dont la vente d’œufs, de viande de poulet et de mouton ou encore de plantes aromatiques. C’est l’objectif de Vincent Lataste, vigneron en biodynamie au Château Lardiley (Cadillac). « Avec le changement climatique – et la sécheresse du printemps 2022 nous le montre encore – on ne peut être sûr de rien. D’où l’intérêt de diversifier ses productions, et revenir à des fermes multi-revenus comme cela se faisait il y a 50 ans. »
En 2020, le vigneron a acheté 20 poules et quatre coqs. « J’ai choisi la race Gasconne, la fameuse poule au pot d’Henri IV. Cette race locale et rustique est connue pour la grande qualité de ses œufs et de sa chair. Mais comme c’est une race à faible effectif, il fallait développer le cheptel sur place », indique le vigneron, qui possède désormais 750 volailles sur son exploitation, après avoir mis à couver ses œufs.
Les poules gambadent sur une dizaine d’hectares de vignes durant la période hivernale ( jusqu’au débourrement), puis rejoignent des parcelles semées. Le vigneron qui possède en tout 15 ha de vignes dispose également de 16 ha de terres où sont cultivées des céréales pour les poules. « Nous clôturons des parcelles de 2 ha avec du filet à mouton, et y laissons les poules deux mois. Nous les changeons ensuite de parc. Dans les vignes, il n’y a plus de problème d’escargot désormais ! »
Afin d’éviter que les renards ne se servent au passage, deux ânes des Pyrénées côtoient les poules et repoussent les prédateurs, y compris dans les vignes de fin d’automne jusqu’au printemps. « Malgré cela, je compte une perte annuelle de 10 à 15 %, liés aux renards, aux rapaces, et aussi au picage entre poules ! ».
Les six poulaillers mobiles sont déplacés à l’aide d’un tracteur voisin au cours de la saison. A terme, le vigneron table sur une production quotidienne de 1000 œufs, vendus 1 euro l’œuf. « La race Gasconne ne produit que 150 œufs par an, contre 300 pour les races pondeuses modernes. Mais la qualité des œufs est vraiment supérieure ! » Les œufs seront vendus en direct, dans des magasins spécialisés bio, ou auprès de réseaux CHR. « Plusieurs clients me demandaient de leur fournir d’autres productions de la ferme ! C’est aussi comme ça qu’est née l’idée. »
Photo (C) Guillaume Bonnaud
Cette édition s’inscrivait dans une Bordeaux Wine Week toute aussi nouvelle, rassemblant pendant 10 jours pas moins de 58 évènements dédiés au grand public et aux professionnels. Le top départ avait été donné le 16 juin avec les Avant-Premières de Bordeaux Fête le Vin : 66 restaurants, caves et épiceries fines avec des menus Bordeaux Fête le Vin et des animations en présence de viticulteurs et négociants. Ensuite dès le 23 juin, les visiteurs ont pu retrouver pendant 4 jours la route des vins étendue le long des quais de la Garonne du Pont de pierre à la Bourse maritime, avec une scénographie redessinée dans un esprit village.
Chacun des éléments de la Fête a été pensé en accord avec une organisation éco-responsable et humaine, conforme à la labellisation ISO20121 de l’événement : inclusion de tous les publics, promotion de l’itinérance douce, organisation d’échanges entre touristes et habitants, recyclage des déchets… Les stands, construits avec des matériaux durables feront l’objet d’une réutilisation pour la prochaine fête ou seront donnés à des associations. Un bilan carbone de la manifestation et un suivi énergétique sont également en cours.
Photo (C) Guillaume Bonnaud
L’immanquable pavillon de l’École du Vin de Bordeaux et son programme attractif ont attiré près de 14 000 participants venus découvrir le vin sous tous ses aspects grâce à des ateliers surprenants et instructifs. L’École du Vin proposait aussi des Bordeaux Quiz sur chacun des villages des appellations. 35 000 Pass dégustation ont été vendus pour près de 185 000 dégustations effectuées en trois jours. A noter la présence de nombreux étrangers (Espagnols, Britanniques, Canadiens ou Américains) de retour après la pandémie.
Les animations Mimillésime ont amusé et instruit le jeune public autour de la nature, tout comme la fresque participative d’Andrea Oh Posani, qui a dessiné sa propre vision du vignoble bordelais, et a invité chacun à y apporter sa touche créative. De même, la dégustation dans deux univers différents, proposée par la Chambre d’agriculture, a fait prendre conscience que pour l’être humain, le lieu où il se trouve, la lumière ou les sons qui l’entourent donnent du sens au vin qu’il déguste. Les voiliers ont définitivement trouvé leur place parmi les invités, près de 5 000 personnes se sont aventurées sur les ponts des 3 du Belem, du Nao Victoria et de Thalassa.
Bruxelles, ville invitée d’honneur, a pu partager sa culture, son terroir et sa gastronomie. Le principe de l’accueil d’une ville amie est confirmé pour les prochaines éditions de la Fête. La date de la prochaine édition sera bientôt communiquée, sur ce site :
Bordeaux Fête le Vin
Photo DR
Le label ‘‘Ambassadeur de Graves’’ place le consommateur au cœur du processus de sélection. Ce dernier déguste et sélectionne les vins qui seront demain proposés en France et à l’international. Le label veut proposer l’excellence de l’appellation en matière de savoir-faire, de respect de l’environnement et d’accueil oenotouristique.
Les propriétés candidates sont contrôlées par QB vérification pour vérifier qu’elles répondent aux 3 principaux critères : respect de la vigne, maîtrise de la vinification, capacité d’accueil du public).
Leurs vins sont ensuite soumis à la dégustation d’un panel d’une centaine de consommateurs, tous amateurs avertis de vin. Structurée comme une dégustation professionnelle, elle est réalisée par la société Techni’Sens, un organisme indépendant d’analyse et d’études sensorielles.
CLOS FLORIDENE – Graves rouge 2020 & blanc 2021
CHÂTEAU LA ROSE SARRON – Graves rouge 2020 & blanc 2021
CHÂTEAU MOUTIN – Graves rouge 2020 & blanc 2021
CHÂTEAU DE CERONS – Graves rouge 2020 & blanc 2021
CHÂTEAU DE CHANTEGRIVE – Graves rouge 2020
CHÂTEAU TOURTEAU CHOLLET – Graves rouge 2020
CHÂTEAU DE PORTETS – Graves rouge 2019
CHÂTEAU MARTIGNAC – Graves rouge 2020
CHÂTEAU ROQUETAILLADE LA GRANGE – Graves rouge 2020
CHÂTEAU LAGRANGE – Graves blanc 2021
Avec plus de 200 exploitations, l’AOC Graves propose une offre de vins particulièrement variée. Si cette richesse permet de s’adresser à un large public, elle a aussi pour conséquence de rendre difficilement lisible pour le public le positionnement de gamme de l’appellation. A ce problème spécifique s’ajoute les problématiques environnementales, le développement de l’oenotourisme ou encore l’adaptation des vins aux goûts des consommateurs. D’où cette démarche collective ambitieuse initiée en 2015…
Sous la présidence de Philippe Faure-Brac (Meilleur Sommelier du Monde), le jury de 97 dégustateurs composé de professionnels du vin et d’amateurs expérimentés a décerné 200 médailles d’Or et d’Argent, 160 pour les vins biologiques, 20 pour les vins en biodynamie et 20 vins en conversion.
L’ensemble de ces échantillons a été dégusté dans le respect de règles d’hygiène strictes, de la réglementation des concours et de notre certification ISO9001.
A l’issue de la dégustation, un « Grand Jury » a élu le Meilleur Vin Biologique du monde, parmi les médaillés d’or les mieux notés :
Domaine Thierry Mortet – Gevrey Chambertin – « Vignes Belles » 2020.
Lionel Burosse, conseiller viticole, explique leur intérêt pour l’homme, pour la viticulture et pour l’environnement.
Au-delà de leur rôle d’engrais verts, ils ont bien d’autres atouts. Chaque plante possède différentes qualités, certaines peuvent participer à la vie microbienne des sols, d’autres vont lutter contre les mauvaises herbes, ou encore améliorer la structure du sol ! Tous les bénéfices des couverts végétaux sont à découvrir dans ce film.
L’appellation Blaye Côtes de Bordeaux est connue pour être un vignoble familial, il est donc naturel de miser sur l’humain lors des différentes campagnes, comme ici avec la photographie et Yann Arthus-Bertrand, chargé de capter les personnalités et l’émotion à travers son objectif .
Durant trois jours, un studio photo géant a été monté au cœur du vignoble et plus de 70 portraits de vigneron(ne)s de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux pris. Seuls, en famille ou avec leurs équipes, ils ont pu rencontrer celui qui, à travers ses « Portraits des Français » met si bien en valeur les émotions et la nature humaine. Une expérience unique pour les vigneron(ne)s, ravis de la simplicité de Yann Arthus-Bertrand qui n’a jamais hésité à se prêter au jeu en passant devant l’objectif pour immortaliser l’instant.
Très sensibilisé par l’environnement, Yann Arthus-Bertrand, Président de la Fondation GoodPlanet n’a cessé d’échanger avec les vignerons sur la préservation et le respect de la nature (aujourd’hui, 85% du vignoble est certifié par une démarche environnementale).
Yann Arthus-Bertrand, né le 13 mars 1946 à Paris, est un photographe, reporter, réalisateur et militant écologiste français. Son livre La Terre vue du ciel, paru pour la première fois en 1999 et dont a été tiré un documentaire du même nom en 2004, est un best-seller mondial.
Un secteur résilient dans un contexte alimentaire bousculé selon les dernières notes de l’Agence Bio.
La France est l’un des leaders européens du bio avec une proportion de production biologique en forte progression. Distribué sur des circuits de plus en plus variés, le bio est entré dans les habitudes des consommateurs, qui souhaitent plus d’informations quant aux garanties du label AB.
Un marché indispensable pour notre souveraineté alimentaire13,4% des fermes hexagonales et plus de 80% des produits de nos territoires sont Bio en 2021. Près de 2,8 millions d’hectares sont en mode de production Bio soit 9% de plus qu’en 2020, 2,2 millions d’hectares sont certifiées. La France demeure aussi le premier cultivateur mondial de vignes bio en surfaces avec des vignobles, dépassant les 20% du vignoble conduits en bio en septembre 2021.
La part de marché globale du bio reste à 6,6% après une forte hausse en 2020, au sortir du confinement. Il n’est pas épargné par le contexte économique et alimentaire bouleversé depuis ces derniers mois. Il voit sa consommation diminue d’1,34%. La multiplicité des circuits de distribution lui permet cependant de tirer son épingle du jeu : la grande distribution ne représente que 50,2% de la part de marché, aux cotés de la distribution spécialisée, des circuits courts et la vente en direct et de la restauration.
Si les consommateurs plébiscitent les productions locales, les produits bio proviennent à plus de 80% des territoires français (hors produits tropicaux). La demande de produits bio ne faiblit pas dans les lieux de consommation de proximité. Avec 26 000 points de vente, la vente directe affiche une croissance de 8%, faisant la preuve du succès du bio combiné au local.
Grâce à la loi EGAlim et son objectif de 20% de produits bio, le bio enregistre une légère progression dans les cantines, passant à 6,6% des achats de la restauration collective. En revanche, la restauration commerciale, avec seulement 1,67% d’achats de produits bio a des marges de progressions colossales…. La restauration s’annonce ainsi comme un relais de croissance majeur pour le développement du bio. Chaque restaurateur doit se mobiliser pour augmenter la part de produits bio dans les menus proposés à ses clients.
La Chambre d’Agriculture de la Gironde organise une journée de démonstration consacrée aux matériels innovants en viticulture et maraîchage le 21 juillet à Escoussans.
En accès libre, cet événement est ouvert à tous les viticulteurs, maraîchers, en agriculture biologique, conventionnelle ou en conversion. Le rendez-vous est donné le jeudi 21 juillet à Escoussans, Le Verger de la Grange chez Jérémy Bertin.
9h30 : Introduction et présentation de la journée
10h – 12 h30 : démonstrations de pulvérisation
Avec des pulvérisateurs innovants, présentation d’un banc d’essai de buses, atelier de pulvérisation par drone mais aussi des explications sur le contrôle et le réglage du pulvérisateur.
12h30 : Pause déjeuner avec restauration sur place proposée par les Jeunes Agriculteurs
14h00 – 17h00 : Démonstrations
Travail du sol en viticulture et maraîchage avec des robots autonomes, des semoirs sous le rang et interligne, des matériels autoguidés ou encore des matériels de gestion de l’enherbement naturel et couverts végétaux.
Tout au long de la journée, des ateliers animés par les conseillers de la Chambre d’Agriculture de la Gironde seront consacrés à des problématiques récurrentes en cette période de transition agro-écologique.
Les points clés de la gestion durable des sols en viticulture : diagnostic des sols, identification de la flore, adaptation des pratiques culturales. Au travers de l’observation d’une placette d’engrais verts et de la présentation de différents outils d’aide à la décision, les viticulteurs pourront trouver toutes les réponses à leurs questions sur la gestion des sols. Diversifier son activité est un sujet d’actualité qui intéresse de plus en plus de viticulteurs. Comment aborder un projet de diversification sur son exploitation ? Réponse avec les conseillers de la Chambre d’Agriculture qui présenteront à DémoBio deux filières : le chanvre et le raisin de table
DémoBio est un évènement organisé par la Chambre d’Agriculture de la Gironde avec la participation de l’Union Européenne, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’agence de l’Eau Adour-Garonne, le Conseil Départemental de la Gironde, le Vinopôle Bordeaux-Aquitaine, l’Institut Français de la Vigne et du Vin, les Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine, la Fédération Départementale des CUMA, l’Association Technique des Fruits et Légumes, les Jeunes Agriculteurs et s’intègre dans le projet régionaL VITIREV et le projet européen NEFERTITI.
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© Vincent Bengold
Si la région est de nouveau attristée par les chutes dévastatrices de grêle qui ont touché le Pays Foyen dans la nuit du 2 Juin et ensuite le département de la Dordogne, tous les regards sont désormais tournés vers les festivités qui marqueront Bordeaux et la Nouvelle Aquitaine dans quelques jours. Après deux années marquées par la crise sanitaire, « Bordeaux fête le vin » qui se tiendra sur les quais de Garonne du 23 au 26 Juin va permettre aux Bordelais de renouer avec les vins de la région. Cette méga fête du vin s’inscrit dans un schéma plus global de la Bordeaux Wine Week qui aura lieu du 16 au 26 Juin et qui est destinée à toucher, outre la clientèle locale et régionale, les professionnels et amateurs du monde entier. Les vins de Bordeaux sont indissociables du fleuve et par conséquent les grands voiliers seront aussi de la fête.
Ce rendez-vous à ne louper sous aucun prétexte permettra aussi de vérifier si les vins de Bordeaux ont réussi à renouer avec leur clientèle de la restauration locale…
Bernard Sirot
Journaliste et dégustateur Vintaste
© Photos Vincent Bengold
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